appartements de Morgause -invitation de Sir Talbot-

A peine eut-elle énoncé son "entrez Sir Talbot", elle perçu sa nervosité.
Il était de notoriété publique que la reine elle aussi était assez "impulsive" et tout aussi connu qu'elle avait l'oreille de Mordred ... certains disaient que c'était plus que l'oreille mais il s'agissait là de forts mauvaises langues.

Elle était décidée à se montrer fort aimable et d'un geste désigna un fauteuil moelleux et accueillant....

- Je vous ai fait préparer par mes dames un vin épicé comme nous en buvions autrefois à la table de Loth, cela nous rappellera à tous deux de bons souvenirs Sir Talbot.

Une cruche de terre, rafraîchie à la fontaine, dégageait en effet des effluves de vin rouge fort épicé...

- Au conseil, j'ai réalisé que nous n'étions plus que deux à avoir connu l'ancien règne si j'excepte Mordred ou Agravain qui étaient si petits... C'est étrange mais j 'ai eu envie de voir comment vous vous percevez la situation de l'Orcanie...

Elle était très souriante ...

- En vous voyant réagir face à cette impudente envoyée du dragon j'ai failli dire "voilà qui est bien parlé"... c'était pour moi un,e attitude d'homme, attitude de moins fréquente ici bas... Mais prenez un siège, ne soyez pas nerveux, je ne vous veux que du bien et surtout je veux que vous franc avec moi.
Je considère qu'au conseil nous sommes les plus fidèles serviteurs de Mordred et même si nos méthodes diffèrent parfois, rien que ce simple fait devrais nous rapprocher... ne croyez-vous pas ?

"entrez Sir Talbot"

Talbot s'exécuta et entra dans le salon fort richement décoré. Il ne disait mot et attendait que Morgause lui explique sa présence en ces lieux. Il s'assit toujours en silence lorsqu'elle lui indiqua un siège.

"- Je vous ai fait préparer par mes dames un vin épicé comme nous en buvions autrefois à la table de Loth, cela nous rappellera à tous deux de bons souvenirs Sir Talbot."

Pour seul bon souvenir Talbot eut les visions de son ami Loth sombrant dans la folie et les excès qu'il faisait en ce temps de la boissons.

"- Au conseil, j'ai réalisé que nous n'étions plus que deux à avoir connu l'ancien règne si j'excepte Mordred ou Agravain qui étaient si petits... C'est étrange mais j'ai eu envie de voir comment vous vous percevez la situation de l'Orcanie..."

Il restait impassible dans un silence glacial qui en exprimait bien plus sur les reproches qu'il pouvait avoir envers la reine mère que n'importe quelles paroles.

"- En vous voyant réagir face à cette impudente envoyée du dragon j'ai failli dire "voilà qui est bien parlé"... c'était pour moi une attitude d'homme, attitude de moins fréquente ici bas... Mais prenez un siège, ne soyez pas nerveux, je ne vous veux que du bien et surtout je veux que vous franc avec moi.

Je considère qu'au conseil nous sommes les plus fidèles serviteurs de Mordred et même si nos méthodes diffèrent parfois, rien que ce simple fait devrais nous rapprocher... ne croyez-vous pas ? "

Un compliment? C'était bien la première fois qu'il en entendait venant de Morgause ou du moins sans idées dissimuler. Après tout peut être avait elle changé. Son union au roi d'Austrasie pouvait-il avoir adoucit les ardeurs de la reine mère. Talbot décida donc de faire un effort aussi de son côté et de quitter cet air distant qui lui sciait mal de toute façon.

En riant il répondit :

Nous méthodes diffèrent ! C'est le moins que l'on puisse dire.

Il reprit son sérieux.

Vous me demandez d'être franc et bien je vais l'être au risque de m'attirer votre courroux. Je ne vous comprends pas. Tout au long de mon service envers Loth et même maintenant je n'arrive pas à vous cerner. Vous pouvez vous montrer si protectrice et aimante et l'instant d'après manipulatrice et cruelle. A tel point que je ne sais si je dois vous admirer ou vous haïr. Je déteste vos méthodes mais je dois admettre que le résultat est là. Vous êtes une des personnes les plus influentes de cette région du monde. Vous pourriez très bien me contraindre à faire ce que vous avez en tête et pourtant vous me demandez mon avis. Et bien soit si vous voulez bénéficier de mes services exposez moi vos souhaits.

Elle eut elle aussi un rire quand il plaisanta sur la différence des méthodes... ce rire fut suivi d'un air concentré lors de le dernière déclaration du conseiller... Il n'était pas habituel en diplomatie de jouer franc jeu d'entrée mais puisqu'elle avait elle même proposé de jouer carte sur table, elle ne pouvait se dérober.

- Nous autres, grands anciens pouvont nous permettre la franchise qui prévalait il y a trop longtemps ... un petit sourire illumina son visage... J'ai besoin d'hommes comme vous à la fois pour faire de l'Orcanie la puissance qui compte en Bretagne... ce qui, comme vous la savez a toujours été le seul but de ma vie quelque soit la "méthode"...
En ce moment, le problème est la dragon... et c'est un problème sérieux. J'avais cru naïvement - que ne faut-il pas entendre, Morgause naïve...- qu'en assurant l'attachement de l'Austrasie à l'Orcanie en faisant dont de ma personne au roi Marth - don agréable s'il en est - je permettrais de placer la Bretagne entre marteau et enclume...
Mais ce dragon après avoir ravagé la riche Austrasie menace maintenant l'Orcanie, menaçant en conséquence de nous mettre nu face à tout ennemi potentiel...
Néanmoins, je crois qu'il existe une arme que peut craindre le dragon et cette arme se trouve, je ne sais ni comment ni pourquoi, dans les gracieuses mains de la comtesse de Blaye, ma future belle soeur...

La reine faisait une confiance absolue à Sir Talbot lui révélant ce que même Mordred ne savait pas...

- La damoiselle devra approcher du dragon, et pour cela elle aura besoin d'hommes sûrs, de vaillants guerriers à qui rien ou peu fait peur... Vous voyez où je veux en venir maintenant Sir Talbot ?

La Reine était souriante, très souriante...

- J'aime par dessus tout votre franchise Sir Talbot et vais continuer à être franche à mon tour avec vous... En premier lieu, revenons sur l'Austrasie, je ne partage pas votre point de vue sur l'éloignement de cette grande contré mais là c'est un détail... Et quand à Marth, croyez-vous qu'il s'opposera à moi ? Son sourire devint cruel... et ce même s'il le faisait ferait-il le poids ? Marth d'Austrasie aura par moi un héritier ou une héritière directe... humble sourire... je suis encore capable de ce quais prodige et cet héritier, mon enfant, s'unira à l'Orcanie, et fera de cette double couronne une seule.

Elle laissa passer un instant, comme si elle réfléchissait...

- Quand à mon "plan", il est simple, simpliste même... je suis certaine, comme vous, que les négociations ne servent à rien avec ce fichu dragon et que la solution est de l'étriper une bonne fois pour toute. Je suis quasi sure que l'arme détenue par la comtesse peut en venir à bout, mais elle doit approcher la bête et se trouver pour cela sous la protection d'une escorte vaillante, sans peur, dont j'aimerais vous charger du recrutement. Vous êtes pour l'instant le seul à penser comme moi que le dragon doit être taillé en pièce ... d'où cette proposition ...

Elle pris la coupe des mains du conseiller, en pris une rasade avec un sourire de plaisir.

- En ce qui concerne les bâtards de Marth, j'en fait mon affaire, non que je veuille les éliminer, cela le braquerait contre moi, mais simplement je fera affirmer les droits de celui que je lui donnerai... il sera fou de joie quand il le saura et ne pourra refuser de me faire ce cadeau de mariage... et ne pourra refuser de voir le demi-frère ou la demi-soeur de Mordred lui succéder...

Elle repris une rasade...

- Quand à l'expédition, je vois que vous la cernez déjà... je crois savoir que la comtesse a déjà essayer de "passer" l'épée mais celle-ci proteste, elle la considère comme la porteuse légitime allez savoir pourquoi.... quand au complément de cette escorte, je compte sur vous pour rassembler quelques vieux de la vieille...
Mais je sais tout de même qu'un chevalier vous suivrait jusqu'au bout du monde pour les beaux yeux de la comtesse...
En effet, le petit ambassadeur de Rome est fou de la dame, et c'est un excellent combattant parait-il ... et il a une escorte à sa disposition de vétérans romains fort bien armés... si on y ajoute un ou deux hommes de votre connaissance cela pourrait suffire ne croyez vous pas ? Je ne vous ferai pas l'offense de proposer que Sire Kadoudal vous accompagne, mais sachez que si je le lui demande...

Elle savait ce nom détesté, à raison, certes, des partisans de Loth... mais personne ne pouvait nier que le sbire de la reine était un guerrier efficace...

La reine était vraiment rassurée, voici un problème de réglé pensait-elle, le dragon trouverait peut-être enfin des adversaires résous et à sa taille... elle se promis de parler de cela à Kadoudal dès la fin de son escapade en compagnie de sa nouvelle protégée. Lui en parler pour avoir son avis comptait aussi, elle faisait vraiment confiance en son conseiller et ses avis s'avéraient souvent forts justes.

Elle répondit à Talbot qui semblait avoir besoin de garanties :

- Je n'ai aucun intérêt à vous perdre et j'aimerais que vous sachiez qu'Alicia de Blaye est quelqu'un à qui je tiens beaucoup, elle est intelligente, promise certainement à un grand avenir et m'apportera, je le pense, un soutien important en Austrasie. Je suis rassurée de voir à ses cotés lors de cette mission des hommes d'expérience, je suis rassurée de savoir qu'elle pourra compter sur un homme comme vous... je suis très sincères, Sir Talbot, quand je dis ne pas douter de votre valeur.
Quand à Mordred, je saurai lui expliquer ce qu'est votre mission s'il le demande, je pense pouvoir dire qu'il me fait depuis toujours confiance pour gérer ce genre d'affaire... et souvent à raison pensa Morgause.

- Nous communiquerons le moins possible pour éviter d'éventuelles fuites, prenez directement contact avec la comtesse et le petit romain... j'en parlerai à Kadoudal qui ne prendra contact avec vous que s'il doit vous accompagner... je partage votre point de vue sur le moins on en parle moins il y a de chances que cela se sache... la mission repose sur l'effet de surprise, ne la gâchons pas !

... elle se surpris elle même en sentant ses joues s'empourprer en entendant le compliment que lui fit Sir Talbot. Si même l'ancien conseiller de Loth la complimentait... en tout cas elle se repris vite, les questions posées par Talbot étant un excellent dérivatif à sa gène.

- en ce qui concerne Alicia, elle n'est pas une vierge de cour sortie du couvent, je crois qu'elle pourra "subir" l'expédition, surtout si le délicieux petit romain est de la partie... quand à frapper le dragon, je crois, à priori, qu'il n'importe que le coup soit portée, l'épée a elle son propre pouvoir... mais ce n'est qu'un avis, Morgane devrait me confirmer ce fait. Vous devez savoir que ma soeur a quelques pouvoirs... elle eut un sourire...

- je n'ai aucun renseignement sur la localisation de cette fichue bestiole qui semble avoir pour le moment quitté l'Austrasie, mais en faisant suivre son envoyée, je compte en savoir plus ... et pour vous hommes, ceux que vous choisirez m'iront ... ce n'est pas là ma spécialité, je choisi le chef de l'expédition et lui fait totalement confiance...

Elle était encore un peu rouge et s'en étonnait encore...

- Mes messages seront signés Dame Diane... et seront rares, nous nous devons d'être discrets... je ferai suivre cette dame "messagère" par les hommes de Sir Kadoudal... et nous verrons si elle nous mène à l'antre...
Je tiens à ajouter ... elle bafouilla un peu... un merci, merci pour l'Orcanie et mon fils... au moins nous tentons quelque chose et je prierai pour qu'aucun de nous n'y laisse la vie...

Elle se leva et donna à Sir Talbot une accolade... impulsive... ce qui la surpris presqu'elle même.

Talbot fut plus que surpris que la reine lui tombe dans les bras aussi facilement. Elle qui paraissait si froide d'habitude. Il lui répondit en posant délicatement ses mains sur les épaules de Morgause.

Ne me remerciez pas, je ne fais qu'honorer mon serment. Et si vous souhaitez vraiment me remercier vous le ferez lorsque nous serons débarrassés de cette créature.

Talbot était encore sous le coup de l'émotion de voir cette dame affaibli par la crainte pour son fils et son pays.

Je vais de ce pas prévenir nos deux jeunes compagnons et mettre en place les préparatifs. Nous ne devons pas perdre de temps.

Il se dégagea doucement de l'étreinte de la reine tout en la regardant droit dans les yeux.

Je vous tiendrais au courant aussi vite que possible.

Milady. dit il en faisant une révérence à Morgause avant de se diriger vers la porte.

HJ: Je vous ai à l'oeil vous deux!

*ne se sent absolument pas hypocrite.*