Adieu! Adieu... adieu.........

Fraser se fit annoncer... Il fut reçut.

Lorsqu'il entra dans le bureau du roy, il le trouva assied à sa table de travail, l'air un peu ailleurs.

L'écossais se racla la gorge.

- Sire? dit-il prudemment. En passant par la Cour du château j'ai... perçut un geste... Peut-être anodin - mais peu catholique - de la part de votre épouse...

Il s'arrêta, sentant le regard mauvais de Mordred se poser sur sa personne. Il baissa les yeux, son attention rivé au sol.

- ... Elle embrassa son champion, Sire Winter.
Sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas... Je crois que la reine ne va point chez sa mère que pour lui rendre visite... Souhaitez-vous que je les accompagne? Que je les suive...?

Le Roy préférait , en effet, se concentrer pleinement sur son devoir de souverain que de se torturer l'esprit avec le "cas Ophélia" ... Mais Fraser vint l'interrompre, et pour lui parler de la Reine par dessus le marché ! ... Mordred leva un oeil irrité vers le perturbateur .

-" Sire? dit-il prudemment. En passant par la Cour du château j'ai... perçut un geste... Peut-être anodin - mais peu catholique - de la part de votre épouse... "

Le tyran fronça franchement les sourcils, tout en se redressant dans son siège . Il soupira ...

Oui Fraser ...

Qu'avez vous vu ? ...

Dit il, aussi impatient qu'agacé .

Puis, lorsqu'il apprit la nouvelle, Mordred n'en fut guère très étonné ... Ceci, lui arracha même un semblant de sourire . Il voyait clair dans le petit jeu de la donzelle, et n'était dupe de RIEN ... Mais l'important n'était pas là, ni même dans les motivations d'Ophélia a séjourner parmi les siens . Non et ceci n'étaient que bagatelles comparé aux pires craintes du Roy ... Aussi, la proposition du laird l'intéressa au plus haut point . Si Kadoudal escortait déjà la " petite sirène ", Fraser lui, devrait cheminer dans les pas des voyageurs : à bonne distance ... Mordred mit, soudainement, fin à son mutisme en considérant le guerrier .

Si la Reine essaie de se jouer de moi en agissant de la sorte, elle utilise également ce pantin de Winter pour ce faire ! ...
Il n'est qu'un instrument dans sa vengeance à mon égards !

Un jour prochain je briserai ce beau sir, comme j'ai brisé ce félon de McKeith !!

Clama t-il en brandissant un poing vengeur ...

Mordred devint plus grave .

Non, tout ceci m'indiffère ...

Ce qui ne cesse de m'inquiéter c'est le désir de l'ex Reine de répandre mensonges et rumeurs à mon endroits partout ou elle passera : y compris ... à Camelot !

Ce qui nuirait gravement à mon honneur et au delà ... aux intérêts du royaume !!
Nous ne pouvons le permettre !

Il recroisa le fier regard de Fraser :

Oui ! ...

Suivez les à distance et observez leurs faits et gestes !
Vous m'en ferez rapport régulièrement ...

Déclara le "prince des fourbes " avant d'adresser un sourire satisfait au fringant étalon ^^

Je vous félicite pour votre initiative mon cher !

Mais installez vous : je souhaiterai ... évoquer un autre sujet avec vous !
Même si ... tout est lié, vous verrez !

Conclue Mordred en invitant d'une main Fraser à s'installer en face de lui ...

Ce seigneur picte était décidément un brave gaillard !

Fraser tenta de ne pas parraître surpris lorsque le roy lui révéla... ces informations chocs.
Ainsi, la reine était une traîtresse... La reine? Non! Sire Pendragon avait spécifié ''l'ancienne reine''.

- Certes Sire. Je ferai selon votre volonté.

Il prit place, comme Mordred l'avait invité.

- Puis-je agir si j'ouï Dame Ophélia médire sur votre compte?

Cela se pouvait-il? La comtesse d'Aurey, blanche comme une archange, belle comme une divinité grecque, ... cette enfant...
Certes, Fraser n'irait pas contre les ordres de son maître... mais il tacherait de découvrir la vérité.

- Oui Sire, qui a t'il?

-" Puis-je agir si j'ouïs Dame Ophélia médire sur votre compte? "

Un léger pincement au coeur "titilla" Mordred, et celui ci sembla hésiter ...

Contentez vous de me signaler ses ... "activités" !
J'aviserai le moment venu ...

J'espère me tromper sur son compte !

Une fois Fraser installé, une nouvelle discussion débuta : le Roy l'ouvrit :

Dites moi, mon ami ? ...

Toute personne disposée à servir corps et âmes le tyran devenait de fait son ami et son obligé ...

Qu'en est il de votre relation avec dame Abbigaelle ( Abby ) ? ...
Êtes vous fiancés à présent ? ...

Mordred était tout sourire, bien décidé a gratifier son fidèle serviteur de toute l'aide que celui ci souhaiterait recevoir de son seigneur et maître ...

Daïan croisa les bras sur sa poitrine et écouta sans mots dire l'enfant-roy discourir.

- Fiancé, Mon Seigneur?

Le laird écossais se retint d'éclater de rire et se contenta de sourrire. Mordred se souvenait...
Mais comment aurait-il pu être fiancé?! Le roy le lui avait interdit! Du moins, il ne lui avait jamais autorisé...

- Non, Sire... Non. Je n'ai point obtenu votre permission et je n'ai guère de biens à offrir à ma bien-aimée. Ma seule demeure est ici, à Waminster. Et mes biens se résume à ma vie et au peu de fortune que j'ai jusqu'ici accumulé.
Mon frère refuse de me voir rentrer en Écosse... mes hommes se sont dispersés, ils ont regagnés leurs foyers et fondés leur famille... Je ne souhaite pas les revoir prendre les armes.
Moi-même je souhaite m'établir dans un petit coin de pays, sur mes terres... entraîné une armée d'enfants, cultivé mes champs, élevé mes bêtes.

Quand à la demoiselle Abby, je n'ai point osé la rapprocher, quoi que mon désir demeure le même.
Bien que j'ai ouï entendre quelques... médisances! Elle aurait passé une nuit entière dans une chambre commune avec Sire Hector.

Un large sourire éclaira le beau visage ( encore juvénile ) du Roy ...

Peu importe ce Winter !
Il suffira d'aviser sa belle amie de la trahison de son amant pour la désillusionner !

Ensuite la dame éplorée aura besoin d'une épaule ou s'épancher et d'un protecteur ...

Le sourire, un brin mesquin du tyran s'élargit davantage, presque à l'infinie ...

Vous, mon ami ! vous !

Je vous offre cette Abby !

Osa t-il avancer ...

Elle sera votre et ... vous aurez la fortune et les terres nécessaires pour vous établir avec elle, en Orcanie ou ailleurs !

Mordred scruta la réaction de Fraser et ajouta :

Si bien sûr vous me servez fidèlement et efficacement dans l'affaire qui nous occupe !

Informez moi prestement des faits et gestes de la Reine et agissez en conséquences, à mes ordres, et vous serez grandement récompensé !!

Le ton du Roy se fut soudain plus acerbe :

Pensez vous que ce maraud d'Hector cherchera à se battre pour son ancienne conquête ? ...

Si oui, voilà qui pourrait servir mes intérêts ou ... plutôt nos intérêts !

Car si le beau sir s'avise de vous défiez en duel : je ferai le nécessaire pour que la victoire soit votre !

Une lueur malsaine apparut alors dans les yeux du terrible souverain ...

La couronne d'Orcanie est menacée mon ami !
Vous devez m'aider !!

Et ensemble ... nous mettrons à bas les vils comploteurs qui menacent notre grand royaume !

Tout était dit : mais si il fallait abattre Winter, fallait il épargner ... Ophélia ? ... L'avenir le dirait .

La récompense était interessante... un avenir prometteur! Ce qu'il avait toujours souhaité. Une famille, une terre... et peut-être même... des hommes?
Mais Abby serait-elle vraiment l'épouse qu'il souhaitait? Ne se montrerait-elle pas... rebelle?
Il la dompterait, avec un certain mal, mais il y parviendrait. Cela était utile à la vengeance du roy.

- Sa Majesté est généreuse!
Je ferai ce qu'elle ordonne... non pas par appat du gain mais par devoir!
Que Dieu se porte bienveillant à votre égard, mon roy! Et qu'il protège la reine de ses folles pensées...

Tout cela était bon et bien mais il s'agissait désormais d'écourter la conversation : en effet Ophélia et son chevalier servant ( et bavant ) allaient se mettre en route, Fraser ne devait plus tarder ...

Je sais pouvoir compter sur votre loyauté et votre dévouement ... Fraser !

Et que Dieu vous assiste dans votre tâche, mon ami !

Un dernier sourire bienveillant puis :

Je ne vous retiens plus : il temps que vous partiez je pense !

Bonne route !

Suivis de près par Kadoudal et ... à distance par l'écossais, Ophélia ne pourrait guère échapper à l'oeil d'Orcanie

- Qu'il en soit ainsi! dit l'écossais d'un air solonelle en se levant, fier comme le guerrier des highlands qu'il était, son ego gonflé comme un bloc! Beannacht leibh!

Il adressa une respectueuse révérence au sire puis s'en fut récupéré sa monture aux écuries... on lui avait annoncé que la reine était déjà partie.