La Fin des haricots pictes [Topic Uniiique]

{Mais nan, que vous êtes pas obligé de tout lire... Histoire de reprendre en cours de route... l'histoire }


Le son rauque et inhumain d’un cor de chasse se fit entendre, faisant se redresser avec angoisse la poignée de guerriers pictes qui s’étaient écroulés à terre quelques heures auparavant, leur chute amollie par l’humus odorant et qui avait des allures de moelleux matelas de plumes lorsque l’esprit, déjà, oscille entre réalité et rêve, avant d’être définitivement emporté par ce second, poussé inéluctablement par le sommeil. Les regards sombres de la demi-douzaine d’hommes qui se trouvaient ici se croisèrent sans s’arrêter, observant avec détachement l’effarement effrayé des uns et des autres. Leurs yeux cernés de bleu et de violet, lorsqu’ils n’avaient eux-mêmes point perdus leur œil, avaient perdus l’étincelle qui faisait encore vivre cette pauvre carcasse vide qu’ils traînaient lamentablement, tels des zombies. Leur peau blafarde était couturée de cicatrices, séquelles ô combien glorifiantes des combats menés quelques semaines plus tôt ; le froid extrême et l’humidité avaient contribué à faire apparaître sur leurs membres tremblants et squelettiques des plaques de sécheresse qui leur tiraient douloureusement la peau, et les grattaient en permanence, les faisant ressembler à des lépreux. Leurs cheveux longs et noirs, envahis par les poux, les démangeaient tout autant que ce maudit eczéma, et des mèches entières tombaient de cette chevelure autrefois brillante et soigneusement coiffée, aujourd’hui parsemée de trous.

Cette déchéance physique avait entraîné assez rapidement une autre d’ordre mental, puisque ces guerriers, autrefois valeureux et fiers, auréolés de gloire soit dans la victoire, ou dans la mort, n’avaient même plus la force de se soulever et de se maintenir sur leurs jambes qui ne les portaient plus, ni ne pouvaient encore soulever la dague qui trouerait la poitrine haletante de l’ennemi en face, ou d’étirer l’arc gracieux qui faucherait joliment et efficacement cet autre ennemi. Sans cesse découragés, puis enivrés par cette poudre miraculeuse, composée de champignons hallucinogènes, secrète recette de plantes médicinales soufflée par la déesse Airmid, dont les guerriers ou religieux pictes usent et abusent afin d’atteindre les Dieux, en encourrant le risque mortel de les rejoindre définitivement. Cette poudre, qu’eux-mêmes appelaient très simplement la poudre d’Airmid, fouettait au plus profond de leur faible corps toute leur énergie, les faisant se sentir super puissants et invincibles, mais les en vidant progressivement, jusqu’à ce qu’ils en inhalent de nouveau, ou s’écroulent d’épuisement dans un coma réparateur, qui est parfois éternel. Tous lorgnaient mornement à cet instant le sachet presque vide que leur chef tenait accroché à sa ceinture de cuir, serré par des cordons de lin qu’ils rêvaient de dénouer de leurs longs doigts osseux et avides, afin de boire cette poudre divine au goût de cendre.

L’état déplorable et désespéré de ses hommes n’avait pas atteint aussi durement Andra, car ils se privaient beaucoup pour elle, lui laissant les maigres morceaux de viande qu’ils parvenaient à attraper, le gibier étant pauvre dans cet affreux royaume de Gaurres, qu’ils rêvaient tous les sept de quitter. Mais ils étaient retenus par l’ordre implacable de leur roi, à qui même sa fille n’était pas parvenue à faire entendre raison : la guerre contre l’Orcanie était terminée depuis des semaines, la petite armée picte composée de deux mille hommes avait été décimé ; la preuve pitoyable, était qu’il restait sept malheureux pictes, affamés comme des fauves dont ils n’avaient plus la force ni la rage, tenus de rester sur place dans une forêt, et de mener avec courage et résignation des raids quotidiens dans des petits villages de Gaurres, massacrant avec une cruelle et sanglante indifférence les quelques rescapés, n’épargnant rien ni personne. Ils avaient comme cela pu trouver des ressources vitales, comme du pain et de la viande, des vêtements et des armes minables pour remplacer les leurs, usées, perdues ou détruites. Cette mort gratuite qu’ils distribuaient avec tant de détachement les horrifiait à présent, mais ils ne voyaient d’autres solutions à leur situation désespérée : tenter de mener une attaque, à sept, contre le château royal de Gaurres relevait de la folie pure.

La jeune princesse, à califourchon sur une grosse branche d’un chêne, scrutait avec appréhension les ténèbres brumeuses de la forêt, qu’elle ne parvenait même pas à maîtriser comme tout bons pictes parvenaient à le faire dans son élément de prédilection. Ce cor de chasse avait allumé la terreur dans leurs cœurs, tant et si bien que l’on pouvait entendre leur respiration haletante dans le silence alentour. Andra s’aplatit contre sa branche, murmura en picte à ses guerriers moribonds qu’il s’agissait là d’une troupe d’orcaniens, faisant très probablement une battue dans la forêt pour en débusquer des rebelles. Elle déglutit avec angoisse, et sa bouche sèche lui fit terriblement mal ; elle fit néanmoins l’immense effort de les sommer désespérément de venir se cacher dans son chêne, que le feuillage touffu et la brume amie les dissimuleraient, grâce à la bienveillance des dieux, qui ne les avaient pas abandonnés. Malheureusement, ses hommes ne réagirent pas assez vite, mettant un temps infini à assimiler ce que cette voix si douce venait de leur chuchoter, doutant qu’elle provenait d’une voix simplement humaine, mais plutôt soufflée par une déesse aérienne, une gardienne divine de leur mort imminente.

Alors que trois d’entre eux purent se lever et comprirent enfin ce qu’Andra leur avait dit, entendant avec émotion les supplications vibrantes de leur belle dryade qui, percevant avec panique l’approche des soldats et le combat inévitable qui aurait lieu dans quelques minutes, les appelaient de sa voix chantante, à qui la détresse donnait un accent si harmonieux, que les six guerriers moribonds entamèrent un chant d’adieu picte, chantant dans leur langue étrange et envoûtante, conférant à cette forêt envahie par la brume et comme suspendue dans le temps une dimension irréelle. Et, leurs paupières gonflées fermées, les larmes d’espoir et de soulagement morbides coulant sur leurs joues horriblement creuses, les squelettes encore doués d’un semblant de vie d’alors, sentant sans éprouver de peur cette vie s’échapper lentement de leurs corps, redevinrent par ce chant collectif auquel se mêla la voix mélodieuse et claire d’Andra, les farouches guerriers d’antan. Ils ne sentirent pas la lame glacée qui vint faucher leur souffle glacial, et semblèrent s’endormir complètement, figés pour l’éternité.

Andra, allongée sur sa branche, crispée sur le bois glissant et humide, laissait couler librement ses larmes, en proie à une violente crise de nerfs. Secouée par les sanglots, la jeune fille, mue par la furieuse envie de venger ses guerriers, ses amis, ses frères, s’empara du petit tuyau de roseau passé dans sa ceinture, disposa sur la branche un tas de fléchettes toutes fines, dont elle trempa le bout acéré dans une pâte verdâtre, à l’odeur de putréfaction. Elle parvint à calmer ses tremblements et ses nerfs, du moins assez pour se concentrer et viser les orcaniens qui examinaient les cadavres tout frais. Le roseau entre les lèvres, elle prit son inspiration, et expira sèchement, faisant se planter la fléchette empoisonnée dans le cou gras du chef de la troupe ; six autres soldats furent tués pareillement, pris au dépourvu par cette attaque invisible, et dont déjà, ils interprétaient le geste divin et vengeur de leur Dieu, qu’ils priaient tout en courrant vers la lisière de la forêt.

Mais c’était sous-estimer les orcaniens, que penser que parmi ces hommes, ne figuraient pas un téméraire qui, contournant le chêne et l’escaladant silencieusement mais sûrement, prit la main dans le sac la meurtrière, qui reposait adossée contre l’arbre, ses longues jambes maigres étendues sur la branche, quelquefois secouée par un frisson nerveux. Elle n’opposa aucune résistance, lorsque le soldat se rua sur la jeune fille, et plaqua sa dague contre sa gorge pâle, faisant perler une larme de sang pourpre qui coula lentement sur la peau glacée et marmoréenne d’Andra, qui n’esquissa aucun geste de défense : elle était résignée à mourir, certes, mais elle pressentait que sa mort n’était pas pour aujourd’hui, aussi ne tenta-t-elle rien. La vue de cet ange au teint et aux yeux pâles sembla bouleverser profondément le soldat qui quelques seconds plus tôt, aurait trucidé sans pitié le coupable de la mort de ses compagnons. Il saisit une de ses longues mèches dorées doucement remuées par une légère brise, et souleva sans peine la jeune fille, dont le poids était à présent dérisoire. Et l’homme descendit lentement du grand chêne, emportant sur son épaule puis dans ses bras une Andra fiévreuse sans connaissance…

J'ai le droit à quoi??? J'ai tout lu!!!! Je veux un biscuit!!!!

T'es pas la seule............

J'ai qu'une chose à faire :

Et à dire, rendez vous ici : https://orcanie.forumsrpg.com/salle-du-trone-f13/qui-va-a-la-chasse-t496.htm#6819

Voilà le motif pour les tortures !!

Empoisonnement par voix de pâtisseries !!

Eeeeeet blasphème !


"passer à la casserole" ?! ...

non mais

* ( faussement ) outré*

allez allez par ici la forte tête !

Cela dépend de ce que tu proposes mon amie......

mmmmh.... interessant