Appartement de la Princesse Gwenaelle (pv Morg et Isabelle)

Il faisait un froid de canard a l'extérieur et la petite peste avait décidé de rester enfermé dans ses appartements sous l'oeil, pour une fois, vigilant de sa gouvernante. Une jeune femme a peine sortie de l'adolescence. Elle ne devait pas avoir plus de dix-huit printemps et venait de bonne famille.

Mais lorsque vous étiez la sixième gouvernante de la peste d'orcanie, vous pouviez savoir que l'on pariait déjà pour savoir combien de temps vous resterez a sa charge.

Gwen était confortablement assise près de la fenêtre et sommeillait. Elle avait demandé congé de cours, pour la journée.

Elle se sentait si seule ...

Et la duègne de la demoiselle de Mannach avait parfaitement raison. Morgause avait la primeur en ce qui concernait les affaires de la famille royale, surtout qu'en ce qui concernait sa petite fille, elle culpabilisait d'avoir laissée l'enfant trop seule... et, depuis qu'elle arpentait les couloirs en compagnie de la petite comtesse, voyait dans le geste altruiste de la jeune femme, un fond de reproche qui lui déplaisait un peu.

La Reine ne laissait pas son petit doute transparaître dans sa conduite, elle restait souriante et aimable envers la futur dame Kadoudal...

Elle frappa à la porte de le chambre de la princesse et, à son habitude, entra sans qu'on le lui demande, sourire aux lèvres ... en aperçu de suite sa petite fille qui somnolait... totalement inoccupée... image d'une gamine délaissée.

- Gwenaelle, viendrez vous saluer votre grand mère qui vous visite en compagnie d'une demoiselle de votre connaissance ? Dit la Reine, aimablement.

La reine mère rit en soulevant -pendant qu'elle le pouvait encore- l'enfant contre elle...
Elle "claqua" un baiser peu conventionnel sur une joue de sa petite fille. Cette démonstration de tendresse s'adressait à Gwenaelle, une sorte de demande de pardon, et à la demoiselle de Mannach, une sorte de "j'aime cette enfant"... et à la nurse une sorte de "nous sommes en famille ma fille".

- Ma chérie, je suis heureuse de trouver un peu de temps pour te voir... les affaires de l'Etat, ou devrais-je dire des états prennent plus que mes pauvres journées ne contiennent d'heures... mais n'en parlons plus, comment vas-tu me jolie petite fille ? Dit-elle en faisant tourner l'enfant pour l'admirer.

Morgause continuait à sourire à sa petite fille, elle avait toujours apprécié que cette dernière soit vive... même si de temps à autre elle se devait de lui rappeler que vivacité ne pouvait être totale impertinence.

- Je suis heureuse de voir que ton oncle Agravain a du temps à te consacrer... et quand à ton oncle Mordred et ta tante Blanche, je pense qu'ils seront de retour d'ici peu... ce qui me déchargera de lourdes tâches de "régence" ! J'aurai à ce moment là plus de temps pour veiller sur toi... Menace ou promesse ???

A ce moment, sans préciser sa pensée, la reine se tourna vers la demoiselle de Mannach :

- Mais Gwenaelle, tu peux te demander, à juste titre, pourquoi je suis accompagnée de la charmante comtesse de Mannach... Isabelle, si vous permettez que je vous appelle ainsi, pouvez vous dire vous même à notre lutin royal ce que nous avons décidé et qui vous concerne toutes deux... Dit Morgause l'air mystérieux... pour exacerber la curiosité de sa petite fille.

Vite, la jeune femme essuya ses yeux humides, d'un geste ample du bras, et se retourna, un sourire d'autant plus sincère qu'elle avait très envie de voir l'enfant heureuse.

Elle jeta un regard empreint de joie naïve à Morgause, et marqua une pause à son tour, rentrant dans le jeu de la régente.

-" ... en effet, votre Altesse... chère Princesse, votre grand-mère et moi vous proposons quelque chose.. Vous grandissez, et .. il va être le temps... que vous commenciez à faire votre entrée dans le Monde. Aussi.. ai-je proposé à son Altesse que ... vous soyez ma demoiselle d'honneur, à mon mariage. Qu'en pensez-vous ?"

Toute rose, elle attendit la réaction de Gwenaelle, sa main droite triturant un de ses rubans jaunes.

Isabelle lissa le velours doré de sa jupe, un peu nerveuse.

-"C'est messire Kadoudal, le conseiller royal. Vous le connaissez, je pense. Mais ... ça n'est pas la seule chose que nous voulions vous annoncer... Je suis tellement heureuse que vous grandissiez. Vous êtes presque une femme, à présent."

La jeune comtesse regarda Morgause d'un air complice. A elle de continuer le petit jeu qu'elle avait initié : attiser la curiosité de la petite fille était adorable.

Elle reporta ses yeux verts clairs sur l'enfant, tellement fière d'elle ! Comme si cette adorable princesse était sa fille.

Morgause faillit rire en voyant le lutin devenir une forteresse. A quoi s'attendait donc sa petite fille ? Elle rit finalement en lui disant :

-Enfin, Gwen, ne soit pas paranoïaque, pas toi ! Non, nous n'allons pas te marier avec Sire Talbot ! Enfin, dit-elle un peu mystérieuse, pas tout de suite ! Avant d'éclater de rire encore. Mademoiselle de Mannach et moi même pensons simplement que te montrer en presque "jeune fille" à son mariage montre que la princesse Gwenaelle est quelqu'un qui compte et qui est l'avenir de notre famille... un des avenirs, dit la reine en touchant son ventre rond... Nous n'avons l'une et l'autre aucune mauvaise intention à ton égard ma mignonne !

[me chère petite fille, nous t'attendons]

Tres drole. Elle ne marirait personne. Mais Gwen était dans son temps bourru. Ou meme la plus drole des rigolade n'existait pas. Ce qui voulait dire qu'elle n'accordait que sourire à ceux qui le devait et riait seulement avec son oncle ou Damien.


Pourquoi Gwen serait-elle un avenir. L'orcanie aurait plein d'héritier à manipuler comme bon lui semble. Et elle, elle serait mariée à un duc ou autre chose comme ca ?

Pas question. Elle voulait rester libre, mais le temps ne l'aidait pas. Si elle devait continnuer a grandir ainsi, alors elle ne pourrait plus vaguer à ses occupations d'enfant ...

[Dsl Mamie, mais Gweny est épuisé avec 13 heures de cours sans pause]

[désolée ma chérie,, je m'habitue à ton rythme soutenu habituel ... bon courage]

Morgause face au mutisme de la petite princesse faillit se fâcher mais savait que ce n'était pas le meilleurs moyen de remettre cette enfant, un peu traumatisée par les derniers événements plutôt sanglants, sur le droit chemin... Donc, elle fit comme si elle n'avait pas remarqué ce côté "boudeur" du moment et repris :

- J'espère que tu seras heureuse de passer un peu de temps avec la future Dame Kadoudal et ne doute pas un instant que tu prendras un peu exemple sur elle -ça elle ne pouvait s'empêcher de le lâcher- . Sache que d'ici peu, je serai un peu plus disponible, ton oncle Mordred et ta tante Blanche vont reprendre en main leur royaume... Ah... une chose que j'oubliais un peu, mon époux a sous sa protection une petite fille venue d'orient dont je sais ce qu'elle devient... il me semble que tu es assez proche de cette gamine qui parle de dragons... Si tu la vois, tu peux lui dire que je la cherche. Je tiens à respecter la parole de Marth qui teint à cette enfant... Tu peux te charger de cette commission avant que j'alerte la garde, ce qui serait peu agréable pour ton amie ?

Isabelle contemplait paisiblement l'échange entre grand-mère et petite fille, et soupira intérieurement en observant le manque d'enthousiasme de la jeune demoiselle.

Elle s'avança de quelques pas, prenant soin de garder un demi-pied derrière la régente Morgause ; puis déclara d'une voix patiente :

-"Ma chère princesse, je vois que vous n'avez pas grande envie d'être ma demoiselle d'honneur. Je demanderais à une autre personne... Mais du moins... votre présence au bal qui suivra la noce pourrait être cette première approche du monde dont nous parlons, sa Majesté Morgause et moi. Cela vous donne t-il plus envie ? Je suis certaine que vous vous y amuserez bien, si nous invitons .. peut-être, messire Damien ?"

Un charmant duo d'enfants ! Cela ne pourrait être qu'un heureux présage, pour sa fertilité à venir. Et la jeune comtesse n'avait point entendu parler de noces sans enfants joueurs, qui mettaient tant de gaieté, et de joie à cette réunion d'adulte !
... Et dernière raison, peut-être leur présence limiterait-il les chants paillards, que les hommes ne manqueraient pas d'entonner.

Isabelle eut un sourire doux, plein de tendresse maternelle.

-"N'ai-je point déjà prononcé son nom, Damoiselle ? Il sera convié au bal, et vous aurez liberté de vous amuser avec lui jusqu'à l'heure du coucher... si votre père et votre royale grand-mère nous accorde son consentement, bien sur."

Elle leva des yeux pleins de politesse, mais aussi d'assurance, vers Dame Morgause, attendant sa réponse paisiblement.

Au tréfonds d'elle-même, la comtesse était plutôt soulagée que la princesse ne soit pas très enthousiaste pour le rôle que représentait celui de demoiselle d'honneur. Elle aurait plutôt désirer une confidente, et une amie...
Mais elle était tenue d'obéir à son père - même si la fréquentation de Gwenaelle l'emplissait de chaleur et d'amour filial.

Son père ... pensa la Reine... Gauwain s'occupait si peu de sa fille... Mais Morgause, omniprésente, omnipotente, était décidée à s'occuper des petits Pendragon, Gwen comprise.

Elle repris au vol la balle lancée par le l'encore demoiselle de Mannach pour répondre :


- Je donne, et ce avec plaisir, mon consentement, la princesse fera une merveilleuse demoiselle d'honneur, et elle aura pour cavalier le jeune Damien pour le bal qui ne manquera pas de suivre... et bien, cela étant réglé, je vais vaquer à une autre occupation, un peu plus secondaire -elle eut un sourire ironique- essayer de restaurer la concorde religieuse en Orcanie... Une cérémonie où votre présence à toutes deux est fortement souhaitée.
et laissant la princesse sur un baiser, elle passa vivement la porte des appartements de la petite...

Isabelle salua la régente d'une révérence toute formelle.

Puis se retourna vers l'enfant, se mettant à sa hauteur.

-"Vous ne pourrez pas entrer avec moi à la cérémonie, jeune Damoiselle. Mais par contre, je pourrais vous y escorter. Cependant, je dois d'abord faire toilette, comprenez-vous ? Et vous aussi. Il faut que vous soyez la plus jolie, en l'honneur de Notre Seigneur. Et pour représenter au mieux la belle princesse que vous êtes !"

La comtesse eut un rire amical.

-"Tout le peuple sera fier de vous voir... et moi la première. Je reviens dans deux heures, vous chercher. Voyez..."

La jeune fille montre à l'enfant les marques rouges, sur la bougie de cire.

-"Lorsque quatre de ces mesures seront écoulées."

Elle prit les mains de l'enfant, et y déposa un baiser dévot, plein de respect et d'amour pour la petite majesté, puis regarda la gouvernante, lui octroyant un signe de tête poli qui voulait dire : "Occupez-vous donc, maintenant, de cette petite fille".

-"A tout de suite, Princesse Gwenaelle."

Et sur un dernier sourire sincère et doux, la demoiselle suivit le même chemin que Morgause, pour se hâter vers sa propre chambre.

[HJ : je ferais donc l'ellipse de deux heures après tu aies répondu ^^]

Très précisément deux heures après, la jeune fille revint.

Elle considéra un instant l'enfant, vérifiant la tenue de sa coiffure, puis, lui effleurant sa joue d'une caresse :

-"Princesse Gwenaelle, pour cette occasion, j'aimerais vous faire un petit présent. Mais auparavant.. j'aimerais discuter avec vous de l'importance de cette cérémonie. Que représente t-elle, pour vous ?"

Isabelle s'était placée à la hauteur de la petite fille, prenant garde de ne pas s'asseoir en sa présence. Elle tenait beaucoup à lui inculquer, désormais, la conscience de ses prérogatives...
Elle manipulait pensivement un petit objet oblong dans sa main, enveloppé dans un tissu de lin noir... tout en fixant la jeune altesse de toute la profondeur de ses yeux d'aigue-marine.