Arrivée de la grande prêtresse.

... et il avait bien fait de feindre être présent dans ces appartements pour une raison officielle. Car, la Louve d'Orcanie, la régente en l'absence de son sombre rejeton, la Reine Morgause avait tenu, au vu des événements, à accueillir elle même la Prêtresse.

Ceinte d'une couronne royale, celle d'Austrasie, en robe rouge collant son corps encore svelte, si ce n'est le ventre qu'elle arborait fort en avant et portait comme un bijou précieux, la Reine entra dans "ses" appartements.

Elle salua Talbot, semblant surprise de le trouver là :

- Je vois, Conseiller, que vous prenez à coeur l'enquête que je vous ai demandé de mener... et suis heureuse de voir que vous êtes venu accueillir la Prêtresse d'Orcanie...

puis se tournant vers la dame :

- Madame, bienvenue dans ces appartements royaux, ils seront à votre disposition pour le temps qu'il faudra aux Conseillers Talbot et Kadoudal de vous assurer une sécurité parfaite... Toutes mes dames sont à votre disposition pendant ce temps...
Je souhaite que vous organisiez très rapidement en compagnie de l'Evêque Maelrhys un co-célébration, demandant à vos fidèles respectifs de respecter la paix de notre royaume... Il nous faut ensemble désamorcer cette situation de crise avant que cela tourne en guerre religieuse... elle eut un regard sec, pensant prosaïquement "il ne manque plus que cela".

HJ : C'est bon !
Niniane peut poster à présent

hj : youpiiiiiiiiiiiii

Le voyage de Niniane, depuis le lac de Mélusine jusqu'au château de Mordred, s'était déroulé, à sa grande surprise, sans encombre. Elle qui avait peu dormi ces jours-ci compte tenu des évènements qui lui avaient laissé quelques tracas en tête, s'était assoupie durant le trajet et, ce fût l'arrêt presque brutal de la voiture devant le palais qui l'avait sortie des bras de Morphée.

Lorsqu'elle descendit de la voiture, on l'escorta jusqu'à ses appartements où elle retrouva son amant. Sa joie était telle qu'elle se serait jetée dans ses bras si la régente Morgause ne s'était pas trouvée également dans la pièce. Elle se contenta d'un hochement de tête puis d'un sourire à l'intention du conseiller. Seuls ses yeux qui brillaient de le revoir enfin, pouvaient trahir sa discrétion.

La grande prêtresse se tourna ensuite vers la Reyne. Il était un honneur d'être accueillie par la Louve d'Orcanie et, cette fois, Niniane ne ferait pas l'erreur de la décevoir. Elle s'inclina respectueusement devant elle, non sans l'avoir longuement observée. La tête ceinte de la couronne royale lui donnait l'allure d'une de ces déesses guerrières païenne. Elle fût surprise et ravie d'entendre que tout avait été mis en oeuvre pour assurer sa protection ainsi que son bien-être au sein du palais.

« Je remercie la régente d'Austrasie et mère du régent d'Orcanie de m'accueillir en ses murs durant l'absence de son royal rejeton. La communauté de Mélusine vous en sera très reconnaissante. »

Elle marqua une petite pause puis se reprit.

« Bien sur j'appliquerai votre demande et assurerait avec l'évêque Maelrhys une co-célébration afin de préserver la paix entre les deux partis. »

Le regard sec de la régente fît frémir la jeune prêtresse lorsque elle évoqua la notion de guerre religieuse. S'il y en avait une, ce serait la fin des deux royaumes.

La reine Morgause observait la prêtresse qui semblait raisonnable et respectueuse de l'autorité de la "régence"... La situation ne pouvait donc que s'arranger si les "païens" officiels se prononçaient contre les extrémistes éventuels.

Comme elle fixait la jeune femme avec attention, charmante au demeurant, elle ne pu que percevoir l'étrange regard que cette dernière adressa à Sir Talbot. Morgause, politique en diable, enregistra ce "détail" sans aucune réaction... cela peut servir, qui sait, pensa la reine.

Souriante et plus détendue, la régente répondit à la dame :

- Merci à vous d'accepter mon hospitalité et surtout d'accepter cette co-célébration de paix. Je suis heureuse que nous soyons d'accord pour désamorcer ce qui peut devenir une crise... puis se tournant vers Talbot :

- Sir Talbot, puisque vous êtes là -elle eut un sourire un peu ambigu- je vous prie d'organiser la rencontre entre la Dame Niniane et notre bon évêque, au plus tôt... J'assisterai au nom de l'Orcanie à cette célébration et demande à ce que toute la cour y soit... Quelque soit leur religion ou leurs croyances, les Orcaniens doivent se montrer unis à ce moment délicat...

[HJ : eh, Talbot § Niniane, vous voulez que je prenne racine ??? ]

[H.J : C'est à Talbotounet de poster xD]

[ hj alors "talbotounet" ... ]

[HJ: j'arrive j'arrive :p]

Talbot dévorait du regard sa bien aimée en prenant soin de détourner son regard lorsque la régente se tournait vers lui. Il savait la situation délicate. Bien que la reine mère était depuis peu du coté du conseiller, il ne pouvait oublier à quel point elle était fine stratège en politique et qu'elle ne manquerait pas d'user de ce secret pour faire de Talbot ce qu'elle voudrait. Mais alors qu'il s'amusait à lancer de plus insistant regard sur sa belle , pouvant presque la faire rougir, Talbot reçu l'ordre d'aller à la rencontre de l'évêque pour les préparatifs de la rencontre. Comment pouvait on lui demander de quitter sa belle prêtresse alors qu'il venait à peine de la retrouver. Non, il n'était pas question que quiconque soit plus important que Niniane, l'évêque pouvait bien attendre. Mais le conseiller ne pouvait se permettre de désobéir ouvertement à la régente, il lui faudrait donc ruser.

Il aquiesça à la demande de dame Morgause avant de lui répondre.

Vous avez encore une fois un jugement éclairé dame Morgause. (un peu de lèche peut pas faire de mal) J'irai quérir l'évêque lorsqu'il aura finit la confesse. Je pense qu'il serait bon d'ailleurs d'augmenter la surveillance du château et d'autres lieux sensibles le temps de la célébration. Et si vous n'y voyez pas d'inconvénients peut être serait il judicieux que j'assure la protection de la grande prêtresse, avec son accord bien entendu. Après tout, je pense avoir prouvé mes capacités malgré mon âge avancé. Dit il en souriant. Un peu d'humour ne ferait pas de mal dans la tension du moment.

Lorsque Morgause la regarda, Niniane sentit peser sur elle le regard de mille juges. La situation était délicate, mais les deux amants semblaient l'avoir bien en main. Aussi, pour faire bonne figure, elle remercia la régente d'un signe de tête. Puis, Talbot prit la parole.

A le regarder, la grande prêtresse sentit que le conseiller tentait d'établir une stratégie pour se retrouver seul avec elle. Quel fin stratège il était ! il commença tout d'abord par flatter la reyne. Et tout le monde sait à quel point Morgause y était sensible. Si la situation n'avait pas été autant délicate, Niniane se serait mise à rire. Puis, il lui proposa ses services afin de mieux surveiller Niniane. Un esprit bien éclairé et au courant, surtout, des liens qui les unissait, aurait vite compris ce qu'il manigançait.

Voilà qu'il parlait d'accord maintenant. Son accord ? Il l'avait. Tout comme il avait son coeur, sa bouche, son corps (en d'autres termes, Niniane lui appartient corps et âme).

Morgause voulait organiser, d'ici peu, une rencontre avec l'évêque. Bien qu'elle savait ce moment inéluctable et surtout, nécéssaire au bon fonctionnement de l'entente entre les deux religions, la jeune femme souhaitait que cette rencontre soit un peu retardée. Pour l'heure, elle ne désirait que les bras de son amant.

« Bien que le temps presse, nous ne devrions pas presser sa sainteté pendant confesse. Et puis sa Majesté doit me savoir un peu fourbue par mon long voyage ainsi que par tous ces évênements passés. Aussi, lui demanderais-je de m'accorder quelques instants de repos afin de me raffraichir et de paraitre plus à mon aise devant l'évêque. »

Morgause fut sensible à la flatterie du Conseiller mais c'était l'argument de la fatigue de la prêtresse qui emporta sa décision... Néanmoins, elle tenait à ce que ses ordres soient exécutés, surtout quand l'affaire avait l'importance d'un début de guerre civile... Aussi répondant -ordre de préséance- à la Prêtresse elle lui notifia :

- Madame, j'avais oublié que vous puissiez être épuisée après une chevauchée depuis Camelot... et en suis désolée... elle avait un sourire compatissant, rare chez Morgause.
Néanmoins, vous conviendrez qu'il convient de faire vite... je ne veux pas que certains profitent de l'absence de mon fils pour mettre l'Orcanie à feu et à sang... Je veux que ces éventuels fâcheux sachent qu'en cas de rébellion il trouveront sur leur route la Régente que je suis mais aussi un front commun des responsables religieux dont vous êtes... un éminent membre.

Tout sourire elle continua vers Talbot :

- Conseiller Talbot, mon ami, votre age est synonyme d'expérience et votre habileté comme votre dévouement à la Couronne ne sont plus à prouver - elle aussi pratiquait ardemment "la lèche"- .
Je suis partisante de vous voir assurer la protection de la dame Niniane - puisque tu y tiens tant semblaient dire les yeux de la Reine-... mais il convient de la laisser se rafraichir et surtout se préparer à la cérémonie que nous projetons... le laisserait-elle rester aux côtés de son amante ?-.
Aussi, je vous demande de bien vouloir faire vite pour mettre en place votre "garde" et de ne pas oublier de prévenir aussi vite que possible Monseigneur Maelrhys... et aussi le Père Agravain que je tiens à voir à nos côtés en ce moment crucial...

Sur ce elle tourna lestement les talons, semblant les laisser ... avant de se retourner juste avant de sortir, juste parce qu'elle avait un doute, juste pour percevoir un éventuel échange de regard, juste pour être sûre qu'il y avait bien une petite histoire entre le dévoué Talbot et la Prêtresse d'Orcanie...

Niniane s’était montrée sensible devant la générosité et la patience dont la régente avait fait preuve. Cependant, un détail n’avait pas échappé à la grande prêtresse. Si Morgause ne l’avait pas manifesté, elle le savait. Du moins, elle se doutait surement de quelque chose. Car, ne l’oublions pas : avant d’être la régente d’Orcanie et la co-régente d’Austrasie, la Reyne était une enfant de l’ancien monde. Et, cet enfant semblait avoir décelé le secret que Niniane mettait corps et âme à cacher.

Avant de tourner les talons, Morgause avait donné à Talbot les indications à suivre concernant les évènements à venir. Puis, les avait laissé seuls. Cependant, la grande prêtresse restait méfiante. Non pas qu’elle eût des yeux derrière la tête. Mais son sixième sens lui intimait de se méfier. Aussi, se contenta-t-elle de baisser les yeux et d’avancer vers une des fenêtres de ses appartements. Juste pour que la Lionne baisse sa garde.

Pourtant, son corps, son âme brûlaient déraisonnablement de retrouver celui qu’elle aimait. Elle se contenta, néanmoins, de s’installer face à sa coiffeuse, de prendre une brosse et de commencer à démêler sa longue chevelure flamboyante.

[ hj : lechouille party ! ]

Le conseiller ne put se retenir de sourire lorsque la régente lui accorda d'assurer la sécurité de la grande prêtresse, autant dire qu'elle l'autorisait à ne plus la quitter. Et il acquiesçait à chacune de ses phrases, l'esprit déjà aux cotés de sa bien aimée. Il prit soin tout de même de légitimer sa présence alors que la reine mère semblait leur laisser le champ libre.

Dame Niniane, je sais que ce voyage à dut vous épuisé mais il faut tout de même que je vous fasse certaines recommandations pour votre sécurité.

Tout en feignant un ardu professionnalisme il invita la grande prêtresse à s'asseoir avant de refermer la porte sur d'indiscrets regards

Alors que Talbot s'apprêtait à lui faire quelques recommandations, Niniane, brosse toujours en main, s'acharnait contre quelques noeuds rebelles qui sans doute s'étaient formés durant le voyage. Et, malheureusement, la présence du conseiller dans ses appartements n'apaisait en rien la tension qu'elle exerçait sur sa brosse. Cependant, elle laissa là sa brosse et se tourna vers son amant, toujours installée devant sa coiffeuse.

« Je vous écoute Sire Talbot ! »

Il était préférable de faire attention. Ici comme ailleurs, les murs avaient des oreilles. Et quelles oreilles étaient mieux aiguisées que celles de la régente. Car, Niniane le savait. Morgause n'était pas loin.

Le conseiller avait remarqué la nervosité de la grande prêtresse. Il s'approcha d'elle alors qu'elle se tournait vers lui en attendant sa réponse.

Et bien dame Niniane, la dangerosité de la situation nécessite que je sois constamment près de vous pour veiller à votre sécurité.

Il continuait à s'approcher l'air malicieux.

Ainsi je me vois dans l'obligation de m'assurer que sous ses vêtements, forts saillants au demeurant, votre corps merveilleux ne cours aucun danger. Dit il en s'accroupissant devant Niniane. Talbot ne tiendrait pas bien longtemps avant de bondir pour embrasser enfin sa bien aimée.

La situation était excitante. Excitante mais dangereuse. Niniane n'avait pas oublié que la Reyne-mère était dans son boudoir, dont la porte n'avait point encore claqué. Signe qu'elle devait se trouver non loin de la porte. Et les paroles du conseiller, ainsi que le fait qu'il se rapprochait d'elle de plus en plus, faisaient accélérer les battements de son coeur.

Il lui fallait faire diversion, bien que l'envie de son amant lui brûlait le corps tout entier.

« Et si nous allions ensemble découvrir mes appartements ? Puisque le Roy m'offre le privilège d'occuper ceux de sa défunte épouse ... »

Privilège ou punition ? Car, depuis la mort de l'émeraude d'Orcanie, bien des éléments de mauvaise augure tournaient autour de ces appartements.

Niniane lui sourit puis se releva, remettant ensuite en place les pans de son vêtement. Elle espérait que, de là où elle se trouvait, la Louve d'Orcanie ne prenait pas garde à ce que pouvaient bien se raconter les deux tourtereaux. La main dans celle du conseiller, la prêtresse serra doucement ses doigts et accompagna son geste d'un sourire.

« Et bien soit, allons-y prestement ! Je ne dois point faire attendre vos précieux conseils et puis après je serai réclamée ! »

Talbot accompagna alors la grande prêtresse à la porte qu'il ouvrit avant de jeter un œil dehors pour veiller à ce que personne ne les surprenne mains dans la mains.

Je crains ma douce que nous ne devions, le temps d'être à destination, ne point montrer trop de signes trahissant notre secret. Dit il malheureux.

Il sortit alors en compagnie de Niniane dans le couloir désert. Il relâcha la main de la grande prêtresse et ajouta.

J'ai même l'impression que dame Morgause nous voues des soupçons.

Il s'avança plus encore dans le couloir donnant sur les appartements et notamment ceux de la régente.

Niniane regarda une dernière fois derrière elle avant de fermer la porte des appartements royaux. Puis, elle tourna la tête vers Talbot et commença à avancer derrière lui :

« Dame Morgause a l'ouïe et la vue très fine. Elle est aussi doté d'une intuition sans pareille. Aussi, il serait bon que nous évitions de croiser son chemin ensemble, à présent. »

Le couple quitta silencieusement les quartiers de la famille royale pour se rendre vers l'aile destinée aux invités.

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