CHAPITRE PREMIER
Les plantes et champignons toxiques / Les drogues
Champignons magiques
ENDROIT OÙ SE TROUVE LE POISONTOUTES LES PARTIES de tous les champignons mentionnés ci-dessus. La concentration du poison varie avec les espèces. Comme Alice l'a découvert au pays des merveilles, l'effet d'une seule petite bouchée peut avoir des conséquences dévastatrices. Voir ci-dessous.
TYPE DE POISONL'
amanite tue-mouches: un alcaloïde, la
muscarine, avec deux autres hallucinogènes moins toxiques: le « muscimol » et « l'acide iboténique ».
L'
amanite tue-mouches est utilisée depuis l'âge de la pierre pour accéder à l'ébriété, religieuse ou autre. Certains universitaires affirment que l'inspiration qui a donné lieu à quelques-unes des principales religions du Levant avait son origine dans le culte de l'
amanite tue-mouches. De nos jours, toutefois, la consommation du champignon a en général pour but d'échapper à l'ennui de la vie quotidienne.
Les conocybes, les panoèles, les psilocybes et les strophaires: deux alcaloïdes du même genre appelés
psilocybine et psilocine. Les deux sont chimiquement similaires au
diéthylamide de l'acide lysergique (LSD) synthétique. La connaissance scientifique de ces champignons est loin d'être complète.
ATTENTION: Il est fort possible que ces champignons contiennent également des
TOXINES INCONNUES.
Il y a au moins 3500 ans, les champignons hallucinogènes, c'est-à-dire les champignons qui contiennent de la psilocybine ou de la psilocine, faisaient partie des rites religieux des Aztèques du Mexique. Pour ces derniers, environ deux douzaines d'espèces représentaient
Teonanacatl, « la chair des dieux », dont la consommation était censée susciter des perceptions saintes et privilégiées.
SCÉNARIO D'EMPOISONNEMENT TYPIQUEIngestion accidentelle: Il arrive que des gens confondent ces champignons avec des espèces comestibles à leur stade de boutons, avec des résultats inquiétants. Les personnes qui consomment ces champignons délibérément pour leurs effets hallucinogènes courent de plus grands risques et vont confondre une espèce fatale - en particulier d'autres membres du genre
Amanita - avec un champignon magique. D'autres types de champignons, tels les conocybes, peuvent également contenir d'autres toxines dangereuses.
IL EST ESSENTIEL DE NE COURIR ABSOLUMENT AUCUN RISQUE AVEC LES CHAMPIGNONS SAUVAGES.
SYMPTÔMESL'
amanite tue-mouches provoque un sommeil profond vingt minutes après l'ingestion, durant lequel des hallucinations ou des sentiments d'euphorie prennent parfois place. Parmi les symptômes plus graves, il y a des troubles sévères du système digestif, des étourdissements, la détresse psychologique et des convulsions. La consommation d'une dizaine de ces champignons est considérée comme
FATALE. La consommation d'un seul champignon peut ne pas avoir d'effets à long terme.
Les
conocybes, les
psilocybes, les
strophaires et les
panéoles semilancéolés provoquent des symptômes d'intoxication qui sont évidents environ une heure après l'ingestion, notamment la confusion, des tremblements, l'euphorie, le délire, l'anxiété, la paranoïa et une perception modifiée de la vitesse, de la lumière et de la couleur. L'ingestion n'est pas fatale. Les victimes doivent souvent être retenues contre leur gré et mises sous sédation jusqu'à ce que les effets s'estompent pour les empêcher de se blesser ou de blesser d'autres personnes.
AUTRES CHAMPIGNONS HALLUCINOGÈNESLe LSD lui-même a ses origines dans une maladie fongique naturelle des grains de seigle, l'ergot. Bien que ce champignon soit la source de drogues utiles dans le traitement des migraines et des hémorragies, il est également la cause notoire d'hallucinations et de folie temporaire chez les gens qui mangent par inadvertance du grain contaminé par l'ergot. À l'époque médiévale, on disait que les paysans français qui souffraient d'empoisonnement à l'ergot étaient consumés par le saint feu, le
feu de Saint-Antoine, parce qu'ils se plaignaient fréquemment de sensations d'atroces brûlures, sans oublier les infections de gangrène causées par l'interruption de la circulation dans les membres. Bien que le contrôle de l'ergot, qui consiste à brûler les récoltes, soit relativement simple, on rapportait encore des cas d'empoisonnement à l'ergot en 1951.