Dansons sous la pluie [libre!! ^^]

Une aube brumeuse se levait sur le château. Le soleil se levait à peine, et la brume pluvieuse de mars nimbait les arbres et festonnait chaque feuillage de gouttes de rosée qui dégringolaient au moindre souffle en perles de cristal. L'air était tout imprégné d'humidité, glacé comme seules les aubes printanières savaient l'être, avant que le soleil ne perce et ne dissipe les ondées.

Le ciel était couvert, les arbres vert et gris, et toutes les couleurs semblaient s'être évanouies dans la grisaille de l'aurore.

Assise sous un pommier dont les boutons avaient à peine commencer à éclore, Morrigane rêvassait tranquillement, enveloppée de son grand manteau usé, ses cheveux rouges cascadant sur ses épaules.

Un souffle d'air troubla le silence et fit dégringoler une multitude de gouttelettes sur la jeune femme et le corbeau qui veillait près d'elle. Elle s'ébroua en riant, alors que des gouttes de pluie lui tombaient sur le nez.

La bruine s'abattit comme un voile sur le jardin endormi, noyant sous ses flots argentés la perspective des murs et des tourelles, des fenêtres et des hautes portes du château.

Morrigane se leva, et sa cape tomba pour révéler le rouge profond de son habit, contrastant étrangement avec le camaïeu de gris du paysage. Elle tourbillonna sur ses pieds dans l'herbe mouillée, l'averse semant ses longs cheveux de perles transparentes et ruisselant sur son visage levé vers le ciel.
Elle dansa, comme une flamme vive sur la pelouse trempée, saluant le jour nouveau dans un tourbillon de jupes rouges et de tresses virevoltantes. Les perles d'or de sa chevelures jetaient de brefs éclats dans le matin terne, sous une lumière évanescente. L'aurore se prêtait aux rêves, et la petite barde en semblait issue, dansant comme une ombre dans le jardin déserté, émergée des brumes qui semblaient pouvoir l'avaler d'un rien, elle, ses rires et sa lumière.

Le sang sur l'or, l'or sur la neige, les voiles et les jupons dévoilaient puis dissimulaient à nouveau les courbes gracieuses de sa taille fine et de ses jambes, ses cheveux couleur d'automne ruisselant en boucles brillants et en tresses bruyantes jusqu'à la cambrure de ses reins.

Et la pluie tombait doucement, voile d'argent sur l'aube grise, gouttes blanches dans la brume légère, rebrodant de larmes le brocard du ciel et la fine gaze du brouillard matinal.

Matin de mars, aube de printemps, l'or et l'argent, et la flamme vivante, la danse sur l'herbe et l'eau qui ruisselle.

Un sifflotement retentit alors, à peine perceptible derrière le bruit incessant de cette fine pluie printanière s'écrasant au sol ...

Puis une longue et filiforme silhouette émergea lentement de la bruine ambiante ...

Et le sifflement mélodieux s'amplifia et parvint, très certainement, aux oreilles de Morrigane ( la folle dansante ? )

Quelle joie de revoir, à l'oeuvre, cette gracile et si exquise petite donzelle !

Gareth lui sourit et entonna gaiement :

Toute la pluie tombe sur moi ...

Mais il m'en faut plus pour me causer du tra ... cas !

Oui ! La pluie tombe sur moi mais ...

Mon amie ...

Le prince s'empara alors, sans préavis, de la main ( gauche ) de Morri dans la sienne, et enroula un bras autour de la taille de la bardesse ...

Exécuta quelques pas de danse, en évitant les flaques d'eau, puis enfin souleva de terre sa partenaire ( afin qu'elle ne marche pas dans une grosse flaque stagnante ), et poursuivit :

Ma très chère amie est ... dans mes bras ! ( légère pause )

Et nous dansons sans nous faire de ... mou ... rons !!

Oui ! la pluie tombe sur nous !

Car nous chantons et dansons ...

Gareth se baissa et plaqua sa joue humide tout contre celle de la jeune femme tout en avançant droit devant, en ne cherchant même plus a esquiver les trous d'eau parsemant le sol ...

Nous dansons et chantons ...

Rien que tout deux, mouillés glacés mais ... heureux !!

Malgré la pluie, le froid, le vent ... les frimas,

Nous chantons, rions et dansons !

Le prince fit ici tourner la barde sur elle même sans se lasser .

Sans nous arrêter aucunement ...

Toute la pluie tombe sur nous !

Mais nous n'avons cure de ceci ...

Car ... Ma très belle amiie ...

Nous sommes des fous, bien mal ( heu )gré ... nous !!!

Une petite "valse" orcanienne et le joyeux drille s'affala, à genoux, aux pieds de sa ( très ) chère Morrigane .

-Allons, petit prince, en voilà des manières! Dit Morrigane en riant. A vous agenouiller aux pieds des bohémiennes, on finit par se salir!

Elle le releva, et rit à nouveau, le son de sa voix comme les trilles d'un oiseau dans l'air lourd d'humidité. Et la pluie tombait toujours, fine et froide, glissant en gouttes légères sur son cou, jusque dans les replis secrets de son corsage.
La jeune femme sourit et l'attira à lui, avec cette espièglerie joyeuse qui la caractérisait parfois.

-Duine, mo dhuine ! Mo dhuine uasail ! A Shoilse! S'écria-elle, moitié chantant, moitié riant.

Avec douceur, elle l'entraîna sous l'abri complice du pommier qui les abrita sommairement de l'averse printanière; Morrigane se laissa tomber entre ses racines, ses jupes écarlates étalées autour d'elle comme la corolle d'une fleur.

-Je ne m'attendais pas à vous revoir ici, petit prince, dit-elle doucement, sans cesser de sourire.

Autour d'eux, un souffle d'air fit frissonner les feuillages de l'arbre, qui déversa sur eux une averse drue et froide. Morrigane une eut rire léger en recevant une goutte sur le nez, tandis que Nébu venait se poser sur son épaule.

Morrigane Agarwen a écrit:: -Allons, petit prince, en voilà des manières! Dit Morrigane en riant. A vous agenouiller aux pieds des bohémiennes, on finit par se salir!

HJ: je tiens à préciser que je n'y suis pour rien, je me fais seulemenbt plagié par Momo^^

HJ: ??????????

hj : Marthou t'es sympa ( et tout ) mais viens pas "polluer" notre topic délire ok ?!
Merci ! Rolling Eyes

Gareth rit lui aussi de bon coeur à l'écoute de la plaisanterie de la petite diablesse :

Le petit prince que je suis ne rechigne jamais a rendre hommage à une belle demoiselle !
Et talentueuse qui plus est !

Et lorsque leurs deux corps se rapprochèrent, de nouveau, l'orcanien en rougit ...

Tandis que la curieuse mélopée de Morrigane acheva de le troubler davantage : était ce la sa véritable langue ( maternelle ) ?

Mais le jeune chevalier n'eut guère le temps d'y songer ou de réagir, déjà la bougresse l'entraînait sous un arbre "protecteur" ...

"-Je ne m'attendais pas à vous revoir ici, petit prince"

Gareth soupira bruyamment pour ensuite s'allonger près de son amie, la tête sur ses genoux, ses longues boucles dorées et humides venant alors s'étaler sur la robe de la bardesse ...

Le prince ferma les yeux et tâcha de se faire violence : ce moment de grâce n'était il pas que trop agréable pour le gâter avec quelques paroles superflues ... Ou pas très réjouissantes ?

Je reviens de Camelot ou j'ai été adoubé ...

Débita il, sur un ton un peu trop neutre, comme si cette nouvelle n'avait aucune sorte d'importance .

Mais hélas ... Mon voyage au comté de Mannach fut infructueux !

Ce vieux fou de vassal préférant donner la main de sa fille à un rustre conseiller ivrogne, plutôt ... qu'à l'imbécile jouvenceau que je suis, à ses yeux, très certainement !

Qu'ils aillent tous au Diable !
La vie de célibataire n'avait pas que du mauvais : bien au contraire ...

L'Orcanie est ma patrie, n'est ce pas ?
Donc me voilà !
Disposé a "affronter" la cour de Warminster !!

L'arrivée, prévisible, de ce bon Nébu le fit sourire : la bohème et son volatile formait vraiment un duo parfait .

J'allais justement vous demandez ou restait votre ... "camarade" !

La pluie avait cessée, mais l'arbre "complice", lui, continuait a "bombarder" nos amis de terribles gouttelettes, qui venaient s'écraser sur eux .

Morrigane sourit avec tendresse lorsque le jouvenceaux posa sa tête sur ses genoux, et caressa doucement les boucles blondes qui s'étalèrent sur ses jupes. Une éclaircie perça, sans pour autant dissiper les voiles de brumes. Le soleil se levait à peine, et la lumière était blanche et pure autour d'eux.

-Vous voilà donc chevalier, mon jeune ami? Dit-elle avec un petit rire. Toutes mes félicitations, monseigneur...

La jeune femme sourit, une mèches blondes entre les doigts, sa propre chevelure ruisselant en tresses rousses sur ses épaules jusqu'à chatouiller le visage du jeune homme.
Leur différence d'âge n'était pas si flagrante que ça, finalement. Elle-même ne savait plus très bien, à force; mais Gareth semblait si jeune, parfois...

Son sourire se teinta de tristesse lorsqu'il mentionna son échec à courtiser la dame de son cœur. Combien d'hommes l'avaient ainsi quittée pour s'en aller au loin épouser de belles demoiselles bien nées? Souvent Morrigane les avaient revus des années plus tard, avec femme et enfants, beaux seigneurs ou grands bourgeois, chevaliers ou simples marchands, et avait chanté pour eux leurs amours défuntes... Dans les tavernes, sur l'herbe d'un pré, dans les soieries de leur propre couche, elle avait cent fois fermé les yeux sur ses larmes lorsque l'illusion se brisait et que le soleil jetait ses feux sur un secret éventé.

La nuit s'était faite la compagne favorite de ses amours plus ou moins clandestines et brèves. A la faveur du secret, le papillon caché ouvrait ses ailes à ceux qu'elle choisissait.

-Le sort vous sera plus favorable une autre fois, dit-elle doucement en réponse à son récit d'infortune. Au jeu de l'amour et du hasard, on tombe souvent perdant. Quant à la cour, quel besoin avez-vous de prêter l'oreille à leur venin? Il n'y a que mensonges et trahisons parmi eux. Ils sont pareils aux pierreries dont ils se parent... Beaux, brillants, polis, mais durs et froid dans leur cœur.

Un pli d'amertume se glissa dans son sourire, mais elle se reprit bien vite et secoua ses cheveux en arrière pour en faire tomber les gouttes que l'arbre déversait sur eux. Nébuchad veillait en silence sur eux, sentinelle noire qui roulait des yeux d'ambres en chassant stoïquement l'eau qui roulait sur son plumage. En silence, les nuages se refermèrent et la pluie reprit, larmes d'argent sur le monde à peine éveillé.

Le silence se referma sur eux comme un cocon, sous les branches hautes et les feuilles mouillées, dans le grand murmure de la pluie qui chantait en ruisselant de tous côté, isolant du reste du monde la petite barde et le jeune prince. Ils étaient comme seuls au monde dans la douce humidité de l'averse printanière, voilés par les rideaux de pluie grise et blanche qui se balançaient dans une imperceptible brise venue d'on ne sait où, et qui portait sur ses ailes de douces fragrances.
Ce fut un long moment d'autre monde, un ailleurs qui se mêlait à la réalité et les emmenait loin... Comme si les Iles Bienheureuses et leurs merveilles s'étaient offerts à eux, et les avaient accueillis en leur sein pour protéger ce moment.

Le cœur de Morrigane se serra, mais elle ne dit mot, ne voulant pas risquer de rompre le charme. Trop d'instants de la sorte s'étaient envolés, perdus, dilués dans sa mémoire; trop de fois on l'avait laissée là, comme une marguerite effeuillée qui aurait perdu tous ses charmes aux yeux de celui qui la désirait.
Elle ferma les yeux, priant pour que le temps s'arrête que ce moment se perde dans l'infini... Là, assise dans l'herbe sous la ramure d'un arbre presque fleuri, la tête du jeune homme reposant sur ses genoux, elle se prit à rêver, doucement, à d'impossibles amours qui dureraient plus longtemps que l'espace d'une nuit....

Il n'y avait sans doute rien de plus agréable, de mieux, qu'une bonne conversation avec un ami ou ... une amie, proche ( très proche ? ) . Gareth se sentait donc pleinement détendu et par conséquent parfaitement en confiance . L'air ambiant le fit frissonner, mais pas seulement : les doigts de fée de Morrigane y étaient, eux aussi, pour quelque chose .

"Vous voilà donc chevalier, mon jeune ami?"

Le prince aussi ricana dans son duvet :

Chevalier d'un royaume en paix ...
Même si celle ci est parfois fragile .

Et chevalier partagé, ou plutôt "déchiré" entre deux ... allégeances !

Mais rien n'était immuable : puisque la Bretagne semblait sur le point de se réconcilier ( pleinement ) avec son terrible vassal qu'était l'Orcanie ...

Après le mauvais temps, l'éclaircie, puis l'apparition du soleil : n'est il pas ? A l'image des conditions naturelles ( atmosphériques ), présentes ...

"Au jeu de l'amour et du hasard, on tombe souvent perdant. ( hj : on dirait le titre d'une chanson d'Abba ! :p ) Quant à la cour, quel besoin avez-vous de prêter l'oreille à leur venin?"

Le problème c'est que tout était lié et un prince ne peut s'abstraire de certaines réalités, aussi peu reluisantes soient elles !

C'est à la cour, ce nid de vipères, ou de couleuvres, que je devrai trouver cette perle rare !
Une pierre précieuse ... différente des autres ...
Tâche difficile !

Mais pour l'heure, tout cela était très loin et ... une seule et unique chose comptait : la douce et si apaisante présence de la barde de Mordred .

La seule et unique personne qui s'était imposé à son esprit à la suite du refus du comte de Mannach ... L'unique personne qui lui importait de revoir, en Orcanie, une fois la cour du Pendragon derrière lui .

Morrigane ?

*légère hésitation*

Je suis bien content de vous revoir !

Dit il, presque gravement, avant d'ajouter, de préciser, plus goguenard :

En un seul morceau, ma bonne amie !!

Avant de partir dans un rire plus ou moins joyeux, qui tentait de dissimuler la vive émotion qui venait de se saisir de lui, et menaçait de l'envahir entièrement .

Mais ce n'était pas, uniquement, une simple boutade : car survivre à la cour de Mordred était en soit un véritable exploit !

La jeune femme sourit, ses doigts jouant dans la moire et l'or des mèches répandues sur ses jupes, avec la même délicatesse que si elle tenait entre ses mains les cordes de sa harpe bien-aimée.

-Je suis heureuse de vous revoir, moi aussi...

C'était comme un jeu, songea-elle. Des paroles anodines, mais qui dans leur bouche revêtaient un sens beaucoup plus complexe, comme un reflet trompeur dissimulant les replis d'une eau profonde.

-Et je suis bien aise de n'avoir pas vos soucis, petit prince. Je préfère une éternité de solitude que de me voir liée jusqu'à la mort à un inconnu que je n'ai vu que deux ou trois fois. Parfois je me demande comment certains font pour supporter cela...

Elle eut un petit rire et ses doigts agiles se posèrent comme des papillons sur le front du jeune homme.

-Mais pour l'heure vos soucis sont loin, à ce moment du jour il n'y a nulle personne pour vous rappeler à vos devoirs et vos ennuis. Tout cela est loin, acheva-elle dans un murmure.

Lentement, la pluie décrût jusqu'à cesser complètement, laissant place à une pâle lumière qui perçait parfois au travers d'un haut plafond de nuages. La lumière était blanche, irréelle, comme celle d'un éternel matin d'argent qui perlait des diamants sur les feuillages; de la terre s'élevait une lourde odeur d'humidité, et une brise légère agitait à peine l'herbe des parterres.

-Ne vous préoccupez pas de ma survie, Gareth; murmura-elle après un long moment de silence. Ceux qui veulent ma perte en seront pour leurs frais. Il m'en coûte de l'avouer, mais la protection de votre frère est plus efficace que tous les boucliers et toutes les crapaudines du monde.

Elle se tut et sourit, alors que la brise d'ouest forcissait en rafales qui glissaient les unes après les autres comme des vagues sur le rivage. Ses cheveux s'envolaient, et les branches du pommier faisaient pleuvoir leur rosée d'argent sur eux. Morrigane rit à nouveau et ferma les yeux, se laissant aller contre le tronc de l'arbre, le contact rugueux de l'écorce semblable à une vieille peau desséchée sous laquelle la vie coulait comme une rivière souterraine.

La jeune femme resta un moment ainsi, la tête penchée en arrière et appuyée contre le tronc du pommier, ses longes tresses voletant avec légèreté dans les rafales. Les perles tintaient doucement, jetant de brefs éclats d'or au milieu des soyeuses vagues rousses, fines comme des rêves d'araignées, longues comme des nuits sans sommeil.
Elle fredonna un air sans suite, et puis les mots prirent forme entre ses lèvres, comme si la chanson prenait forme petit à petit, comme tissée par des doigts invisibles.

-Ba dheas an lá go oíche
Na glórtha binne i mo thaobh
'S aoibheneas i gach áit gan gruaim
Athas ar mo chroí go deo

Ma shiuúlaim ó la laetha beo
An ghrian 's an ghealach ar mo chúl
Níl uaim ach smaointe ó mo shaoil
Deora ar mo chroí go brón

Spoiler:

La musique était douce, comme une berceuse murmurée; un air qui se mêlait sans peine aux bruissements des feuilles et aux chuchotements du vent. La complainte s'envolait comme un oiseau, comme une esquille d'autre monde. Rien ne troublait leur paix, ni la chansons de la petite Morrigane; toujours seuls, toujours isolés, leur monde s'arrêtait aux frontières des jardins, comme si nul ne pouvait plus y pénétrer. La magie tissait ses charmes autour d'eux, comme si nul ne pouvait plus les voir...

Cette chère petite Morrigane était bien agréable et d'une excellente compagnie : Gareth avait donc grand plaisir a "discutailler" avec elle !

D'autant plus que les doigts agiles et experts de la bardesse le faisait ... soupirer d'aise .

D'aucun diront que mes tracas sont bien "mineurs" comparé aux souffrances du bas peuple !
Et ils auront raison !
Mais vie sera celle d'un chevalier : une vie de devoirs, voir de sacrifices !
Les plaisirs futiles de même que ... mon propre bonheur personnel devant passer au second plan !

En cela la condition de chevalier ressemblait énormément à celle, pourtant plus stricte, des hommes d'Eglise . Le sens du dévouement des uns ou des autres envers la société était tout aussi fort et profond .

Le mariage est une chose magnifique, Morrigane, lorsque l'on a la chance de rencontrer l'être unique et tant aimée !
Ne croyez vous pas ?

Voilà qui était assez rare, en ces temps si rudes et troublés, mais le jeune prince était encore un grand idéaliste, malgré ses revers ou ses contrariétés ! L'espoir maintenait en vie ...

Et ... Il est vrai, ma chère, que mon frère le roy est si jaloux de toute chose, *oui vraiment*, qu'il ne supporte aucunement que l'on menace ses protégés !!
Dans votre cas j'en suis plus qu'heureux : vous pouvez, évidemment, gager sur ma maigre protection, également !

Puis, Morrigane ne put s'empêcher de saluer, en chanson, le retour du soleil : pour le plus grand plaisir de Gareth, qui ferma les yeux et écouta religieusement la douce et mélancolique mélopée du rossignol de Warminster ( hj : à ne pas confondre avec le rossignol milanais !! :p )

Complainte qui suggéra bien des images ou moult impressions au beau sir ...

Vous avez décidément tout d'un oiseau, ma chère !
Mais un bel oiseau de plus en plus ... sédentaire . Il me semble .

Ce n'était qu'un constat, même si Gareth s'en félicitait : il n'aurait certainement pas osé ( eut le coeur ) d'ajouter, "et ... domestiqué", même sur un ton ironique !

Le blondinet cala un peu plus et un peu mieux sa tête sur les cuisses de Morrigane ...

Morrigane grimaça en entendant Gareth la qualifier de sédentaire. Il y avait autre chose derrière ces mots, semblait-il, et elle comprit très bien où il voulait en venir.

-Parfois certaines choses ne dépendant pas de notre volonté, petit prince; dit-elle avec une pincée d'amertume. La vie que je mène, je l'ai choisie, tout comme j'ai choisi en toute conscience de rester ici tout le temps que durera mon service. Je ne dis pas que l'envie partir m'a quittée, mais mes brèves escapades hors d'Orcanie ont tant peiné sire Mordred...

Elle soupira, avec une infinie tristesse dans la voix.

-Pourtant, j'aimerais tant revoir Avalon... Retrouver les anciennes terres païennes où nul n'a jamais songé à planter la moindre croix... Voir les montagnes et la mer, aller voir comment se portent le ciel et la terre en d'autres endroits du monde... De l'Eire à l'Italie, oui; mais j'aimerais tant aller plus loin!

La jeune femme resta un moment silencieuse, plongée dans ses souvenirs qui la menèrent en d'autre temps, sous les orangers de Sicile ou à l'ombre des tonnelles florentines.

-Autrefois, murmura-elle presque pour elle-même; autrefois je vous plaignais, vous qui restez l'année durant derrière vos murs de pierre, sans voir d'autre horizon que celui qui vous a vu naître... A présent me voilà comme vous.

Un nouveau soupir gonfla sa poitrine frêle.

-Devenue comme vous, au point qu'ils ont voulu me couper les ailes, à moi aussi.

Et le corbeau sur son dos avait pleuré des larmes de sang... Un bref instant, la morsure du fouet se réveilla entre ses omoplates, et des cicatrices qui n'avaient jamais vraiment guéri se réveillèrent. A elle aussi, ils avaient voulu lui couper les ailes, pour qu'elle perde ce rêve si précieux, qu'elle ne s'envole plus, qu'elle devienne comme eux, si grise et si terne...

Mais à quoi lui servaient ses ailes, lorsqu'elle ne pouvait plus s'envoler? Des liens d'une autre nature que les chaînes d'une vie l'empêchaient de quitter Warminster. Un serment, une promesse; Morrigane, par ses mots, avait elle-même tissé les entraves qui la retenaient ici.

La jeune femme eut un petit rire triste.

-Moi ait toujours rejeté ce mariage dont vous chantez les louanges, ma voilà attachée ici de la même manière... Quel ennui, d'être uni pour la vie à un seul être, fût-il le seul à vous apporter le bonheur.. Ou la protection.. Ah, petit prince, vous avez mis le doigt sur le paradoxe de ma vie ici, voilà que je pense à voix haute!

Elle rit franchement, et chassa les cheveux que le vent faisait voleter autour de son visage.

-On garde les oiseaux près de soi pour qu'ils chantent, point pour qu'ils se lamentent, dit-elle enfin.

Gareth fut chagriné par le petit discours si mélancolique de sa barde préférée !

Discours qui suscita en lui une vague idée qui ne cessa d'enfler en son fort intérieur, à mesure que Morrigane exposait ses regrets et ses espoirs ... Ou faisait simplement état de son existence, un brin fataliste .

Puis il ricana à l'unisson avec la demoiselle :

Mais parfaitement !
Une joyeuse luronne telle que vous !

Surtout que j'ai sans doute les moyens ... d'exhausser votre voeux !

Dit il en se redressant, pour ensuite considérer son amie, les yeux luisants et un léger sourire espiègle au coin des lèvres :

Vous voulez cheminer ?
Moi également !

Il me suffit d'accepter une vague mission diplomatique, de vous prendre à mon service et le tour est joué ma chère !!

Proclama t-il, triomphant, avant de penser à un petit détail :

Et puis ...
Le sir Lancelot le bref pourra aisément vous remplacez un moment !
N'est ce pas ?

Pas d'inquiétude : je saurai convaincre mon frère, notre roy !

Dit il, sûr de lui, avant d'offrir un baiser à Morrigane ...

Qu'en dites vous mon petit pinson ?!

C'est qu'il était enthousiaste le fringant jeune sir et débordant de passion : car oui, Morrigane était décidément très ... spéciale et donc ... plus qu'attirante !

Elle était une promesse vivante de péripéties et d'aventures : tout ce qu'il fallait au très fougueux prince Gareth !!

-Très bien, très bien, dit Morrigane en riant. Si vous trouvez le moyen de me faire partir sans peiner votre frère, je vous suivrai volontiers.

Elle rit à nouveau, et toute tristesse disparut de son visage, comme un rayon de soleil dissipant l'ondée.

-Cela dit, au risque d'abuser, je vous demanderai simplement me laisser vous guider à ma manière... Il y a des chemins que l'on ne peut trouver qu'en se perdant soi-même...

La jeune femme resta silencieuse un moment, les yeux perdus dans la course des nuages. Après tout pourquoi pas... Il y avait tellement longtemps qu'elle attendait une telle chose.

-Mon rêve à moi, murmura-elle d'un air songeur; partir en laissant tout derrière soi, car c'est dans le choix de la perte que réside la liberté. Laisser derrière soi toutes les entraves, tous les liens, tous les barreaux; laisser au loin sa propre existence et tous les carcans, de votre rang, famille, naissance, religion, que sais-je encore?

Un nouveau rire cristallin éclôt sur ses lèvres, comme la trille d'un rossignol dans l'air embrumé.

-Vous ne savez pas à quoi vous vous risquez, petit prince, en me proposant de telles choses! En vous menant à ma guise, je pourrais fort bien vous emmener là où vous n'auriez jamais mis les pieds de votre plein gré... Il y a tant de chemins que je voudrais vous faire voir! Les merveilles de l'ancien monde, et des anciens dieux... Ceux qui foulaient la terre avant le Nazaréen, j'entends.

Elle baissa la voix, mutine, espiègle comme une enfant préparant une surprise.

-Ceux dont on ne parle plus ici, chuchota-elle, sous peine de bûcher!

Ceux pour qui elle avait donné son sang, tout en les reniant pour survivre...
Morrigane sourit, et l'embrassa sur le front.

-Mais je dois vous effrayer, petit prince, à parler ainsi. Excusez mon propre enthousiasme, mais c'est bien la première fois qu'on me fait un tel cadeau... Je promets de ne point vous faire de mal, Gareth. Comptez sur moi pour vous protéger, acheva-elle en riant.

Belle protection, en effet... mais Morrigane avait plus d'un atout sous ses jupes, qui avait plus d'une fois stupéfié un agresseur potentiel... Bien sûr, sa petite taille et sa silhouette si frêle ne la menaient pas bien loin, mais une dague stratégiquement placée faisait des ravages, lorsqu'on savait la manier..

Non l'enthousiasme de Morrigane n'effrayait nullement le jeune prince qui était tout disposé a connaître une expérience plus qu'excitante !

Quoi qu'il puisse en coûter : car après tout ne disait t-on pas ( déjà ) que les voyages formaient la jeunesse ( ? )

Voilà qui devrait constituer une véritable quête initiatique, qui permettrait d'achever parfaitement ( concrètement et sur le terrain ) la formation du fringant chevalier ...

Gareth attrapa soudainement la barde par les épaules :

Puisque je vous le dis et vous le demande !

Je ne rêve moi aussi que de vivre pleinement cette aventure !!

Vous serez mon guide et ... ma "protectrice", donc !

Ironisa le jeunot en s'esclaffant . Avant de reprendre aussitôt :

Mon épée également vous gardera de tout importun : aussi, nous nous protégerons mutuellement !

Je plains nos éventuels assaillants !!

Et Gareth partit dans un fou rire tonitruant : attention bonnes gens ! Deux têtes brûlées seront bientôt lâchées sur les chemins de Bretagne !! :p

-J'aime à vous entendre parler ainsi, dit la jeune femme en souriant. Dans ce cas, si nous partions dès maintenant?

Elle laissa sa phrase en suspens, un sourire mutin aux lèvres, comme pour laisser le temps au jeune Gareth de réaliser enfin dans quoi il s'aventurait. Il n'est guère prudent de laisser la bride sur le cou d'une telle vagabonde, d'autant plus si l'on se laisse guider par elle... Mais le petit prince d'Orcanie semblait prêt à prendre le risque.

La barde se leva, et l'oiseau qu'elle était sembla reprendre vie, comme voyant enfin s'effacer les barreaux de sa prison. Barreaux qu'elle avait elle-même posés, en se liant à Mordred. Mais cela n'avait plus d'importance, à présent. Il n'y avait plus rien au monde qu'elle, Gareth, et toutes les routes de l'univers ouvertes à leurs pas.

Elle tourbillonna dans l'herbe mouillée, le vent matinal fouettant ses jupes et ses cheveux, portant avec lui quelques gouttelettes d'une averse approchant.

La jeune femme attendit la réponde du jeune homme, prête à s'enfuir, ses pieds impatients d'avaler de nouveau les lieues innombrables de roche, de poussière ou de boue, pressés de fouler des terres peu familières ou de goûter aux remous de rivières inconnues.

-Moi, je suis prête à partir, dit-elle enfin, toujours ce sourire espiègle étirant ses lèvres fines.

L'enthousiasme et l'impatience de la bondissante Morrigane amusaient, grandement, son ami le prince ...

Et si ce dernier eut été complètement libre de son destin, il aurait sur le champ accepté l'offre de la barde du tyran .

Mais Gareth avait des responsabilités, avait contracté un certains nombre d'engagements, et ne pouvait s'y soustraire aussi aisément ...

En qualité de membre du haut conseil de la couronne, le jeune prince se devait d'assister à la prochaine séance, précédent le départ du couple royal .

Et il lui fallait absolument l'accord de Mordred pour pouvoir s'absenter du royaume ... Morrigane également et à plus forte raison . Gareth allait devoir batailler pour convaincre son souverain de frère d'accorder un congé exceptionnel à la dame au corbeau !

Le haut roy devra, lui aussi, être avisé : on ne déserte pas la table ronde, sitôt adoubé, sans aucune explication ...

Voilà pourquoi le chevalier espérait que Mordred lui octroi une mission diplomatique officielle .

Gareth s'était redressé, puis adossé contre l'arbre, faisant fi des gouttelettes qui continuaient a perler, avant de s'écraser au sol ... Ou sur le prince .

Il observait en silence, souriant, le petit phénomène se dandiner sur l'herbe fraîche et humide ...

Le blondinet pris, alors, un air songeur, avant de croiser les bras, comme pour se donner une certaine contenance .

Nous partirons ... Très prochainement .

Si je parvins a persuader mon frère le roy de la pertinence ... D'une telle escapade .

Mais tout dépendra de la manière ... D'aborder le sujet ...

Dit il, un rien rêveur et point encore très sûr de lui .

La pluie avait toujours enchanté l'étrange demoiselle aux cheveux noirs.

Ainsi, elle avait encore une fois faussé compagnie à sa nourrice, qui avait résolu, de son côté, à ne plus s'inquiéter outre mesure. Cette étrangère cherchait les ennuis ? Elle les trouverait, et s'en repentirait amèrement plus tard de son horrible désobéissance ! Voilà ce à quoi menait les instincts des bâtards - car la "brave" dame ne doutait pas que l'enfant fut une des douteuses progénitures du Roy Marth.

L'enfant, avait, ce matin-là, décidé qu'une course dans les jardins lui ferait le plus grand bien. C'était là où on trouvait les plus beaux escargots ! Leur peau ivoire était pareille à la sienne, et Tsi-Lei se félicitait de rencontrer quelqu'un comme elle dans ce château aux murs si solides.
Tant et si bien qu'une provision d'animaux dans ses petites menottes, bien cachée derrière un arbre, elle leur parlait d'une voix gaie et enfantine.

Qu'il était doux d'avoir des amis ! Ils lui répondaient dans sa tête, et la petite, reposée sur l'herbe, dégoulinante d'eau et de terre maculant le manteau qu'elle avait posé maladroitement sur sa chemise de nuit, rayonnait littéralement de bonheur... mais aussi d'un peu de tristesse.

Elle avait nommé "Kuzonori" ledit animal à laquelle elle parlait en ce moment même. Ses petits doigts agiles lui touchaient les antennes, qui se rétractaient ; et la fillette éclatait de rire, ses pieds tressaillant d'une joie sans borne.

-"Kuzonori-kun, laisse-toi caresser ! Maman est là. Tu dois faire dodo, si tu es fatigué..."

Elle parlait dans son langage à elle, à moitié orcanien, moitié dans sa langue maternelle ; mais l'ensemble était compréhensible (ou à peu près.)
Elle secoua sa tête, et une pluie de gouttes étincelantes tomba sur la pauvre bête ainsi innocemment malmenée, lui arrachant un autre cri de ravissement naïf.

Morrigane s'immobilisa soudain en apercevant la frimousse brune aux mains chargées d'escargots qui apparut derrière un arbre.

Elle sourit, et lui fit un signe de main.

-Heu.. Salut? Lança-elle, à la fois amusée et perplexe.

Nébuchad se réveilla de sa sieste, et voleta pour se poser près de la fillette, claquant du bec pour quémander l'un de ces rigolotes bestioles gluantes, moins copieuses que les rats, mais tellement faciles à chasser...

La pluie arriva sans tarder, noyant les jardins sous une bruine légère, comme un brouillard de perles grises qui se déposaient sur les feuillages. Morrigane repoussa ses cheveux en arrière et les noua sommairement, de manière à ce qu'ils ne soient plus collés sur son front par l'humidité. Elle s'approcha de l'enfant à petits pas, curieuse.

Gareth regarda son amie s'éloigner avec étonnement avant d'apercevoir, lui aussi, la gamine aux yeux bridés ...

Alors il se dirigea, à son tour, lentement mais sûrement en direction de l'endroit ou s'amusait joyeusement la fillette .

Arrivé à la hauteur de la barde, le jeune prince posa une main prévenante sur l'épaule droite de celle ci avant ... De considérer mi amusé, mi intrigué le petit manège de Tsi Lei .

Et bien ...

Que faites vous donc sous la pluie et à cette heure de la journée, très jeune damoiselle ?

Et qu'est ce là ? Vos compagnons de jeux ?

Demanda t-il, sourire aux lèvres, presque benoîtement .

L'enfant leva les yeux vers les deux personnes, intriguée.

Elle ne s'attendait pas à ce qu'on dérange ses jeux !

Puis elle prit un des escargots par la coquille, un peu rudement, et leur tendit, le pointant du doigt en même temps :

-"C'est Kuzonori-kun. Lorsque le petit escargot prend son temps, c'est que le ciel va pleuvoir longtemps."

La petite fille se redressa, ses longs cheveux noirs emmêlés d'un peu de boue descendant en cascade sur ses épaules menues.

-"Tsi-Lei s'amuse avec ses amis. Êtes-vous des amis ?"

Une profonde sagesse animait son regard enfantin, lueur étonnante et presque choquante, au vu de son jeune âge et de sa taille. La surprise était passée, et elle semblait accepter pleinement que deux personnes inconnues lui parle, comme si elle était une proche.

Elle sembla sonder leurs yeux, ceux de Morrigane et sa tenue vagabonde, le teint et la tenue du chevalier...

-"Le voyage est toujours long, car il ne prend fin que lorsque les ancêtres le décident."

Morrigane sourit et s'accroupit devant la fillette.

-Kuzonori-kun? Quel nom étrange... D'où viens-tu, petite? Tsi-lei, c'est ton nom?

Elle pencha la tête sur le côté, curieuse, tandis que Nébu sautillait autour de l'enfant en quémandant des escargots.
Son visage était surprenante, avec ses yeux si étroits et ses cheveux noirs, fins comme des soies d'araignées; une enfant comme surgie d'un songe, aux yeux si profonds que l'on semblait pouvoir s'y perdre.

La jeune femme sourit, détaillant de ses yeux pâles la curieuse apparence de l'enfant.

Son sourire mourut brusquement lorsque la fillette prononça ce qui ressemblait à une bien étrange prophétie. Morrigane recula la main qu'elle avait avancée pour chatouiller la coquille d'un escargot, et contempla Tsi-lei avec un mélange d'étonnement et d'effroi.

Ces simples mots lui donnèrent l'impression étrange d'avoir été percée à jour, en un instant.

C'était comme si, en une phrase, l'enfant lui avait montré pourquoi elle avait le voyage dans le sang, toujours cette sensation pressante d'être poussée par quelque chose, toujours plus loin, sur les chemins de son errance. Morrigane ressentit un léger vertige, entendant cela, et eut un sourire un peu troublé.

-Qu'est ce qui te fait dire ça?

Gareth trouvait étrange qu'un enfant puisse prendre plaisir a jouer sous la pluie, d'autant plus en compagnie d'escargots baveux et...Franchement pas ragoûtants, mis à part pour Nébu...

Ayant déjà entendu parler et déjà aperçu la petite, le prince fut bien moins interloqué et intrigué que son amie...D'ailleurs, il anticipa la réponse de Tsi-Lei :

Cette enfant est née dans l'asie lointaine, contrées dont nous ne savons rien...Si ce n'est qu'Alexandre le grand manqua d'atteindre ces territoires mystérieux, que les romains avaient quelques relations avec ces peuplades et...Que les byzantins commercent avec eux, directement, ou non.(*)

Mais il ne fallait guère compter sur Gareth pour expliquer la présence de l'étrangère et des siens au large des Orcades!
Ce qu'il savait ce réduisait à ceci :

La petite a croisé la route du sir Marth, aux Orcades, et celle ci étant orpheline...Il décida, très noblement, de l'adopter.
N'est ce pas Tsi-Lei?

Demanda t-il, pour confirmation, tout en caressant, doucement, la tignasse de jais de l'asiatique.

HJ: (*) Gareth, comme d'autres, confond Chine et Japon :p

[J'avais totalement oublié l'existence de ce post... toutes mes excuses :/]

L'enfant regardait l'homme blond répondre pour elle avec des yeux ... fascinés.

Ainsi, il connaissait là d'où elle venait ? Il savait qui elle était ? Peut-être... connaissait-il même le dragon qui hantait ses rêves ! Le Grand Dragon Céleste ?

L'enfant décocha donc un air béat au prince Gareth, ses yeux noirs brillants comme des escarboucles sous le ciel gris.

-"Tsi-Lei a rencontré papa-Marth après les bandits. Vous avez déjà été à la maison ?!"

Elle se mit sur ses pieds, écrasant malencontreusement un escargot de ses bottes de cuir souillées de terre. Elle porta des yeux remplis d'espérance aux deux adultes... puis vint se nicher près de Morrigane, comme la toute petite fille qu'elle était, un peu en manque d'affection.

-"Le vent charrie toujours les feuilles les plus belles..."

Elle aussi... elle était faite pour le voyage.

hj : à Morri Wink

L'étonnement passé, Morrigane sourit avec tendresse, et referma ses bras autour de la fillette.

-Tu parle étrangement, pour une enfant, dit-elle non sans méfiance. Dans mon pays, on dit prophètes certains enfants... Aurais-tu ce don?

Un brin d'admiration se lisait dans sa voix, mais elle se mêlait de la crainte respectueuse qu'elle ressentait face aux rares personnes qui avaient jamais pu la percer à jour en un mot, une phrase, un regard.
Comme cette fillette. Peut être étais-ce un hasard, peut être pouvait-on lire dans ses sentences ce que l'on désirait, mais les yeux de l'enfant, qui l'avaient fixée si longtemps tandis qu'elle parlait, ne recelaient aucun mensonge.

» Avec les enfants (libre)