* Le tyran s'entraîne * ( Aed )

Lorsqu'on se tenait face à la grande porte de la cour, lorsque celle-ci était ouverte, on voyait une partie du chemin bien gardé qui menait au château de Warminster. Toutefois, les grandes portes étaient fermées ce matin là, ainsi personne ne pu voir le carrosse qui amenait Constance Hale de Worcester à Warminster.

La jeune Constance était nerveuse. Elle était réveillée depuis l'aube, car de toute façon, on ne dormait pas très bien dans un carrosse. Lors de son départ, son père avait été clair. Le convoi ne devait s'arrêter en aucun cas. Le voyage totaliserait 3 jours et le Comte de Worcester tenait à ce qu'il ne se passe pas un jour de plus entre le départ de sa fille et son arrivée à Warminster. Il avait fait envoyer sa fille chérie, son ange, sa fierté, à la cour d'Orcanie dans le but de lui faire connaître le monde de la cour, premièrement, mais aussi pour que Constance trouve un époux. Il avait écrit une longue missive au Roy d'Orcanie, Mordred, pour le prier de prendre sa fille en tutelle, de lui offrir la chance de faire son entrée officielle dans le "grand monde".

Constance serrait un mouchoir dans sa petite main gantée. Une belle pièce brodée confectionnée avec soin par la demoiselle quelques semaines auparavant. Le regard perdu dans l'horizon, elle eut à peine connaissance que le carrosse approchait des grandes portes.

Lorsque le convoi s'arrêta, la jeune femme soupira. Elle se sentait bien, comme lorsqu'on sait que l'on fait ce qui doit être fait. Toutefois, une boule s'était formée dans son ventre, un noeud inconfortable qui la poussa à rester encore quelques minutes dans le carrosse. La porte s'ouvrit sur un des hommes de son escorte.

- Nous sommes arrivés dame Constance.

Annonça le garde. Constance inspira profondément et se remémora tous les bons conseils de son père. Bien qu'elle soit fort bien préparée, le fait de quitter Worcester était angoissant. Elle n'avait jamais été bien loin du château de son père. Un dernier regard à sa robe un peu froissée, dont elle replaça les plis du plat de la main, et elle se leva, prenant la main que lui avait offert le garde pour descendre du carrosse. La lueur du jour était éblouissante lorsque réfléchie par les murs de pierres de l'enceinte. Constance plissa les yeux, prenant le temps de s'habituer à cette nouvelle lueur. Il y avait de l'action dans la cour ce matin là, ce qui était relativement étonnant vu l'heure qu'il était. Mais peut-être était-ce habituel en Orcanie.

HJ: Oups! Édition alors!

DJ:
Aed venait seulement de finir ses devoirs matinaux, ce qui signifiait ranger les affaires du Roy et rapporter les restes du petit déjeuner aux cuisines. Ce qui laissait ainsi le temps à son maître de commencer son entraînement, et à son jeune écuyer quelques moments de répits avant de mordre méchamment la poussière.

Le jeune écuyer traversa la cours en courant, arrivant au moment où le Roy envoyait au tapis son premier adversaire. Celui ci se releva péniblement et regarda l'écuyer arriver et cracha.

Ce n'est pas trop tôt gamin! Le Roy aurait eut le temps d'abattre toute une armée avant que tu te décides à apparaître!!

Aed baissa les yeux honteux. Pourtant il n'avait pas traîner en route, n'avalant qu'une pomme en courant dans les couloirs pour rejoindre son maître dans la cours. Il marmonna des excuses au soldat, et s'apprêta enfilant une cuirasse et prenant une épée d'entraînement. Il salua le Roy et dit.

Je suis navré de mon retard Majesté, mais je me suis un peu entraîné depuis notre dernière joute! J'espère que cela compensera un peu...


Au moment où le jeune écuyer allait attaquer le Roy pour entamer la première joute, un carrosse arriva dans la cours. Aed regarda intrigué, et se tourna vers le Roy, se demandant si celui ci attendait des invités de si bonne heure. Un page arriva et annonça à la petite troupe que formait le Roy, son écuyer, et les soldats présents pour l'entraînement.

Votre Altesse, la Dame Constance de Worcester vient d'arriver au château. Elle demande à vous voir.

Constance regarda s'approcher cet homme et son cheval, sans savoir qu'elle se trouvait devant le Roy lui-même. Elle resta bien droite jusqu'à entendre ces mots:

Citation :

Bien le bon jour, gente dame!
Soyez la bienvenue à Warminster...
Mordred d'Orcanie, pour vous servir!

Elle exécuta tout de suite une révérence bien basse, empreinte d'un profond respect.

- Votre Majesté...

Un homme descendit de sa monture, un peu derrière elle. Un homme d'un certain âge, à l'air sévère. Il présenta lui aussi ses respects au Roy, dans une courbette d'usage, et prit la parole.

- Votre Altesse Royale, je suis Erménide Sansom, serviteur du Comte de Worcester et tuteur de sa fille...

Il se tourna vers Constance, la désignant fièrement du plat de la main.

- ...Dame Constance Hale de Worcester. Je suis ici en tant que voix de mon Maître pour vous demander bien humblement en son nom de prendre sous votre tutelle la jeune Constance, ceci dans le but de l'introduire dans le grand monde pour qu'elle puisse parfaire son éducation déjà bien étoffée. Il va sans dire que mon Maître espère qu'elle puisse trouver en la cour d'Orcanie, un parti qui soit digne de sa condition et qui puisse assurer la continuité du comté de Worcester, Constance étant la seule enfant du Comte.

C'était un discours bien préparé, démontrant bien le perfectionnisme caractéristique du comté de Worcester et de son régent. Sans doute, Erménide avait-il répété souvent chaque mot dans sa tête pendant les trois longs jours du périple. Constance s'en réjouissait, car elle n'eut point l'obligation de le réciter elle-même. Elle restait là, bien droite, poupée de porcelaine au sourire angélique, attendant la suite. Erménide continua:

- Le Comte de Worcester m'a remit un document à votre attention faisant état de la situation.

hj : C'est à Aed

Aed ne sut dire s'il était soulagé ou non d'échapper à une déculottée qui risquait d'être sévère, mais il obéit à son Roy et le suivit... en courant. Arrivé près de la litière et de la Dame le jeune écuyer exécuta une rapide révérence et écouta avec attention les paroles prononcées. Tentant par ce geste d'améliorer son propre parler.

Cependant son attention fut très vite détournée. Il était en effet fasciné par la jeune femme, droite et digne au sourire angélique qui demandait la protection de son Roy. Le jeune écuyer se mit alors à rêvasser, s'imaginant pourfendant des dragons et autres créatures mythiques pour protéger sa belle comme n'importe quel chevalier digne de ce nom.

Il rêvassait tellement qu'il faillit ne pas entendre la dernière phrase prononcée par le dénommé Erménide.

- Le Comte de Worcester m'a remit un document à votre attention faisant état de la situation.


Aed secoua la tête, et se précipita vers l'homme à l'air sévère pour récupérer le document. Au passage il put humer le doux parfum de la Dame, mais se ne fut que de courte durée car il devait retourner bien vite auprès de son maître pour lui remettre la lettre. Le Roy n'étant pas connu pour sa grande patience. Le jeune homme tendit la lettre à Mordred et se repositionna à son côté, le Roy à cheval, lui à pied.



HJ: Désolé Momo, j'ai pas eu internet pendant quelques jours... -_-"

Constance regarda Erménide, qui sourit, satisfait, tout en s'inclinant devant le Roy. Lorsque ce dernier s'adressa à elle, s'inclina aussi, plus gracieusement. Elle ne prit pas la parole, puisqu'elle avait appris qu'il fallait attendre qu'on la lui donna. Elle préféra attendre que le Monarque se retire pour ensuite se laisser conduire à ses nouveaux appartements avec son bagage. Elle espérait pouvoir prendre un bain et changer de vêtements bientôt. Le voyage avait été long et ardu pour une délicate demoiselle comme elle.