Les Sept Lamentations du Roy, Chapitre Un, Le Songe

L'obscure nuit régnait en maître sur l'Orcanie silencieuse. Depuis fort longtemps, les paupières s'étaient abaissées sur l'iris du monde. Dans les maisons, des mères s'étaient endormies sur leur chaise près du feu, leurs chemisiers défaits, un enfant s'étant endormit contre leur sein. Sous le saule se reposait les amants interdits, enlacés pour ne former qu'un seul corps. Dans les tavernes, les derniers badauds tombaient dans leur lit... ou sur la chaussée!



Dans son lit, le roy reposait. Son front moite reposait sur son oreiller blanc. Sa douce Blanche respirait bruyamment contre lui, des larmes séchées sur ses joues pâles.

La tragique perte du fils d'Ophélia était encore fraîche et douloureuse dans leur coeur et leur mémoire.



- Mon amour...



Un souffle chaud effleura le cou couvert de sueur du roy. Et deux lèvres chaleureuses l'embrassèrent sous l'oreille.



Mordred se retourna, pensant qu'il s'agissait peut-être de Blanche... Mais lorsqu'il entrouvrît ses yeux, un tout autre visage lui apparut.



Victoire! Son visage... Si étrangement familier! Arborant une chevelure rousse, de feu!

Ses lèvres effleurèrent celles du roy... Alors qu'un chant de sirène s'élevait dans les airs.





- Ceci n'est qu'un rêve!!! -

Hj: Oui, je sais Marth. Si tu as quelque chose contre ma façon de m'adresser aux gens, tu n'as qu'à ouvrir un sujet dans une autre section et nous en discuterons. Pour l'instant, nous poursuivons en jeu .

Oui, Nico. C'est bien cela .

Les lèvres de la Victoire -Ophélia s'étirèrent en un large sourire. Et peu à peu, l'image de la petite sorcière s'effaçait pour laisser place à celle de l'ancienne reine d'Orcanie. La marchande d'illusion s'effaçait, comme si elle n'avait jamais existé...

- Mordred, mon amour! susurra la rouquine demoiselle. Que m'avez-vous fait?

Elle prit une moue attristée.

Mordred récitait cette longue et magnifique tirade, dictée par son coeur. Et Ophélia l'écoutait, sans lui démontrer les émotions qui se bousculaient en elle.
Elle s'étonna de le voir élaboré si brillamment - et avec une telle justice - leurs longs mois de souffrance. La comtesse d'Aurey ne l'avait jamais vu, auparavant, faire preuve de cette ouverture d'esprit. Ils s'étaient disputés, rejetant toujours la faute sur l'autre... se méprisant pour cela! Eh voila qu'il lui attribuait ses mérites et ses fautes. Et qu'il se rendait les siens.

Puis, il prononça ces mots maudits, ces mots... Qu'elle graverait à jamais dans sa mémoire.

'' Je vous ai aimez jusqu'au dernier instant!
Mes yeux criaient leur colère mais...Mon coeur saignait! ''

''M'aimez-vous encore?'', brûlait sur ses lèvres d'ange, tandis que de grosses perles d'eau salée s'échappaient de son regard d'émeraude pour chuter lourdement sur sa peau d'albatre.
La Venus se rapprocha de son époux et leva sa main, comme pour le caresser... mais elle stoppa son mouvement à peine enclenchée... car il poursuivait son discours.

Vous avez laissé ce poignard sanglant nous séparer!

Alors que la seule "violence" que je m'apprêtais à vous infligez... N'était autre qu'une étreinte... Prouvant ma passion!

[ ... ]

''J'aurai massacré la terre entière, pour vous complaire, Ophélia et...

Vous vous êtes détruite!

Désormais, Ophélia pleurait silencieusement. Elle fixait Mordred, comme si elle le voyait tel qu'il était pour la première fois.

- Mais que pouvai-je faire, mon cher amour? , sanglota la reine morte. Je n'avais point d'autres solutions! Je souhaitais sauver l'Orcanie, conserver nos enfants - les héritiers de notre couronne - loin de ce carnage. Je m'apprêtais à partir vers Camelot, pour aller quérir l'aide de ma chère cousine et de Merlin... Il avait déjà, par le passé, vaincu un dragon! Il aurait su nous en débarrasser... J'étais entouré. Votre mère... Et...

Ophélia caressa la belle chevelure du roy d'une main timide... mais qui se voulait réconfortante.

- Je croyais que vous la préfériez à moi!
Je croyais que vous me conduiriez à la potence! Que je serais exécuté en place publique... Vous sembliez dément! Et votre folle de mère également!
Oh Mordred! Je vous en veux tellement!
Vous m'avez brisé lorsque vous avez pris pour maîtresse cette catin qu'est désormais votre épouse!
Catin, certes... Je l'ai jugé sans m'introspecter! Ne le suis-je pas autant qu'elle, pour ce que je vous ai fait?
J'ai fuis le bonheur que vous m'offriez. Je craignais de vous démontrer mon amour. J'ai été aveuglé par le pouvoir que j'avais sur vous...
Mais je n'ai jamais cessé de vous aimer, malgré tout.
Si j'avais partagé la couche de Marth c'était... par désire de me venger de votre méchante mère!
Oh! Mordred! Je vous en pris... Mon amour!

Ophélia se rapprocha du roy et l'enlaça contre son coeur. Si fort. De peur de le perdre à nouveau...

Mordred releva son visage baigné de larmes d'amertume en direction d'Ophélia et écouta ses explications...


"Mais que pouvai-je faire, mon cher amour? , sanglota la reine morte. Je n'avais point d'autres solutions! Je souhaitais sauver l'Orcanie, conserver nos enfants - les héritiers de notre couronne - loin de ce carnage. Je m'apprêtais à partir vers Camelot, pour aller quérir l'aide de ma chère cousine et de Merlin... Il avait déjà, par le passé, vaincu un dragon! Il aurait su nous en débarrasser... J'étais entouré. Votre mère... Et..."

Mordred, dont les joues livides brillaient sous l'effet des deux rivières de larmes se déversant sur celles ci...

Répondit, en acquiesçant :

"Certes, certes...
Je comprends, désormais.

J'aurai dut vous écouter, vous auriez dut m'en avertir...
C'est un malentendu, un atroce et abominable malentendu!

C'était courageux de votre part, mais...Par trop audacieux, à mes yeux."

Le roy poussa alors un soupir déchirant, et baisa la main qui lui caressait les cheveux...

"Je croyais que vous la préfériez à moi!
Je croyais que vous me conduiriez à la potence! Que je serais exécuté en place publique... Vous sembliez dément! Et votre folle de mère également!"

Mordred secoua la tête, comme pour se convaincre lui même(?), que non, cela n'aurait point été...

Non, je vous aimais, toutes deux, intensément mais différemment!
Je ne pouvais choisir entre vous deux...
J'aurai tant aimé...Que ce conflit n'existe jamais!

Déjouer vos menées contre elle et retenir sa main...Me fendait l'âme!

Jamais! jamais je ne vous aurais fait le moindre mal, pas le moindre! plutôt mourir, avec vous!

Ô pourquoi m'avoir pensé si cruel?

Geignat il, en plaquant sa joue contre la douce main d'Ophélia...

"Oh Mordred! Je vous en veux tellement!
Vous m'avez brisé lorsque vous avez pris pour maîtresse cette catin qu'est désormais votre épouse!
Catin, certes... Je l'ai jugé sans m'introspecter! Ne le suis-je pas autant qu'elle, pour ce que je vous ai fait?"

Des chaudes larmes s'échappèrent des paupières mis closes du tyran... Mouillant ainsi la main encore tendue de l'ex reyne...

Je m'en veux...Tellement à moi même!
Je suis le seul responsable, tout est de ma faute!
J'ai usé de vous telles...Des gladiatrices dans une arène, tout en vous aimant, l'une et l'autre!
Ah, je suis un monstre! pardonnez moi!

Mordred se détacha lentement d'Ophélia et celle ci poursuivit :

"J'ai fuis le bonheur que vous m'offriez. Je craignais de vous démontrer mon amour. J'ai été aveuglé par le pouvoir que j'avais sur vous...
Mais je n'ai jamais cessé de vous aimer, malgré tout.
Si j'avais partagé la couche de Marth c'était... par désir de me venger de votre méchante mère!
Oh! Mordred! Je vous en pris... Mon amour!"

Le roy ferma les yeux, chassa certaines images déplaisantes de son esprit, et d'autres larmes furent versées...

Qu'importe tout cela!
Le Destin, ou le Malin, fut décidément contre nous!

Nous nous sommes aimés, malgré tout, nous avons vécut des moments merveilleux, et...Mis au monde de fantastiques enfants!

Ils sont notre legs, le symbole vivant de notre passion!

Je vous pardonne, Ophélia, mon aimée...
Pardon, de vous avoir mal jugée...Parfois, pardon!

Sanglota t-il, supplia t-il, avant de s'abandonner, corps et âmes à l'intense et si tendre étreinte de la flamboyante Ophélia...

Ophélia caressât affectueusement la chevelure de celui qu'elle avait tant aimé et laissait libre court à son propre chagrin, qui n'était plus malheur mais soulagement.
Il l'aimait!!!

- Mon amour... Votre femme vous rappelles, dans votre monde. Vous devez retourner auprès d'elle! Mais nous nous reverrons bientôt... Je suis plus près de vous désormais. Je veille sur vous et sur mes enfants. Clodomir repose dans les bras de ma mère adorée!

La nymphe dépose un tendre baiser sur le front saint de son roy, comme une bénédiction offerte par le Seigneur. Rapidement, le voile ensorcelé dont était enveloppé Mordred retomba. Ophélia laissait à Blanche le loisir de réconforter ce qu'elle avait gagné par dépit.

Alors que le fils adoré de Morgause avait tout bonheur de retourner auprès de sa reine, Ophélia, celle dont on ne soupçonnait rien, retourna dans le corps qu'elle occupait. Un long chant déchira le silence paisible de la nuit noire... les loups se retrouvaient aux murailles d'Orcanie pour chanter de tout leur saoul.

Avaient-ils senti la puissante magie qui émanait de ces murs?

Heureux et émut, Mordred serra fort, très fort son épouse contre son coeur déchiré...


Allons! C'est votre affection, votre tendresse que je recherche, avant tout!
Et je tâche de vous rendre tout vos bienfaits!

Sur ce, le roy embrassa chaleureusement sa mie sur une joue.

"- Sauf que cette fois, Venus ne m'envie pas."

Tiens donc? Et ce que sentait Mordred tout contre son torse? Qu'est ce? :p

Oh! Vous êtes bien trop modeste, ma chère!
Bien trop!

Dit il, narquois, avant de déposer un nouveau baiser, sur l'autre joue de Blanche.

Nous partageons cette peine.
Chacun à notre façon...
Nous traversons une période délicate, voilà tout!
Mais nous la surmonterons, croyez moi!

Le roy resserra encore un peu plus son étreinte, tout en passant une main fébrile dans la douce chevelure de la colombe...Et il lui souffla, à l'oreille :

J'ai besoin de vous!
Terriblement besoin de vous!
Plus que jamais...

[i]Blanche prit le temps de s'asseoir et sentit tout de même le vide se créer sous elle.

Vous me mentez. Si elle n'éprouve rien à mon encontre, alors pourquoi Gwenaelle se torture à me dire que je suis en danger et qu'elle est de retour en ces quatre murs.

La reyne et jeune épouse du roy s'était emportée. Elle l'avait toujours vu comme une catin.

Blanche ne put retenir de nouvelles larme et encore moins ses sanglots. Cette femme avait voulu lui donner la mort et lui avait enlevé sa fille.

La reyne ne pouvait même pas bouger d'un fil, tellement le roi lui faisait mal. A cet instant même. Une femme infidèle, contre elle.