En pleine nuit [PV Mordred et sa Moman !]

Niniane fût réveillée en pleine nuit par des coups sourds et répétés sur la porte de ses appartements. Se frottant les tempes, elle tenta tant bien que mal de se réveiller. Les coups sur la porte retentirent de plus belle, suivis cette fois d’une fois grailleuse :

« Votre grandeur ! Le Roy vous demande à son chevet ! »

Le Roy ? A son chevet ? A cette heure ? Niniane se laissa retomber sur l’oreiller. C’était bien son jour tiens ! Elle qui avait peu dormi la veille suite à ce complot concernant la reine Ophélia.

Le garde frappa de nouveau à en démonter la porte. Sans lui laisser le temps de l’apostropher de nouveau, Niniane rétorqua :

« C’est bon ! C’est bon ! J’arrive ! »

Et elle se leva ; manqua de tomber de son lit en passant la mauvaise jambe avant l’autre ; Attrapa une tunique blanche qu’elle enfila par-dessus sa chemise de nuit ; coiffa ses cheveux un peu plus élégamment et sortit enfin de sa chambre, faisant face à la sentinelle.

« Que me vaut une demande aussi tardive, même de la part du Roy ? » demanda la prêtresse en fermant sa tunique.

« Le Roy est souffrant, Ma dame, et il vous demande à son chevet ! »

Le Roy souffrant ? Mais de quel mal pouvait-il s’agir ? Et pourquoi était-ce elle qu’on demandait à son chevet ? Outre ses talents de guérisseuse, bien entendu. Enfin … Si c’était un ordre du Roy, elle ne pouvait pas reculer.

« Bien ! Conduisez-moi à lui ! »

Ceci dit, elle suivit le garde jusqu’aux appartements du Roy ? Arrivée, elle se fît annoncer :

« Son illustre grandeur, la Dame Niniane ! »

Dans la nuit, après le banquet, avant la tentative de fuite d'Ophélia ...

Mordred n'arrivait pas à dormir : il était malade, en colère et au désespoir ... La femme qu'il aimait ( encore ? ) avait une nouvelle fois foulée aux pieds ses sentiments ( certes très possessifs ) mais bien réels . Et pourquoi ? Pourquoi ? ! Il y avait il seulement une raison, une logique à tout cela ... Si ce n'est la folie ou ... l'absence d'amour . Car quoi ? Toutes les femmes ne se jetaient point à la tête du premier venu à la moindre chicane ! C'était a devenir fou a lier cette histoire ! Mais malgré l'immense douleur qu'il ressentait, et qui lui brûlait l'intérieur, le tyran ne pouvait se résoudre a exercer la moindre représaille sérieuse sur la Reine ... Alors que faire ?

Mordred toussa bruyamment : ses forces semblaient l'abandonner de minutes en minutes ... Et ses médecins étaient bien impuissants face à ce mal insidieux et insistant .

Aussi, fut il ravi de voir arriver la dame Niniane, grande prêtresse d'Orcanie mais également une guérisseuse chevronnée !

Approchez donc, ma dame ... dit il, en se levant sur un coude ( puisqu'il était allongé )

Venez me parler de vos remèdes, dont j'ai si grand besoin !

Mais aussitôt refermées, les portes de la chambre se rouvrirent : cette fois pour laisser place au sergent Brutus, qui précédait une Morgause aussi bouleversée que furieuse ...

Mordred savait ce qui amenait sa mère, mais cette dernière ne connaissait, pas encore, l'état de santé du tyran ... Qui ne cessait de se dégrader . ( était il prit d'une langueur ... incurable ? )

Une furie entra dans les appartements de Mordred après avoir "abandonné" Brutus, chef des prétoriens, à la porte... ce dernier étant, cela de soit, fort heureux de cet abandon qu'il appelait plutôt délivrance.

Les yeux de la Reine Morgause brûlaient de fureur, ses traits qui s'étaient depuis ses fiançailles épanouis, avaient retrouvés la dureté et la froideur d'avant son bonheur.

Néanmoins apercevant d'une part le prêtresse, et d'autre par réalisant l'état de faiblesse de son adoré rejeton, elle se calma, instantanément... la mère reprenant le dessus sur la fiancée bafouée...

L'inquiétude chassa la colère... et la reine approcha du lit délicatement... lança à la prêtresse contre qui elle n'avait rien, étant elle même -doux euphémisme- une chrétienne peu convaincue, un regard interrogatif, inquiet, celui d'une mère dont le fils, la merveille, le sang de son sang, est malade....

Néanmoins, sans attendre la réponse, elle saisit la main gauche de son fils dans es deux mains, essayant d'insuffler à ce dernier son énergie à elle, énorme, incroyable... et elle lui dit :

- Mon fils, Mordred, cela n'est pas vrai, ils n'ont pu... elle s'arrêta là, l'interrogea du regard en désignant d'un très léger signe de tête Niniane....

Niniane fût introduite dans les appartements du Roy assez précipitamment. Voir le Roy plongé au fond de son lit, dans un état aussi pitoyable alors qu’elle avait l’habitude d’un homme Autun, plein de caractère et de répondant la fit sursauter légèrement. Une voix faible la ramena à la raison :

« Approchez donc, ma dame ... »

Niniane s’exécuta et s’approcha de la couche royale. Prenant la main de Mordred entre les siennes, elle s’inclina légèrement.

« Venez me parler de vos remèdes, dont j'ai si grand besoin ! »

Inquiète, la jeune femme posa une main maternelle sur le royal front à la recherche de la moindre fièvre. Celui-ci était moite et brûlant.

« Sire ! Vous êtes brûlant de fièvre ! »

Elle parût surprise qu’à ce stade, le délire ne l’ait point encore atteint. Aussi, fouilla-t-elle dans la petite besace _ qu’elle avait prit soin d’amener _ accrochée à sa robe de chambre, pour en ressortir quelques herbes. Puis, elle héla un serviteur qui accourût aussitôt :

« Faites chauffer de l’eau dans un bol et amenez-le moi sur le champs ! »

Alors que le serviteur sortait à peine, les portes se rouvrirent aussitôt en un grand fracas pour laisser place au sergent Brutus, suivi de Morgause, la mère du Roy.

Niniane ne prit même pas la peine de se retourner, la prêtresse ayant laissé sa place à la guérisseuse. Elle se contenta de s’occuper de la santé de l’allité.

Mordred eut la force de sourire à sa chère mère et opina de la tête :

Oui ...
Dame Niniane est de confiance ! Nous pouvons parler ...

Le tyran fut prit d'une nouvelle quinte de toux et peina a reprendre haleine, avant d'articuler :

C'est ... c'est incompréhensible : ils s'étaient querellés !
Ophélia avait confinée votre ... sir Marth dans ses appartements ...
Et ... il la fait appeler ... *déglutissement ^^* Il l'aura piégé !
Heu ... fait boire quelque chose, que sais je ! C'est un satyre lubrique et ... sans honneur .

* toux grasse*


Que m'avez vous écoutée !
Ma mère bien aimée ?
Que m'avez vous ... écoutée !

Mordred se tut et ferma même les yeux, la tête lui faisait trop mal et parler lui coûtait ...
Désormais, seule Niniane, qui s'affairait avec empressement, pouvait le soulager .

Mais après ?
Quid de tout le reste et ...

De sa plus grave blessure, qui ne pouvait ni cicatriser, ni ... l'emporter totalement : une véritable âme ( damnée ) en peine, et ... il se vengerait pour cela, il se vengerait !

HJ : Car,

Je me vengerai du monde !
Et tant pis pour les innocents !
Je serai le torrent qui gronde !
La nuit !! jusqu'à la fin des temps !!!

Dans son coin, Niniane s’affairait à la préparation d’un remède pour la migraine du Roy. Après avoir versé les quelques herbes dans l’eau chaude, elle remua un peu la mixture et récita intérieurement une incantation. Puis, ceci fait, elle se rapprocha du Roy, la coupe à la main :

« Buvez Sire ! Ceci vous fera du bien ! »

La prêtresse présenta la coupe délicatement sous le menton du Roy, attendant de voir s’il aurait la force de la tenir où bien, si elle devrait la lui faire boire comme à un enfant. Pendant ce temps-là, Morded lui, délirait :

« C'est ... c'est incompréhensible : ils s'étaient querellés !
Ophélia avait confinée votre ... sir Marth dans ses appartements ...
Et ... il la fait appeler ... *déglutissement ^^* Il l'aura piégé !
Heu ... fait boire quelque chose, que sais je ! C'est un satyre lubrique et ... sans honneur .»

Il continuait à hurler contre la reine lorsque Niniane posa une main sur son front et lui chuchota doucement de se calmer.

Dès que le Roy se fût calmer, la prêtresse consentît enfin à adresser un regard à Morgause. Elle savait qu’elle avait fait une erreur en l’ignorant, mais elle avait d’abord fait appel à son état de prêtresse avant celui de la femme qu’elle était. Constant son regard haineux à son égard, elle ne pût que compatir : la reyne était morte d’inquiétude quant à l’état de son fils.

Passant une main fraîche sur le front du monarque, elle l’interrogea du regard. Désirait-il qu’elle reste dans la pièce ou souhaitait-il rester quelques instants en compagnie de sa mère ? Puis, la mère du Roy se mît à chanter et, c’est dans un silence quasi-religieux que Niniane écouta les paroles de la berceuse, remarquant de temps à autre que la voix de la jeune femme tremblait tant son inquiétude allait grandissante.

hj : C'est tellement beau que que ... je sais pas quoi répondre ! ( mais j'vais trouver ) ^^

Du romantisme encore !!!

Et délivrez nous du maleu SM !!!

Niniane sentît que la reyne prenait sa main dans la sienne pour l'encourager à la suivre dans son chant cérémonial. Ce qu'elle fît. Tant pour la rassurer que pour se rassurer elle-même. Les paroles sortaient de sa bouche comme si elles lui étaient insufflées par la déesse elle-même.

De son autre main, elle caressa doucement celle de Mordred, non consciente que dans d'autres circonstances, son geste eût été déplacé. Mais, elle semblait espérer que par ce geste, ses craintes ainsi que celles de Morgause prendraient fin et que Mordred retrouverait ses esprits.

Sa voix, d'abord tremblante, prit de plus en plus d'assurance au fur et à mesure que le chant avançait. Elle espérait que Mordred entendrait leurs voix là où son esprit le menait.

Et Niniane se refit une amie...

Morgause puisait de toute ses forces dans sa mémoire de si petite fille, pure, innocente et si... heureuse !

Elle revoyait les belles dames, leurs couronnes de fleurs, et elle, petite, belle comme un coeur, l'age de sa petite fille maintenant... et Morgane était là, un petite enfant, qui trébuchait encore mais riait avec se "grande" soeur... riait et chantait avec les dames... l'air était léger, un peu frais, cela devait être le printemps, de délicieux narcisses bordait la rivière, c'était le printemps et le chant chantait le printemps, chantait le narcisse du renouveau... et la petite Morgause était heureuse, le vilain rhume de l'hiver mourant était chassé...

La reine serrait la main de la belle prêtresse, sans le vouloir, juste parce qu'elle était sa compagne, la dame qui accompagnait la petite princesse au lac en chantant ... si bien.


[ HJ : le premier qui au lieu de ressentir la poésie de ce truc me dit "elle a pêté un cable la vieille" je le crucifie sur la porte du château ]

Niniane voyait bien que Morgause partait dans ses souvenirs lointains. Elle-même avait ce regard lorsqu'elle partait dans ses rêveries. Elle serra doucement la main de la reyne. Au fond d'elle-même, elle souhaitait que Mordred les entendrait. La fatigue se faisait sentir mais Niniane l'ignora, préférant se préoccuper du Roy. Sa voix tremblant légèrement, elle chanta encore et encore.

Le chant lui rappelait le temple et ses festivités. Ses multitudes de couleurs, ses odeurs ... Elle se sentît comme transportée quelques années en arrière.

Tout en continuant à chanter, Niniane rouvrit les yeux pour regarder le roy et remarqua que leur chant avait l'effet escompté : Mordred semblait plus appaisé à présent et s'endormait. La potion qu'elle lui avait administré le remettrait sur pieds d'ici trois jours. Du moins était-ce ce qu'elle espérait.

La jeune femme s'installa sur un fauteuil au pied du lit, afin de ne plus gêner les mouvements du souverain dans son sommeil et afin, également, de pouvoir reposer ses membres ankylosés dans la position dans laquelle elle s'était tenue au dessus du Roy. Niniane jeta ensuite un regad bienveillant sur Morgause. Son fils était entre de bonnes mains.

Cet "Ophélia" brisa le charme... la vieille dame fut expulsée de ses souvenirs par le cri de son fils.

Immédiatement, elle lâcha la main de Niniane, la honte l'envahissait, la honte de s'être montrée faible devant cette quasi inconnue, la honte et le désespoir... cet "Ophélia" l'atteint en plein coeur, elle eut tant aimé que son fils, même malade, surtout malade, le reconnaisse et la réclame...

Saluant d'un bredouillement la prêtresse, la vieille dame se leva seule avec un reste de dignité... "prenez soin de lui" dit elle en s'éloignant de la couche de son fils comme si elle avait 100 ans...

Quand la vie qui palpitait en elle et qu'elle sentait là, présente, la rappela à l'ordre, elle posa une main sur son ventre, pensive, le regard fier... elle murmura "mon espoir est e toi maintenant", "en toi héritier d'Austrasie", "en toi seulement"...

La suite de la scène se déroula très vite. Le Roy s’était agité de plus en plus dans son sommeil jusqu’à ce qu’il se réveille, essoufflé et en sueur. Aux aguets l’illustre prêtresse, dont Morgause avait lâché la main dès que son fils avait hurlé, se précipita une nouvelle fois au chevet du tyran.

De son côté, la reyne s’était éloignée. Comme si l’évocation du nom de l’épouse du Roy, cette Ophélia de malheur par la faute de qui son fils était présentement dans cet état, l’avait effrayée. Il est vrai que Niniane elle-même avait été surprise que ce soit ce nom qui sorte en premier de la bouche royale.

Palpant la main de Mordred, Niniane tourna la tête vers Morgause. Celle-ci s’éloignait gauchement de la couche en direction de la porte.

« Prenez soin de lui ! » furent les seuls mots qu’elle prononça envers la jeune prêtresse avant de quitter définitivement la pièce, laissant seule la prêtresse et son malade.

Niniane se leva et se saisit du linge dont la reyne s’était servi tantôt pour éponger le front de son rejeton. Elle le trempa dan la bassine d’eau fraiche qui se trouvait sur le rebord de la fenêtre, l’essora et vint délicatement le poser sur le front de Mordred. Ce geste lui permit de se reposer et de reprendre ses esprits durant quelques instants. La scène qui venait de se produire l’avait troublée. Alors qu’il aurait dû hurler le nom de sa mère, présente dans la pièce, cette femme aimante qui s’était précipitée à son chevet dès l’annonce de son agonie, le Roy avait tout bonnement crié le nom de celle qui venait de le trahir.

La prêtresse soupira.

« L’amour est vraiment un sentiment qui rend aveugle ! » , pensa-t-elle.

« Dame ... Niniane ?
Approchez .
Approchez je vous prie ! »

Niniane, restée seule dans la chambre considérait le Roy, lorsque celui-ci la manda à son chevet. Alors, la jeune femme se leva du fauteuil dans lequel elle avait repris place et se réinstalla auprès du Roy, le considérant longuement :

« Oui Sire ? », dit-elle en posant sa main près de la sienne.

Sa voix était calme, douce et sereine. Elle effleura du dos de la main le royal front et constata que la fièvre avait un peu baissée. Puis, d'un regard bienveilant, incita le Roy à se prononcer.

« Niniane ! Niniane ... »

Le Roy délirait. Sa fièvre semblait prendre le dessus de plus en plus. Elle épongea le royaume front d’une main douce et maternelle. Mordred lui, continuait dans son délire :


« Pourquoi ne l'ai je point écouté ... Pourquoi, n'ai je point prit garde ... à SES blessures ? !
Pourquoi comprendre les autres, autrui, ma ... propre femme, m'est si ... difficile ? !
Pourquoi ... seules mes souffrances me harcèlent et ... m'en prends je aux autres au lieux de les écouter, de prendre garde à leurs conseils ?! »

Ainsi le Roy avait de la sensibilité. Cette sensibilité qu’elle avait déjà ressentit depuis longtemps. Il continuait son délire en déglutissant avec peine :

« Pourquoi ... suis je incapable de *effort intense, il arrache presque ses pensées du cerveau* de m'extraire de cette ... carapace de fer ... que me broda ... *longue hésitation et résistance inouïe* ma ....... mère ! »

Tellement perdu dans son délire il ne se rendait pas compte de ce qu’il disait. Ou peut-être bien que si au contraire … Il semblait tellement lucide d’un seul coup …

« Un ... Tyran ! de la pire espèce !
Voilà Mordred le dieu "Hadès" !! »

Mais elle, ne l’avait jamais perçu comme un homme horrible. Elle l’avait toujours perçu comme un homme trouvé, perturbé. Pas étonnant avec l’enfance qu’il avait vécu ….

hj : Bon allez hop, coucouche panier l'momo et j'ouvre bientôt le topic " Après le cauchemar "