l'intendant d'Austrasie et le futur co-régent

Charles de Padoue devait épouser, cela n'était pas secret, Alicia de Blaye, sœur du roi Marth et co-régente d'Austrasie.
Avant ce mariage, le jeune Ambassadeur du Saint Père trouvait judicieux de se renseigner sur le royaume que sa fiancée co-dirigeait avec sa belle sœur.
Enfin "co-diriger" était-il mot fort, "co-dirigeait-on" face à la mère de Mordred, plus renommée pour son attitude inflexible et dictatoriale que pour des négociations diplomatique.

Néanmoins un point s'imposait pour le beau Charles sur l'Austrasie et il jugea que l'intendant en titre, que l'on disait assez proche de Morgause, était une source de renseignement et éventuellement un joli pion à rencontrer... Non que l'Ambassadeur eut souhaité régenter l'Austrasie mais juste parce il savait qu'il aurait certainement de temps à autre un avis à donner ou du moins une position à prendre.

Il sollicita donc de la part de Nathan de Metz un entretien... comptant sur la célérité de ce jeune homme que l'on disait efficace bien qu'un peu effacé.

Nathan entra dans la pièce assez rapidement et sourit à l'ambassadeur de Rome. Il s'approcha et le salua, guère étonné de la demande. Il était normal que Charles s'interesse au domaine et aux fonctions de sa fiancée.
Nathan était donc de bonne humeur et déclara aussitôt:

"Bonjour Sir Charles, prenez donc un siège. Avant que nous commencions, souhaitez vous boire quelque chose?"

Demanda le premier intendant avant de s'asseoir une fois que Charles le fut.
Que dire de plus?
Nathan était content pour Alicia, et Charles semblait à la fois sympathique et compétent. Après tout, seul cela le concernait.

Charles était à son habitude, souriant et ouvert, pour ce jeune guerrier optimiste, tout se réglait avec le sourire et le charme.
Il trouva en son interlocuteur un jeune homme cordial et en fut fort aise... le notifiant d'un charmant :

- Merci monsieur de Metz, je suis heureux que vous puissiez m'accorder un moment et accepterais volontiers un verre de vin... d'Austrasie, cela va de soit §
Le vin d'Orcanie est une abomination et si j'étais le Saint Père j'exigerais qu'il soit interdit de circulation dans les terres chrétiennes...

Il eut un rire franc et sympathique avant de reprendre un ton très sérieux :

- Mais ce qui m'amène est très sérieux, si je connais à peu près tout ce que l'on sait à Rome sur la Bretagne, j'ignore beaucoup de chose sur un beau pays qui va devenir le mien... par alliance. J'aimerais pouvoir aider ma future épouse à à la fois reconstruire et gérer l'Austrasie et plus particulièrement les terres de feu son premier époux... Il va de soit que je compte pas jouer au co-régent, que je ne suis et ne serai pas... Il eut un sourire... Sachez que je compte ni m'opposer au roi Marth ni, surtout, à sa royale épouse...
Mais, bon, fi de plaisanteries et revenons à l'essentiel, de quoi Blaye et l'Austrasie ont besoin d'urgence et en quoi puis-je aider ?

Nathan sourit et puisqu'ils discutaient politique, et étaient donc seuls, Nathan servit deux verres de vin austrasiens. Il en tendit un à Charles et s'asseya. Et décida de rassurer Charles, après avoir acquiescer...

"Je suis d'accord avec vous pour les vins. D'ailleurs nos vignerons champenois font actuellement des essaies, ils cherchent à obtenir un vin mousseux de qualité. Qui sait quand ils parviendront.
Question frais, Blaye n'a pas été attaqué par la dragonne, vous êtes donc, de facto, devenu le plus riche vassal de votre futur beau frère. Ensuite viens Metz, ou je réussi à couvrir les frais. Mais après, c'est l'hécatombe. Certains châteaux comme Reims sont en ruine. Il nous faut tout rebâtir alors l'Austrasie a besoin d'or."

Nathan se fit alors hésitant.

"Je ne sais comment dire ça mais.... Nous pensions avoir muselé l'opposition en supprimant la Reine Mère Suzanne et sa fille aînée. Mais la cadette et son époux, Thomas de Gaurre, ont disparu. On ne sait ou. On Pense que Marie d'Austrasie est morte en couche. Aucune idée de ce qu'il est advenu de l'enfant.
Cependant nous avons des traîtres, et des fuites,jusque dans nos renseignements. On pense qu'un conflit se prépare. Mais ou?
Morgause & Marthd'Austrasie étant en bretagne..."

[i]Nathan se tu alors,laissant Charles digérer l'information."[/b]

Charles toujours souriant pris avec plaisir le vin d'Austrasie qui si en aucun cas ne pouvait valoir les crus de Sicile s'avérait meilleurs que ces horribles piquettes bretonnes... Il laissa le jeun intendant présenter le situation austrasienne et fut à moitié rassuré. Le titre de plus riche vassal qui collait à sa future épouse lui plaisait. Non qu'il eut besoin d'argent, sa propre famille multi séculaire était richissime, et, il fallait l'avouer, le Pape payait bien très bien même les services de ses fidèles privilégiés.

Là où le discours de monsieur de Metz lui déplaisait c'était sur l'évocation d'une éventuelle opposition à son futur beau frère. Il ignorait qui pouvait être cette "Marie", mais sa mémoire évoquait une jeune fille un peu naïve qu'il avait croisée une fois... ceci lui fit répliquer à Nathan :

- Il va de soit, je crois que cette Marie n'est pas un danger, il me semble me rappeler une jeune fille un peu simple, non ? Mais je réalise qu'un enfant de la famille royale peut rallier tout ce que le pays compte d'opposants. Si je vous suis bien... Je verrais deux pistes à mon action, déjà épouser Alicia, deuxièmement nous rendre à Blaye et y lever quelques troupes fidèles auxquelles je pourrais joindre quelques mercenaires helvètes ou italiens payés sur me cassette et troisièmement veiller à relever Reims... Là, je pourrais agir en vous fournissant quelques architectes romains, que je rétribuerai, et en m'engageant à payer sur mes deniers propres la réfection du château, un hôpital public et une abbaye d'hospitalier... Cela vous semble bon ?

Charles était prosaïque, pratique sous des allures désinvoltes, il avait tendance à prendre des décisions rapides et, de part son éducation de jeune homme jamais dans le besoin, était toujours généreux. De plus ces actions plairaient à Alicia ... et certainement à Morgause. Plaire à Morgause servait toujours, non ? Il avait aussi l'intention de se rendre populaire dans ce qui serait son nouveau pays... Il faut dire que plus que tout Charles de Padoue adorait plaire....

Nathan remarqua les réactions de Charles et, portant le verre à ses lèvres, réfléchit.
Il reposa le verre et se pencha vers le futur Comte de Blaye.
Que lui répondre?
Nathan hésita et déclara alors:

"Votre aide sera grandement appréciée. Quand à Dame Marie, elle ne nous effraie guère. La rumeure la croit morte. C'est la légitimitée offerte à son époux, Thomas de Gaurre, qui nous effraie. Mon prédécesseur avait laissé le Roy autorisé cette union, je crains que ce ne fut une erreur."

Soupira Nathan. Il regarda Charles et déclara:

"Je ne pense pas que les opposants poseront problème en Austrasie. Je pense que pourprotéger leurs terres, ils s'attaqueront, avec des alliés, à l'Orcanie.
Et viseront simplement l'élimination de Sir Marth et son Altesse Morgause."

Charles nota le tacle à l'ancien intendant, le sire de Reims, lui semblait-il d'un petit sourire plus ambigu qu'à son habitude.
Mais c'est surtout le seconde partie de la diatribe qui l'intéressa diablement.
Le fait que le cible soit le couple royal était plutôt à son avantage et à à celui de son épouse... Que les rebelles éventuels s'en prennent à Marth, que Charles voyait comme un genre d'incapable, bon guerrier mais piètre dirigeant. Morgause, c'était autre chose, uhm... Si les rebelles mettaient la main sur la co-régente... Bon Charles sortit de ses pensées, sourire franc et éclatant aux lèvres. Il déclara au gentil intendant tacleur de prédécesseur :

- Je vais vous sembler un peu égoïste, monsieur de Metz, mais je préfère que ces rebelles ne s'en prennent pas à ma douce Alicia... Ce de Gaurre est un ancien chef de guerre, non ?

Il n'attendit pas la réponse pour poursuivre :

- Alicia et moi partiront en Blayais pour nous assurer que les terres de mon épouse soient une sorte de sanctuaire... imprenable.
Je vais vous faire verser de suite de quoi payer mes promesse pour Reims... ce don est un don d'Alicia de Blaye, co-régente d'Austrasie, l'abbaye d'Hospitaliers portera le nom de Sainte Alice...

Il se leva, il fallait qu'il voit la rouquine... évoquer ainsi son doux noms mettait le feu à sa mémoire... Il eut un sourire envers Nathan avant de lui dire :

-Tout cela vous sied-t-il, monsieUr l'Intendant royal ?

Nathan sourit timidement à la réponse de Charles. Et se leva lui aussi, par politesse. Que dire? Nathan était gêné et déclara:

"Je vous comprends parfaitement. Si mon épouse n'était pas au service de la Reine Mère, je crois que je l'enverrais à Blaye. C'est probablement l'endroit le plus sur. Mais bon, je ne pense pas qu'ils puissent parvenir jusque ici.
Wartminster semble encore sûre, non? Sinon vos propositions me conviennent"

Nathan salua alors le romain, conscient qu'il souhaitait retrouver Alicia.
Vivre seuls dans leur comté, les veinards.
Nathan aurait aimé partir avec Erwana jusqu'à Metz, et y vivre tranquillement. Mais bon, il avait des responsabilités, il y ferait face.

Charles lu une véritable inquiétude dans les yeux du jeune intendant et cru bon d'ajouter :

- Je prierai pour vous et votre épouse, mais sachez qu'en sus si jamais la situation devenait critique, vous et votre famille êtes les bienvenus en Blaye... je crois que la comtesse vous aime beaucoup et en quelque sorte considère un peu, de fait, dame Erwana comme un membre de sa famille...

Il faisait allusion aux enfants de Marth... euh... allusion légère, il savait qu'il ne fallait pas trop évoquer ces derniers à proximité de chez la reine d'Austrasie.

- Quoi qu'il soit, je compte sur vous mes projets de reconstruction champenoise... n'hésitez pas à m'adresser votre note, je suis plutôt solvable dit-il dans un éclat de rire et en tapant sur l'épaule de Nathan...

Nathan étant d'un naturel inquiet, il était pas étonnant que Charles le remarque. Et Nathan sourit alors à Charles, savourant la bouffée de gaieté qu'il distribuait généreusement.

"Je vous remercie pour vos prières et votre solvabilité, Sir. Vous êtes comme une bouffée d'oxygène pourl'austrasie.
Je vous souhaite à vous et votre épouse une vie longue, heureuse, avec beaucoup d'enfants."

Ce dont Nathan rêvait pour lui et Erwana en quelques sortes.... Nathan consulta alors la clepsydre dans un coin du bureau: il aurait de bonnes nouvelles à annoncer à Marth...

» Appartement de Sarah Hershlag, dame de compagnie dAustrasie