Maeve règle ses comptes. [kaarl]

-Tu es bien renseigné, lança la jeune femme en faisant quelques pas.

Ses yeux firent le tour de la pièce, et un rictus étira ses lèvres. Il était loin, le confort tout relatif dont il s'était accommodé sur ses terres des Shetlands. Bien que farci de courants d'air toute l'année, le château de Warminster était un véritable palais, comparé à ce qu'ils avaient connu autrefois.

La jeune femme reporta ses yeux sombres sur Kaarl.

-Tu te trompes sur un point, en revanche. J'ai toujours été mercenaire. Dès le moment où j'ai choisi de quitter les fers de mon ancienne vie, je l'ai été et le serais jusqu'à ma mort, car ainsi, et seulement ainsi, je vis comme je l'ai choisi.

Elle baissa les yeux un bref instant, puis reprit, d'une voix un peu moins assurée.

-Ma place n'est pas ici. La voie que tu as choisie... Je ne peux plus te suivre. Je le regrette, vraiment.

Ce simple aveu semblait lui coûter beaucoup, mais la vérité devait être dite. Elle se tut un moment, comme si elle cherchait ses mots; enfin, elle parla à nouveau, et son regard s'était troublé, la tristesse jetant un voile sur ses yeux sombres.

-Ce choix était bien aisé, pour toi; tu y gagne un royaume, une princesse, et l'alliance avec l'orcanien. Mais nous? Nous autres mercenaires, soldatesque barbare livrée aux caprices des rois, quelle place avons-nous ici? Tous ces hommes ont quitté leurs vies, leurs familles, leur passé pour trouver une autre voie; nous étions libres, autrefois. Misérables, mais libres. Et c'est à cela que nous retournons.

Maeve soupira légèrement, puis fixa Kaarl dans les yeux; toute incertitude s'était envolée, et son regard était redevenu ferme et inflexible, comme toujours.

-Tu peux encore nous suivre. Je sais que tu ne le fera pas, mais je t'offre simplement cela, te joindre à nous. Car vois-tu, j'ai un espoir; un espoir vain, un espoir de fou. Peut être y laisserai-je ma vie, mais ce sera avec la certitude d'être morte debout, et non à genoux devant un roi à qui je ne dois rien, ou aux pieds d'un dieu mort sur sa croix.

La jeune femme tendit le poing, où luisait la croix ouvragée qu'elle avait porté, et qui lui avait semblée plus lourde que le plus pesant des colliers d'esclave.

-Je regrette, dit-elle à nouveau, d'une voix chargée de tristesse. Je le regrette sincèrement.

Oulà ça fais un bail! Bon bah je rep demain soir ou ce week end.

[ça me va ^^]

Maeve sourit, brièvement.

-Au début, je ne portais pas vraiment dans mon coeur, tu t'en souviens? Sois heureux d'être devenu la seule personne au monde sur laquelle je ne lèverai pas la main. Ce n'est pas une promesse, car dès l'instant où je passerai cette porte, je serais coupable aux yeux de ta religion, coupable d'avoir déserté ton armée et trahi mon serment d'allégeance envers toi. Le seul qui ait jamais été sincère, sois dit en passant.

La jeune femme fit une pause, laissant échapper un léger soupir résigné.

-Ne te met pas en danger à cause de moi, c'est tout ce que je demande. Que je te combatte ou non, tu devra me pourchasser et de me punir; c'est ton devoir, Kaarl, tout comme le mien sera de t'échapper, et de protéger mes hommes.

Elle acheva sa phrase d'une voix troublée, se mordit les lèvres, détournant les yeux. Pourquoi diable était-ce si difficile? Dès le moment où elle aurait quitté cette pièce, le lien qui les unissait serait brisé; cette seule pensée lui causait tant de douleur...

-Tu n'as pas le choix. Tu devrais me haïr, moi qui te trahis.

Maeve releva la tête, rassemblant tout ce qui lui restait de force et de fierté pour rester digne, comme toujours. Mais ses yeux étaient assombris, voilés de tristesse et de regrets; elle qui avait toujours été sans coeur et sans remords, ce face-à-face la touchait bien plus cruellement que toutes les blessures jamais reçues.

-Tu sera considéré comme traître, toi aussi, dit-elle à voix basse. Et tu me suivra dans la tombe. Je refuse de t'imposer les conséquences de mon choix. Fais ce que tu dois faire, déteste-moi et ton devoir sera d'autant plus aisé à remplir.

Maeve se détourna à demi lorsque Kaarl posa sa main sur sa joue, ferma brièvement les yeux, comme pour profiter des derniers instants qui leurs restaient avant d'être ennemis, et ce jusqu'à ce que l'un d'eux soit mort et enterré.
Mais il y avait eu tant de colère en elle, auparavant; tant de déception, de rage, d'impuissance... Pourquoi maintenant, alors que tout était enfin terminé, elle restait là, alors qu'elle n'avait plus qu'à franchir cette porte pour être enfin libérée? Pourquoi s'attachait elle encore aux lambeaux d'une amitié qu'elle avait elle-même détruite?

La jeune femme secoua la tête, et recula d'un pas. Ce n'était pas pour cela qu'elle était venue, que diable.

-Tu n'auras pas le choix, dit-elle avec froideur, s'obligeant à le regarder dans les yeux, avec une dignité dérisoire qui ne servait qu'à cacher cette douleur si pressant qui lui écrasait le cœur.

Il y avait en elle de la dureté, cette fierté désespérée qui luttait contre les larmes, contre l'envie qu'elle avait de lui demander pardon pour ce qu'elle allait faire. Comment ne pas lui dire qu'elle allait le combattre et se rebeller contre l'orcanien? Il semblait persuadé qu'ils n'auraient peut être pas à se battre l'un contre l'autre, mais pour elle c'était une certitude, ce jour viendrait tôt ou tard.

Le tout était de savoir si elle pourrait porter la main sur lui...

HJ: Je vais t'avouer que là je ne sais trop que répondre et je vais donc chercher quelque peu.

hj : Fais ton devoir et "stoppe" là dès maintenant! :p
Mouwahahaha! paradoxe temporel! (avec le toupic embuscade) :p

HJ: Momo je t'offrirais pas de Delorean :p

hj: morri elle a chaipacombien de topics en cours alors qu'elle est sensée être avec gareth! alors on intercale le blabla des adieux avant l'embuscade et tout le monde il est content. c'est pas comme si le paradoxe temporel était monnaie courante, sur le forum...