Convocation de Cromwell (PV Mordred)

Le fier gratte-papier et lèche-botte adoré de la cour venait d'arriver devant une porte imposante: celle du bureau de son Roy! Pas nerveux de nature et plutôt très confiant en lui-même, l'invitation que lui avait faite Mordred à venir dans son bureau expressément ce soir ne le dérangeait pas tellement. S'il aurait su que Momo l'avait appelé à venir ici en grande partie pour lui parler d'amour, Geoffroy se serait encore défilé! Non parce qu'il n'avait pas besoin d'un bon parti, mais bien parce que ce genre de relation... l'effrayait en quelque sorte. Il serait drôle de voir sa réaction à ce propos. Le pauvre! L'amour était si... inconcevable et certes essentiel à la fois pour ce jeune homme. Ce qui rendait, dans son esprit, une conception assez paradoxale de cet étrange sentiment.

Néanmoins, le Roy avait eu les mots pour attiser la profonde curiosité de ce cher conseiller. De toute façon, Cromwell était un homme de convenance et savait qu'il était mal vue, très grossier et complètement déplacé de refuser une invitation du Roy lui-même. C'est sur ses pensées et toute cette excitation causée par la curiosité grandissante, que Geoffoy ouvrit l'immense porte et traversa le hall, en disant de son même ton arrogant:

'' Monseigneur Mordred, vous m'avez invité à venir dans votre somptueux bureau, quel en étais le motif? Je ne vous cacherai pas que mes journées sont bien remplies et que j'ai dû faire des concessions exemplaires pour venir vous voir, mais comme je sais que vous êtes l'homme le plus important de ce château et toutes les environs de l'Orcanie, je suis venu en oubliant tout le reste!''

Quel grand parleur, quel bon menteur!?! C'était hallucinant de voir le nombre incalculable de mots que ce jeune homme pouvait dire à la place de : Merci pour l'invitation, que se passe-t-il?

Mordred accueillit son conseiller avec un sourire amusé peint sur les lèvres... Le bougre ne changerait décidément jamais.

Cromwell!

Je suis donc honoré que vous ayez daigné m'accorder un peu de votre temps si précieux!

Le roy attendit que le petit arrogant s'installe avant de lui poser une question, tout de go et sans transition :

Dites moi, mon cher...
Il y aurait il... Une dame qui ferait battre votre coeur si...Noble, présentement?

Simple demande, "innocente".
Il s'agissait de ne point effaroucher le damoiseau!

Lorsque le Roy prononça ses mots, ils sonnèrent dans sa tête longuement, comme si celle-ci était vide. Ils se frappèrent contre les parois de son crâne sans vraiment le laisser exprimer une réaction. En fait, le conseiller lèche-botte du Roy était déstabilisé. Il était rare de le faire sentir confus à ce point. Mais la seule référence à l'amour et sa personne le rendait mal à l'aise. Il rougit et toussa:

'' En quoi cette question est-il sensé nous mener, monseigneur?''fit-il en gage de seule réponse en perdant un peu de contenance habituelle, mais tout en essayant de cacher son malaise.

C'est alors que le conseiller se rendit compte que le Roy devait l'avoir appelé à venir ici non pour des sujets convenables tels la politique, la religion, la géographie ou la philosophie, mais pour tenter de découvrir pourquoi Geoffroy était toujours puceau. À cette idée, il avait envie de fuir. Toutefois, il ne le pouvait point. Il devait faire face au Roy. C'est alors que dans ce moment de perturbation, le beau visage de la nouvelle reine apparu. C'était encore pire que ce qu'il croyait... La seule personne qu'il avait aimé était maintenant sa gouvernante et, selon ce qu'il avait perçu, l'ancienne maîtresse de son Roy. Une raison de plus pour ne pas parler d'amour.

'' L'amour amène toujours des problèmes. L'amour n'est pas une nécessité. Il est futile...'' murmura-t-il, les yeux dans le vague.

Mordred fronça les sourcils tout en toisant son conseiller sévèrement...Pour ne pas changer Cromwell n'y mettait aucunement du sien!

Il se força à sourire, malgré tout, et poursuivit, sur le même ton badin, voir désinvolte :

J'en conclue donc que nulle gente dame n'occupe votre couche ou encore moins votre esprit?

C'est tout à fait dommage et navrant...

Mais nous pouvons y remédier au plus vite!

Si, évidemment, vous le souhaitez...

Le tyran pourvoyeur de bons partis?! Mais parfaitement! Le souverain de ces terres se devait absolument de veiller à ce que ses meilleurs éléments ne manque de rien...Vraiment de rien.

De plus le bonheur était un droit et un besoin légitime, que diable!

Geoffroy avait de la difficulté à comprendre la réaction qu'il avait eu face à Mordred. Ce n'était pas dans ses habitudes de perdre autant contenance. Habituellement, il réglait le tout avec une farce et passait à autre chose. Toutefois, aujourd'hui, il n'était pas question des situations des autres personnes du royaume. La conversation porterait sur lui!

[i] Arrogant comme il était ne se trouvait-il pas choyé d'avoir de l'importance aux yeux de Mordred? Non, en cet instant, il aurait préféré paraître inaperçu et filer. C'était impossible... Il croisa le regard irrité de son souverain et sentit qu'en voulant éviter la question il avait énervé son Roy. Évidemment, il ne voulait pas que Geoffroy s'en aperçoive. Mais étant donné qu'il connaissait bien Mordred, il n'avait pas pu faire autrement qu'être touché par cette œillade. Mais... pourquoi s'occuper de ses amours et de sa couchette aujourd'hui? N'était-il pas conseiller politique et c'était merveilleux ainsi? L'amour... était-il si essentiel? LE seul amour qu'il avait déjà senti dans sa vie de la part de quelqu'un était de la part de ses parents qui, par amour, auraient voulu qu'il reste gentiment un paysan. Selon Geoffroy l'amour ne rimait pas avec prestige, il rimait avec embûches à moins de choisir un parti qui lui permettrait de faire quelques rapprochements politiques et religieux. Ce genre d'arrangement lui plairait un peu plus.

'' J'avoue me sentir un peu seul ces derniers temps, toutefois, avec mes yeux de tacticien, je vois l'amour plus comme... une façon d'unir des territoires ensemble. Je suis un homme qui vit de concret et non de futiles amourettes. Avez-vous un bon parti à me présenter, un parti qui m'aiderait à faire des rapprochements politiques ou religieux?? Comme je semble le comprendre, ceci serait d'ailleurs l'objet de cette rencontre, non? À moins... à moins qu'il y ait plusieurs objets?'' fit l'arrogant personnage en reprenant le dessus sur ses sentiments.

C'était bien Cromwell, il finissait toujours par masquer ses malaises par des phrases bien bâties. Néanmoins, ce qu'il disait était triste et révoltant pour n'importe qu'elle femme qui aurait passé dans les alentours. Geoffroy avait vraiment un esprit diplomatique. Qu'un esprit diplomatique... Mais son coeur, lui, que voulait son coeur? Malheureusement, il ne pouvait dire au Roy qui il aimait. S'il le ferait, il serait expulsé du royaume et probablement guillotiné d'aimer...

'' Blanche, son Altesse... dit-il en laissant son regard fuyant quelques instants- on sentait aussi un léger changement dans sa voix-. Hum, heu, est au courant que vous tenter de créer de nouvelles unions? finit-il par débiter avec un peu plus de confiance.

Pourquoi... pourquoi pensait-il à la reine Blanche en ce moment. C'était... dangereux!

[hj: j'aurais dus écrire "Mordred l'entremetteur d'Orcanie" sur ta signature XD]

Encore et toujours Cromwell tergiversait!

Celui ci devait avoir fait sienne la maxime suivante : "pourquoi faire très simple lorsque l'on peut faire...fort complexe?!"

Il convenait par conséquent d'annoncer clairement la proposition en question, Mordred prit donc la parole :

Vous aussi, Cromwell, avez le droit de faire preuve "d'égoïsme", en matière de coeur!

Le devoir, de tout à chacun, envers Dieu, n'est il pas de s'unir avec autrui, puis...D'assurer sa propre descendance, tout en donnant au royaume de nouveaux sujets?!

En appeler au sens des obligations avec le conseiller était plutôt une bonne idée...On pouvait, désormais, entrer dans le vif du sujet :

Je désire vous offrir la main de damoiselle Marie-Madeleine Gourgandine.

Je viens de l'élever au rang de baronne, et à vous...Je vous octroie le titre de comte!

Qu'en pensez vous?

Conclu et demanda, tout sourire, le tyran, satisfait de sa démonstration et plus que certains de la réponse ( positive ) de l'intéressé.

Cromwell avait repris son calme et écoutait le Roy attentivement. Il était impossible de pouvoir fuir son devoir: le Roy avait tapé dans le mille. Parler du devoir était le truc parfait pour attirer son attention sur le sentiment de l'amour dont il n'avait jamais voulu faire mention à part, quelques fois, où ses pulsions le menaient malgré lui!

'' Oui, oui... bien sûr. La descendance est quelque chose de primordiale afin que le royaume subisse et que notre nom ne disparaisse pas avec les générations qui vieillissent. Vous marquez un point, mon Roy!''

Toujours aussi diplomatique... si poli qu'il en devenant irritant. Mais que voulez-vous, Geoffroy était ce qu'il était: un incorrigible présomptueux!

Cromwell était soulagé d'apprendre que Mordred ne semblait plus lui en vouloir à propos de sa première réaction plutôt décevante. Toutefois, le conseiller n'avait pas été appelé dans le bureau de son souverain afin de seulement d'y trouver des remontrances, il en était persuadé. Et voilà maintenant qu'il en avait la preuve. Longuement, le nom de cette nouvelle baronne résonna dans son esprit longuement, mais pas plus longuement que l'évocation de son futur titre...

'' Comte Cromwell fit-il dans un souffle. Je vous remercie, Monseigneur Mordred de reconnaître toute l'expérience que j'ai maintenant prise auprès du royaume en me gratifiant d'un tel titre! Je vous remercie d'ailleurs de penser à ma future descendance et... mes sentiments en m'offrant la main de cette baronne. Je...''

Geoffroy prit une grande inspiration. Il était tout excité! Il n'en revenait pas de tout ce qui lui arrivait aujourd'hui. Lui qui détestait parler d'amour était comblé, maintenant, de parler d'avenir et d'enfin monter un échelon dans la grandeur royale. Comte n'était pas un titre si impressionnant que cela, mais il aurait beaucoup plus de droits qu'en tant que simple conseiller de la cour, en tout cas. Hum, se marier? Il avait l'impression qu'il n'avait plus le choix. À son âge, toujours vierge et sans épouse... il était au pied du mur!

'' J'accepte vos gentilles propositions. Le titre et la main de cette femme.''

Il se pencha quelques instants vers l'avant afin de remercier encore une fois Mordred. Il faisait toujours les choses en grand cet homme et je crois que c'est ce côté de ce conseiller, enfin, de ce comte qui plaisait au Roy. Il était plutôt intéressant d'observer les réactions changeantes de ce nouveau comte d'Orcanie.

Cromwell ne pouvait qu'accepter la proposition du roy, d'autant plus que celle ci était assortie d'une promesse de promotion, au sein de la cour, non négligeable...

De quoi gonfler un peu plus l'ego déjà développé du messire.
On souhaitait bien du plaisir à la future épouse! Mais Marie, elle même, n'était pas toujours un "cadeau".

Mordred versa un peu de vin dans deux fort belles coupes, et en tendit une à son conseiller :

A la bonne heure mon ami!
J'en suis très heureux...
Vous pourrez donc rencontrer cette charmante damoiselle au plus tôt!

Conclu t-il, ravi d'avoir réglé cette affaire, en portant avec délice sa coupe aux lèvres.

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