L'Heure de Vérité

[ hj : le choix du titre est de Maxime, nos références datées ne peuvent le toucher ou l'inspirer ]

Seigneur dieu, pensa Morgause, voici lancée la tornade Mordred !
Elle en fut déstabilisée, le contre pied de sa propre démarche étant tellement évident... Elle n'eut d'autre choix que de laisser la tempête se calmer avant de reprendre les choses en mai. Elle ne put donc que contempler son "excité" de fils passer des réflexions aigres à la poésie inspirée comme un artiste survolté...

Ceci eut un mérite, enfin deux, déjà cela la faisait passer à des meilleurs sentiments, et cela la fit sourire... et elle choisit donc de commencer cet entretien avec un peu d'humour. Elle choisit par ailleurs de ne pas évoquer le moins du monde Marth, éternel pont de discorde à éviter dans une conversation apaisée.

- "Témérité" n'aurait pas pas été la qualité que j'aurais choisi, "fidélité", peut-être ... mais je vois mon fils que, non seulement vous êtes dans une forme sidérante, mais que de plus vous faites ce que j'aurais souhaité que vous fassiez... c'est à dire reconnaitre en votre merveilleux demi-frère votre futur plus grand vassal... Théodobert le grand! me sied... sachez-le.

Elle arborait un sourire de contentement... et, à son tour, joueuse, ne le laissa pas continuer et poursuivit donc :

- C'est justement à propos de Théodobert le grand! que je souhaitais vous voir... Après lui avoir donné naissance, ce qui à mon age est déjà un prodige, il me faut maintenant l'imposer chez ces austrasiens... et, en conséquence, je me dois effectuer une sorte de tournée de leurs ruines en compagnie de mon époux, de Théodobert le grand! , d'Alicia de Blaye et si vous le voulez bien de Gwenaelle, que j'envisage comma marraine de Théodobert le grand!

Elle s'approcha de lui, caressa doucement sa joue avant d'ajouter :

-Il faudra donc que vous fassiez sans moi pendant... un certain temps.

Et, mais cela elle ne le dit pas, cela te laissera libre de voler de tes propres ailes sans être obligé de massacrer ta maman un peu ... castratrice.

Évidement, la suite des déclarations de Mordred la contraria, cette leçon de politique et l'évidente ingérence dans son pré carré en pouvait que la contrarier. Que son fils prennent ses aises à la tête de son royaume, soit, elle pouvait l'admettre, il fallait bien à un moment qu'il coupe le cordon... surtout que ce cordon là était fort, la domination de Morgause n'était pas un secret...

Mais là... C'était beaucoup pour la reine mère. Néanmoins, elle se domina, fine politique elle savait qu'il ne fallait surtout pas heurter son petit Mordred de front. Donc elle resta souriante, riant même à la première déclaration de son fils exprimant sa haine de Marth d'Austrsaie.

Elle n'y réagit pas se contentant en premier lieu de répondre à sa suggestion de parler à Gauwain de sa fille par un :

- Il va de soit que j'en parlerai à votre frère....

Et il allait aussi de soit qu'il n'y avait aucune raison de s'y opposer... et même si... bon elle n'insista pas.

Quand lui insista sur le "votre" du votre royaume, elle ne tiqua pas il était évident que 'était son royaume, à elle..
Seulement arriva le sujet d'une "idée d'Agramachin" sur un "conseil élargi qui qui devra entériner votre union avec leur souverain et donc la légitimité de votre fils"... Là le regard de la reine devint noir et elle répondit :

- Je suis heureuse de voir qu'Agravain a des idées sur la gouvernance d'un royaume, surtout quand il s'agit du mien,, mais sachez mon doux roi et fils, que ma "tournée" en Austrasie en compagnie de Marth, d'Alicia, des sires de Metz et de Reims et de mon fils a pour but de présenter au peuple de mon royaume le nouvel héritier... De fait il s'agit de faire de mon Théodobert l'incontestable héritier de l'Austrasie... Quand aux réfractaires, il ne pourront que se taire, sur quelle tête comptent-ils poser couronne ? Sur celle d'un bâtard de gaurre ?

Elle ressentit cette tentative de prise de pouvoir comme un arrachage de jouet à un enfant et ne pu pas cacher totalement son amertume... elle était tellement amère qu'elle ne pouvait voir le regret de son fils de la voir partir. Pourtant il était un temps où l'idée même de séparation eut été un supplice... Là, elle s'étonnait de ressentir une sorte de soulagement, soulagement rien qu'à l'idée de s'éloigner de lui. Ne l'aimait-elle plus, lui faisait-il peur ?

Elle n'arrivait pas à analyser ses sentiments, étrange mélange de sentiments, mais ne pouvait que constater que ces derniers temps son fils changeait, vite, trop...
Comme toute mère elle le gênait dans son envol de grand oiseau maladroit...
Elle était heureuse d'avoir Théodobert et un nouveau royaume où elle pourrait user ses vieux crocs et il menaçait de lui prendre ce dernier os... C'était mal la connaitre, très mal, le royaume d'Austrasie était celui de Morgause, c'était elle qui avait sauvé puis épousé Marth, elle qui avait sauvé la tête du jeune roi quand Mordred lui voulait la couper, elle qui avait repris les choses en mains aidée des nobles de son choix, essentiellement Alicia et Nathan....

Elle ne lui dit rien de plus mais était disposée à la guerre, geurre d'influence, cela allait de soit qu'elle n'entrerait pas en conflit ouvert avec son aimé fils...
Mais il devait réaliser que sans elle, et sans sa prise de pouvoir sur ce puissant vassal, il aurait par contre droit à une guerre civile avec toute l'Austrasie unie contre lui... Elle lui était indispensable et il ne pouvait contester son autorité et son habileté prouvée par cette mise sous tutelle du royaume de Marth.
Elle le regardait froidement et ajouta en guise, pour elle, de conclusion :

- Merci votre Altesse, je me suis heureuse de savoir pouvoir bénéficier de votre soutien en Austrasie... c'est réconfortant pour moi qui me sentait un peu seule pour diriger ce royaume. Et bien il me reste à régler mes préparatifs de départ, je vous remercie de cette visite, nous passerons avec Théodobert et Gwénaelle vous saluer Blanche et vous avant de prendre la route.

Congédié ? Uhm elle doutait fort qu'il sorte si vite...

HJ: Merci Momo de légitimer l'opposition austrasienne

hj : Tu fais pas le poids face à nous Thom! :p


Morgause n'était pas pleinement satisfaite?
Son fils le comprenait, mais après tout, il était tel qu'elle même l'avait "façonnée", et plus que cela : à son image...Tyrannique, autoritaire et catégorique!
Jaloux de son pouvoir croissant et toujours aussi assoiffé de puissance.
Les loups ne faisant pas des brebis...
La très fière reyne mère devrait faire avec!

Procédez comme il vous plaira...
Mais je veux ce pays à ma botte!
A l'image de son fantoche de roy à la votre.

On ne pouvait être plus clair(?)
Et le tyran afficha un sourire tout carnassier en prononçant ces terribles paroles...

J'ai d'ailleurs une liste de noms, de grands seigneurs d'Orcanie ou du comté de Mannach à vous soumettre...
Ceux ci ayant eut la générosité de verser au trésor royal des contributions afin...d'aider à la reconstruction de l'Austrasie!
La somme récoltée est à votre disposition...
J'ose espérer que vous serez récompenser à sa juste mesure ces donateurs si précieux.

Et sitôt le petit prince confié à une nourrice qui passait par là, Mordred sortit un parchemin de ses habits et le tendit à sa mère...
Manière de dire : " si vous pouviez "placer" ( en Austrasie ) ces gentils mécènes, ça serait bien pour vous "
Façon de faire également comprendre : " et oui, qui paie commande... j'ordonne, et vous exécutez..."
Enfin, "je dirige et vous administrez"...en mon nom.

Quoi d'autre encore?
Ah oui!

A propos...
Et notre cher prince Emerick?!
Donne t-il toute...satisfaction?
Je me suis laissé dire que...vous peiniez à recadrer notre ami!

Mordred, tout sourire, et la main dans une corbeille de fruits posée tout près, n'ajouta pas : "la fermeté de votre main faiblirait elle?"
Mais n'en pensait pas moins...

Humiliation?
Certainement pas!
Sorte de "punition" pour s'être un jour entiché d'un... "Marth"?
Sans doute...
Morgause valait tellement mieux que cela!
Même pour avoir un homme dans sa couche, et même, même! un royaume dans son escarcelle...
Ou encore un nouveau fils dans ses bras ( charmant au demeurant )
Ici, elle dérogeait, quelque peu.

Un sourire se dessina sur les royales lèvres... un sourire carnassier teinté d'amour.
Oui elle l'aimait dans sa folie et sa démesure, elle l'aimait à lui écraser la corbeille de fruit sur le figure, elle l'aimait comme on aime son meilleur ennemi...

Elle rit en réponse à ses déclaration flamboyante, c'était plus un rire de bonheur que de moquerie et elle le commenta d'un :

- Je vous adore, mon fils, mon digne rejeton... tous les pays finiront à votre botte, du moins je l'espère.

Elle pris siège, servit deux coupe de vin trop parfumé comme elle l'aimait.... et repris, un sourire aux lèvres et le regard félin :

- Tout ce que je construis est pour vous, contre lui et pour vous, vous le savez bien je crois.. elle ne précisa pas qui était ce "lui" et continua :

- Mais si vous prenez votre merveilleux envol, splendide envol d'aigle, laissez un peu de liberté à votre mère...

D'autres ont essayé de m'enfermer, ils n'étaient pas aussi doués que vous mais s'en sont repentis. N'y voyez pas menace, je ne peux vous menacer mon fils, ma chair, ma vengeance vivante... Elle était sincère, jamais elle ne s'opposerait à lui...Voyez-y juste caprice de dame qui vous coûte peu... et aussi action personnelle de votre mère qui peut encore vous aider.

Elle le regardait quasi amoureusement...

- Mon bel enfant, vous n'allez pas me balancer ces affreux Mannach dans les jambes, ils ne seront pas acceptés en Austrasie où la situation est complexe et ma position encore vacillante...
Laissez moi un tout petit peu de temps avant de tout bouleverser, laissez la noblesse locale adorer son nouveau prince, contempler l'amour de son roi pour sa reine et admirer l'intelligence de la reine en question qui ne peut qu'être admirable, non ?

Elle rit encore de son immodestie...

- Je punirai les infidèles à votre couronne et en profiterai pour accroitre le domaine royal austrasien, les Mannach sont déjà sur-récompensés, à mon avis. Je sens ce comte Georges comme une vieille vipère que vous réchauffez dans votre sein... Mais ce n'est là qu'intuition.

Quand aux autres, laissez m'en la liste, nous leur trouverons os à ronger mais comprenez moi, ma merveille, j'ai besoin de la noblesse locale, au moins un temps... et de mon beau jouet pensa-t-elle.

- Du vin ? Dit elle en tendant une coupe... sur un ton léger mais les yeux brillants.... avant de passer à un sujet sensible :


- Quand à mon neveu, s'il n'était pas témoin à charge je l'aurais fait disparaitre... sans hésitation.
Les yeux de la reine brillaient en imaginant son beau neveu "tanticide" et pas si repentant "disparu".

-Je ne sais que faire, j'ai tenté l'intimidation, la froideur, et même l'infiltration -mais ça cela continue- il n'en fait qu'à sa tête notre bel inconscient. Tête peu pleine à mon avis et tête qui finira sur un billot...
Je dois perdre mon pouvoir d'intimidation, c'est plus qu'inquiétant, non ?

Elle riait mais avait l'air vraiment inquiète, ou tout cela n'était-il que pur jeu de taquinerie/complicité ?

- Il témoignera mais restera un élément incontrôlable... et ça je n'aime pas...

Seigneur Dieu, ils ne pouvaient se voir sans tomber dans le théâtral, dans la passion, passion pour le vie, passion du pouvoir et des manipulations, passion entre une mère ultra-possessive et un fils qui godaillait entre amour fou et rupture du lien... Mais n'était-ce pas la toute leur vie, et surtout n'avaient-ils as les même ou plutôt le même but ultime ?

Morgause nota l'aveugle confiance de son fils avec un sourire de satisfaction -doux euphémisme- et ne répliqua que sur Mannach d'un gentil et flatteur :

- Pour Mannach, je note votre intéressant point de vue, vous saurez toujours me présenter les choses pour me les rendre acceptables, mon fils... elle eut un sourire fort complice pour ponctuer sa déclaration.

Quand il revint sur le bel Emerick, elle ne pu qu'acquiescer au point de vue de son roi, et puis les deux souverains et parents si proches qu'étaient Morgause et son rejeton avaient tellement besoin de l'orcadien pour en finir avec l'ex-mentor en soutane de Mordred que le cas du beau neveu pourrait être étudié... plus tard.

Quand, enfin arriva le moment d'effusion, de fusion devrait-on dire, elle s'y abandonna, tout naturellement, en totale sincérité, en le serrant au plus fort contre elle et en rajoutant encore au pathos qui les liait d'un :

- Mon fils, ma merveille, je suis la mère la plus comblée qui soit, la plus aimante que la terre portera, la plus fière qui jamais ne sera... mon divin enfant.

Elle ressenti une émotion intense, si intense... là, blottie dans les bras de son Mordred... les yeux fermés...

(Nicolas tu est née a la mauvaise époque tous comme moi)

hj : Tout les rolistes ont tendance a penser la même chose :p

HJ: A moi la période idéale aurait été une naissance dans les années 1970.

Ah, Aerosmith, Star Wars, l'Apple 2 et le Macintosh

hj : J'ai édité pour associer Marthou à la conv

qu'il prenne le relai... ne comptez pas sur moi avant lundi.
bises

HJ: Momorgue, tu veux poster?

hj : Va y post, faudra attendre lundi je crois, pour Morg :p

HJ: oh le bel anachronisme! (Subside)

Marth regarda Mordred et Morgause qui, à son étonnement, se taisait. Marth devait donc répondre.
Et que répondre? Marth réfléchit quelques instants et déclara:

"Je comprends votre point de vue mais notre but n'est-il pas de reprendre un pouvoir que mon père a distribué trop généreusement? Il faut renforcer le pouvoir royal austrasien. Je pense que pour cela il faudra étendre le domaine Royal mais en attendant nous n'avons même pas un quart de notre armée d'autrefois, même si celle ci voit sa taille doublée par les troubles de Nathan de Metz. Donc pour le bâton, notre bâton n'est pas encore assez solide. Quand aux carottes, il ne faut pas que l'Austrasie s'endette trop. Et selon cette politique de la carotte, il nous faudra demander de l'argent. Alors il va falloir la jouer sur un autre tableau: apaiser notre peuple et montrer aux nobles que nous les considérons avec respect en rejoignant notre trône, et montrer que nous ne sommes pas des pions de l'orcanie. En gros, montrer que nos détracteurs ont tort. Une fois leur discours invalidé par la réalité, ils perdront déjà beaucoup de soutien sans qu'une seule pièce ne soit dépensée, sans qu'une flèche ne soit tirée. En tout cas cela apaisera le peuple. Donc ensuite lorsqu'il faudra utiliser la politique du bâton et de la carotte, ce sera plus simple."

Marth regarda alors Morgause: qu'allait elle dire?

[HJ : revenue d'entre les morts, je tente de répondre...]

Morgause s'ennuyait face à cette stratégie toute en "si" et en "et même" et et "c'est pourquoi"... En femme d'action, elle n'avait qu'une envie, parcourir l'Austrasie, se faire une vraie idée de la situation et faire de son héritier un futur roi. Ce roitelet de Neustrie elle arriverait bien à le convaincre qu'elle était incontournable.

Elle regardait l'échange d'un air assez morne, sans y participer sinon en regardant tour à tour son fils et son époux poser leurs arguments... Quand il se tournèrent tout les deux vers elle, semblant vouloir assez comiquement son avis, elle leur sourit, passant de son fils à son époux, avant de répondre :

- A mon avis, l'Austrasie a besoin de voir et ce de visu sa famille royale... Nous devons en affirmer l'unité et nos de Metz, de Reims -elle eut un regard vers Marth, regard peu amène qui disait "ne la ramène pas ici"- et de Blaye doivent s'afficher à nos côtés... pour une sorte une tournée des popotes... si vous me permettez l'expression.

Elle eut un franc sourire cette fois avant de poursuivre :

- Nous irons même chez ce Clovis, affirmer notre unité, monter que tout va au mieux, que l'Austrasie est belle et puissante. Je prendrai sur ma cassette, peu fournie à vrai dire, de quoi nous "montrer"... et la petite Kadoudal comme le futur comte consort de Blaye fourniront le reste... Cela vous semble-t-il jouable mon doux époux? Dit-elle, cette fois tout sourire, à Marth.