Demande de visite

Quand Gwenaelle supplia son oncle de roy de ne pas lui faire de mal et l'enjoignit de ranger le fouet, il l'embrassa en tâchant de la rassurer, mais aussi de lui faire la morale :

Je ne te ferai jamais le moindre mal ! ( il réservait ça à d'autres ) Mais tu dois être sage et obéissante, si tu veux bénéficier de mes bonnes grâces ! Je traite les gens comme ils agissent avec moi, et tu le sais ...

Ceci dit, Mordred serra la petite puce dans ses bras et entendit celle ci lui dire :

" Je veux que vous soyez mon père ! "

Plus surpris que flatté, le Roy s'empressa de lui répondre :

Tu n'as qu'un seul père, Gwenaelle !

Je peux être davantage présent pour toi mais non le remplacer !

Le tyran d'Orcanie avait déjà assez a faire avec ses propres enfants, même si ceux ci étaient presque exclusivement à la charge des gouvernantes et autres préceptrices ... Les héritiers devaient, sans doute, prendre Elinor pour leur mère tant elle s'occupait d'eux ...

Cependant, Mordred se fit soudain encore plus paternel :

Souhaites tu une chose en particulier ? ...
Qu'aimerais tu te voir offrir, présentement ? ...

C'était la l'occasion, pour Gwen, d'avoir à peu près tout ce qu'elle désirait le plus ... Et on pouvait compter sur sa juvénile imagination .

- Oui je le serais. Je vous le promets, mon oncle. Je ne voulais pas vous dire de telle parole.

Gwen prenait conscience peu à peu de son oncle. Ses histoires fantaisistes, qu'il ne l'aimait pas, étaient révolues. La surprise de Mordred ne fit pas réagir la petite.

Gwen ne broncha pas. Mordred ne pouvait pas être le sien.

- Je n'ai plus de père, mon oncle. Il a préféré une autre cause que celle de sa fille.Vous le savez, tout comme moi.

Gwen marqua une pose. Elle avait plongé ses yeux couleur océan dans ceux de son oncle. Elle voulait trouver ce qui n'avait jamais existé. La petite peste baissa les yeux , mais les releva à peine , pour s'exprimer.

Je ne voudrais point vous déranger. Vous êtes tout de même le roi.


Gwen retourna dans les bras de son oncle, qu'elle avait peu quitté. Gwen avait désiré ce moment avec son père, mais elle l'avait avec son oncle, qu'elle traitait parfois de tyran, ou même de persécuteur.

-Pouvons-nous tout reprendre à zéro ?

Gwenaëlle en avait pour plusieurs années encore en Orcanie. Si elle ne pouvait s'acclimater, alors, elle devait au moins rendre sa vie un peu plus facile, avec le roi.


Souhaites tu une chose en particulier ? ...
Qu'aimerais tu te voir offrir, présentement ? ...

Ce qu'elle voulait ? Peu de chose, à vrai dire. Même rien ! Elle avait des peluches a profusion qui traînaient, elle avait à sa disposition son loup, qui se trouvait au chenil, mais à qui elle pouvait rendre visite. Elle avait sa propre monture. Changer d'appartements, peut-être ? Non, les siens lui convenaient bien avec la vue sur le jardin.

Gwenaëlle réfléchissait à cette question. Elle finit tout de même, par émettre une réponse. D'une voix simple, mais basse, elle répondit :


- Rien. Je ne souhaite rien.

Certes elle voulait quelques choses, mais rien que le tyran ne pouvait lui donner. Non à cause de sa forte valeur, puisqu'elle n'en avait, pas, mais Gwen ne voulait pas l'importuner. Et puis la petite princesse commençait à laisser ses caprices de coté. Elle n'avait pas réellement de choix.

" - Oui je le serais. Je vous le promets, mon oncle. Je ne voulais pas vous dire de telle parole. "


La petite se montrait, décidément, plus que raisonnable, et Mordred lui offrit un radieux sourire ...

Je sais que tu croyais bien faire ... Mais les apparences sont parfois trompeuses ! Et puis à ton âge, on ne voit point le mal ...

"- Je n'ai plus de père, mon oncle. Il a préféré une autre cause que celle de sa fille.Vous le savez, tout comme moi."


Incroyable : Morgause était elle parvenue a "convertir" sa petite fille ? ... Qu'importe, le Roy était gêné d'entendre ça ...

Je ne m'entends guère avec ton père mais ... Je ne peux pas te laisser dire cela !

Dit il, tout en caressant la joue de la fillette, puis ajouta, soudain plus narquois, mais l'air de rien :

Le fautif serait plutôt ... mon cher oncle, Arthur, qui ne laisse aucun répit à ses chevaliers !

Et un pavé dans la mare ( ou le lac ) du haut roy, un ! ^^ Le démon ne pouvait pas s'en empêcher ...

"-Pouvons-nous tout reprendre à zéro ?"


Le Roy ne perdit pas le sourire, bien au contraire ...

Avons nous jamais été fâchés ? ...

Et puis tu apportes un peu de gaieté au château !

Pas sûr qu'elle même s'y amuse tout les jours ...
Le château de Warminster était sinistre au possible et la plupart de ses habitants plutôt ... froids .


"- Rien. Je ne souhaite rien."



Telle fut la réponse de Gwen à la proposition de son oncle ... Ce qui surpris ce dernier, qui était pourtant décidé a faire un effort ... Aussi, insista t-il davantage :

Aller ! N'ai pas peur de demander ! Les caisses du royaume sont pleines !

Précisa Mordred, sur le ton de la plaisanterie ... Même si il est exact que la guerre en Gaurres, l'alliance avec les saxons, le rapprochement avec l'Austrasie, Rome et même Byzance, avait pleinement bénéficié à l'Orcanie ... Ceci grâce aux tributs prélevés sur le royaume vaincu et aux Orcades, mais également grâce aux échanges commerciaux qui s'étaient développés entre l'Orcanie et ses puissants alliés ... Étendant ainsi un peu plus la renommée et demain, assurément, l'influence du pays, donc sa puissance ... De quoi susciter l'agacement voir l'inquiétude d'Arthur ... Peu à peu, le plan de Morgause prenait forme, son fils adoré y veillait ^^

Les paroles de son oncle ne la surprit guère. Elle connaissait le froid qu'avait son père envers le prince chéri de Morgause.

Je ne m'entends guère avec ton père mais ... Je ne peux pas te laisser dire cela ! Le fautif serait plutôt ... mon cher oncle, Arthur, qui ne laisse aucun répit à ses chevaliers !

Gwen était surprise de la franchise de son oncle.Son propre père ne voulait l'avouer.

Je le sais que vous vous entendez mal, avec mon père, mais vous ne le connaissez point , comme moi je le connais. Le roi n'est pas à blamer. Lorsque j’étais à Camelot, et qu’il était présent, il préférait davantage la présence de Lancelot ou encore les autres chevalier. Il était rarement avec moi. Seulement lorsqu'il venait voir maman, à la maison, du temps qu'elle était vivante.C’était plutôt le roi qui était avec moi.

Gwen baissa le regard et chassa en vitesse, des larmes qui voulaient quitter ses yeux.

Je me rappelle, un soir, il a dit à un autre homme qu'il aurait davantage préféré un garçon, qu'une fille.

La petite puce releva ses yeux, pour les plonger dans celui de son oncle, une deuxième fois.

Si un jour, il voulait me ramener à Camelot, est-ce que vous l'empêcheriez de le faire. ? Même si je suis sa fille et non la vôtre.

La petite princesse se tut et regarda le Roi.

Je vous aime beaucoup mon oncle.

Gwen aurait tombé de sa chaise si elle aurait été assise.

Je croyais que chaque fois que vous me regardiez avec un regard noir, vous m’en vouliez. Et pourtant, tout le monde semble trouver que je suis la pire peste qui ait existé au château.

Elle qui sincèrement aurait cru que Mordred enfant aurait été pire qu’elle.

Aller ! N'ai pas peur de demander ! Les caisses du royaume sont pleines !

Cette déclaration ne surprit pas Gwen. Elle le savait prêt à tout lui offrir.

-Je n’ai rien à demander. Je vous l’assure, mon oncle. Ou ... oui... Que l'on cesse de me suivre avec des gardes poster partout où je vais.