La dame aux corbeaux

Après une longues journées, la souveraine renvoya Gauthier se reposer. Alors qu'il allait dans sa chambre, il vit, par la fenêtre, une jeune femme percher sur le toit. Curieux de savoir ce qu,elle faisait si tard à cet endroit, il ouvrit la fenêtre et sortit pour aller rejoindre la jeune et mystériuse dame, toujours accompagnée de son oiseau.

Il s'assit à coté d'elle et dit:

Sans être trop indiscret, puis-je savoir ce qu'une dame fait ici, ce n,est pas un endroit convenable pour une jeune beauté.

Puis il regarda Nébu. Il toucha son plumage et un croasssement de la part de l'oiseau fit reculer le jeune page.

Quel bel oiseau vous avez, il doit être un fier chasseur !

Il regarda à l'horizon et regarda le ciel qui était d'une splendeur, il semblait que Gauthier oubliait tout ses soucis et que son esprit était vide.

Ce soleil est ... magnifique non?

Elle sourit, et posa son regard opalin sur le page.
Un soupçon d'étonnement effleura son visage, puis elle reporta son attenton sur le ballet des oiseaux au-dessus d'eux.[/i]

-Les corbeaux ne sont pas des oiseaux de chasse, dit-elle doucement.

Nébu se posa sur son épaule et elle passa une main tendre dans son plumage.

-Et vous petit messire, que faites-vous donc sur les toits? Il n'est pas plus convenable pour vous que pour moi...

Morrigane le fixa d'un regard perçant et son sourire mourut sur ses lèvres.

La barde eut un nouveau sourire, et se laissa aller en arrière sur les tuiles infusées de soleil.

-Il est bien rare que l'on s'aventure sur les toits pour tenir compagnie à une païenne de mon espèce... D'ordinaire à cette heure ce sont les oiseaux de la Morrigane qui se font mes compagnons.

Elle se mit à fredonner un air sans suite, tandis que Nébuchad s'envolait dans un bruit de velours pour rejoindre le ballet irréel des oiseaux sur le labyrinthe des toits dorés de lumière.

Et puis elle se releva sur un coude et fixa le page d'un regard intrigué.

-Mais j'y pense, quel est votre nom?

-Morrigane Agarwen, barde du roi à mes heures perdues.

La jeune femme soupira d'aise et ferma les yeux.

-Les toits sont un refuge sûr lorsqu'on aime la solitude... Et puis tout le monde ne me voit pas d'un trés bon oeil, vous savez. En tant que page de sa majesté vous devez être au courant de ces rumeurs...

Visiblement, l'incident de la salle commune des femmes qui avait failli lui coûter la vie avait fait le tour du château, et l'influence grandissante de Florin et ses bigots se faisait nettement sentir.

Morrigane eut un éclat de rire.

-Et bien vous est moi sommes dans le même panier à ce que je vois! Rendons grâce au seigneur Mordred de veiller sur nos pauvres petites personnes.

Elle acheva ses paroles avec une ironie cinglante. La jeune femme avait un mal fou à s'avouer que sa vie dépendait en grande partie du roi, même s'il le lui avait déjà prouvé en la tirant des pattes crochues de ce vautour de Florin.

-Mais dites-moi; n'est ce uniquement que pour votre maladresse que l'on vous regarde de travers? Vous me semblez un jeune page tout à fait respectable et tout ce qu'il y a de normal...

La jeune femme le fixa d'un regard perçant, un petit sourire aux lèvres.

-Ceci mon ami, est une affaire de femmes, selon l'opinion populaire. Il est vrai que pour un fils de noble, de tels loisirs semblent... inapropriés.

Un franc sourire éclaira son visage.

-Mais laissez là les dires de ceux qui considèrent comme peu de chose tout homme qui n'a pas ôté la vie à au moins dix de ses semblables dans la journée. Vous avez choisi votre voie, et c'est trés bien ainsi.

Morrigane ferma brièvement les yeux tandis qu'un souffle d'air vif comme une jouvencelle parcourait les toits et faisait frissonner les perles de ses cheveux tressés.
Les corbaux se dispersaient peu à peu à mesure que la nuit tombait, et bientôt ne resta que la silhouette fragile de Nébu qui voletait encore, fragment de ténèbres sur font de velours nocturne, loin au-dessus de leurs têtes.
Les étoiles scintillaient, d'un éclat doux comme celui d'une volée de perles sur un drap d'azur assombri.
Quelques mots s'envolèrent, quelques bribes de paroles murmurées, et restèrent suspendues dans le silence comme un vol de papillons figés.

Gauthier regarda la jeune femme et sourit.

Vous êtes la seule personne qui ai compris et vous avez tout à fait raison.

Un leger frisson parcourut Gauthier et il pensa que l'air frais de la nuit pourrait en être la cause.

Le vent n'est pas très chaud, nous devrions peut-être aller à l'intérieur, nous pourrions nous réchauffer près d'un feu.

Puis il pensa à l'Oiseau qui virevoltait toujours dans les airs.

À cette heure, personne n'est dans les couloirs alors votre oiseau y est la binevenu aussi

La jeune femme eut un petit rire et et ôta l'épingle d'os sculpté qui retenait sa cape.

-Pardonnez-moi messire, mais j'ai en horreur d'être enfermée entre quatre murs... La nuit s'annonce splendide et il serait fort dommage de ne pas en profiter.

Les lourds pans de laine dégringolèrent de ses épaules maigres.

-Ceci dit si vous craignez le froid prenez donc mon manteau, dit-elle en le tendant au jeune page.

Un nouveau souffle de vent fit tinter les quelques grelots accrochés à ses jupes et elle resserra les cordons de son corsage sur son cou gracile où s'enroulait une fine arabesque.
Nébu revint vers eux, et se posa sur l'épaule de sa maîtresse qui refaisait une de ses tresses en chantonnant.

-Les corbeaux et les bardes ne sont pas des oiseaux d'intérieur, reprit-elle avec un sourire.

-Bah compte-tenu des évènements récents, cette ambiance presque funéraire ne m'étonne guère... Et je puis je préfère encore vivre sur les toits quelques temps plutôt que supporter la mauvaise humeur de mon maître.

Elle eut un sourire narquois, puis haussa les épaules en secouant la tête.

-J'ai dormi dehors par de pires nuits que celle-là, petit messire.

Sans doute la raison pour laquelle elle était encore là aujourd'hui, Morrigane était tout sauf frileuse. Des années de nuits à la plus ou moins belle étoile l'avaient habitudée à supporter le froid sans broncher, car de toute manière elle n'avait pas vraiment eut le choix..

La barde s'étira longuement comme un chat resta silencieuse un long moment, le regard perdu dans les cieux assombris et les cheveux frémissants sous la brise.
Et puis elle se leva dans un bruissement de jupes, puis déposa ses bottes avec le reste de ses effets.
Nébu vint se poser sur le faîte du toit, où la jeune femme le rejoignit, ses petits pieds oscillant sur les tuiles d'ardoise.

Elle leva une fois encore le nez en l'air et sortir une paire de bolas ornées de longs rubans que le vent faisait virevolter légèrement.

Elle les fit tourner lentement, puis soudains elles tourbillonnèrent autour d'elle en cercles colorés, claquant au vent, traçant de vagues figures éphémères autour de sa frêle silhouette perchée sur la pointe du toit, vacillant de gauche à droite comme en équilibre sur un fil.

-Ah oui... Murmura-elle avec un sourire narquois. La traque de Vohan...

Elle se souvint de ce fameux épisode dans la forêt, où elle avait faillit finir en pâture aux chiens du sergent de son mâitre.

-Que de soucis pour notre bon roi Mordred, ironisa-elle en faisant tourbillonner les balles autour d'elle.

Morrigane se mit à chantonner l'air qu'elle avait composé, un jour de mauvaise humeur, pour se moquer de lui et qui devait, aujourd'hui encore, courir dans les tavernes lorsque l'heure était tardive et les gardes point trop attentifs.

Gauthier ne savait pas si cette mésaventure devait être révélée ou non, mais en fin de compte, rien n'était vraiment "Top secret".

Oui, le Roi Mordred en à plein les bras, de plus, il y a l,infidelité de la Reine, presque personne ne le sait, mais la Reine avait pour amant cet imonde d'écossais.

Gauthier écouta la mélodie de Morrigane et sourit.

"Vous avez un réel talent mademoiselle ! Et une belle vois certes ! "

-C'est pour cela que je suis ici, petit messire. Sinon au vu de mes innombrables effronteries envers son altesse je serais déjà en train de moisir sous le gibet pour le plaisir de mon propre corbeau...

Les balles bondirent, se croisèrent et sifflèrent dans l'air assombri.

-Quant au scott, j'ai malgré moi participé à sa capture... Pour sauver ma peau.

Elle eut un petit rire.

-De toute manière il faut être fou pour ravir la femme d'un roi tel que Mordred... Fou, oui. Ou amoureux.

Les balles tourbillonnèrent à nouveau.

-Ce qui, entre nous revient peu ou prou au même, dit-elle avec un sourire malicieux.

Elle disait vrai. Il fallait ête fou ou amoureux, en était-il de même pour ravir la cousine du Roi?

*Bien sur que oui...plus fou qu'amoureux...* pensa-t-il

Mordred était un bien grand Roi, mais il ne savait que son ambition le perderait. À force de vuloir tout controler, il se perderait lui-même, dans un trou noir sans fond et sans issue.

Je dois dire que Mordred est bien clément, vous savez, si ce n'avait pas été de lui, je serait au millieu de nulle part à me raconter des hisoires cela à cause que la guerre ne m'interresse pas. Mais il à choisit de me garder ici et de me mettre à son humble service...

Morrigane laissa ses balles retomber autour d'elle et lui lança un sourire songeur.

-Les voies des dieux sont parfois impénétrables.. Mordred peut parfois faire montre d'une effroyable dureté et pourtant recueille sous son aile de pauvres malheureux. Peut être que l'un rattrape l'autre, qui sait...

Elle se souvint de cette histoire, à Camelot. Ce n'était qu'une rumeur, bien entendu, mais la jeune femme en savait suffisamment long sur son maître pour se douter qu'elle avait au moins un fondement de vérité. Il ne faisait pas bon être au service du roi et faillir à sa tâche. Lorsque Mordred était en de mauvaises dispositions, la punition qui s'en suivait éclaboussait les murs.

à mesure que le jeune page parlait avec la demoiselle, il sentait que tout deux avait presque les mêmes opinions sur le souverain D'orcanie. Un peu épuisé, Gauthier s'étendit et reagarda le ciel.

Il fait tout de même son role de roi, qui n'est , malheureusement, pas très facile par moment, surout en ces temps-ci. On dit que le roi s'est allié aux Saxons, ce n'est pas étrange venant de la part de Sir Mordred, il est ambitieux, et les saxons sont pareils ...

-Hum... Fit Morrigane avec une grimace.

Elle avait eu affaire aux saxons, étant enfant. Ce bref épisode lui avait laissé le goût amer de la peur. Ils les avaient traqués, comme des bêtes, jusqu'au coeur d'un bois où la troupe s'était évanouie dans la nature, dispersée pour échapper aux soldats qu'on avait envoyés à leurs trousses.

-Ils nous apprécient guère... Murmura-elle. Cette alliance ne durera que tant que leurs intérêts seront joints. Je me demande lequel des deux rois se lassera de l'autre le premier....

Ramassant ses balles pour les ranger dans ses innombrables poches, elle revint s'asseoir prés du page, la tête posée sur les genoux, ses interminables cheveux rougeoyants étalés sur ses épaules maigres.
La nuit rampait autour d'eux, lentement, lourd suaire de ténèbres piqueté d'étoiles, ciel pur à peine troublé d'un souffle de vent, à peine orné d'un liseré de lumière sur l'ouest, comme une écharpe de moire oubliée sur l'horizon.
Nébu se posa sur son épaule dans un froissement de velours et ferma brièvement les yeux, poussant un long cri mélancolique qui s'envola, résonna sur les toits silencieux et s'évanouit dans l'ombre.

Morrigane poussa un soupir paisible et ferma les yeux à son tour, fredonnant un air doux, oscillant lentement au rythme de sa chanson. La nuit tombait, les recouvrait, enveloppait les toits de son ombre, tandis que la lueur argentée d'une lune pleine levait un visage balafré sur l'est.
Le silence était immense.