La fin du chemin

Gwenwyd réajusta d'un geste las sa bandoulière sur son épaule. Il avait l'impression de souffrir de courbature jusqu'aux endroits les plus infimes de son corps. Pour un villageois natif qui n'avait jamais vraiment quitté la demeure de son père et ses environs, son périple faisait figure d'exploit. Mais le garçon n'avait pas pour rien un tempérament opiniâtre...

Au loin, la structure majestueuse du château se dressait comme un poing brandi vers le ciel. C'était si près... Raison de plus pour tenir bon encore un peu.
Le jeune changelin sauta pardessus une branche qui barrait son chemin et inspira un bon coup l'air vivifiant qui jouait tout autour de lui, giflant son visage et emmêlant ses cheveux. Et il repartit d'un bon pas, ne sachant toujours pas ce qu'il voulait ou espérait.

Il avait faim, soif, un peu froid; il était un gamin perdu bien trop loin de chez lui, quelqu'un de pas vraiment fréquentable, et il faillit se mettre à rire de sa prétention. Après tout, qu'est-ce qui lui disait que sa vie ici se révélerait plus agréable que celle du monastère. En frissonnant presque, il chassa cette pensée de son esprit.
Au diable le bon Dieu et ses anges de silence! Au moins, la structure de pierre qui se dessinait au loin lui promettait encore bien des rencontres.

[ J'ose espérer que je peux m'immiscer dans ton "post"....]

Désœuvré était le vieil ambassadeur... les événements récents ne le concernaient pas, et il ne pouvait n'être d'aucune aide dans les affaires austraso-gaurro-orcaniennes... et le roitelet d'Orcanie le lui faisait bien sentir en ne lui demandant en rien son avis... Pourtant il se serait bien vu en intermédiaire neutre, en bon ambassadeur plein de sagesse et de connaissance, rusé et roué... Mais non Mordred l'ignorait...

Alors, le bon évêque se laissait un peu aller... il baguenaudait, pensif, réfléchissant sur tout et rien dans la campagne peu éloignée du château. Ses vielles jambes ne lui permettaient pas de trop s'éloigner. Il ne portait sur lui qu'une simple robe blanche à peine relevée d'un galon d'or... ce qui pour un byzantin représentait le "must" de la simplicité.

Il constituait pour les savants de Byzance une sorte d'herbier des plantes locales, il était certain que certaines pouvaient convenir à la fabrication d'éventuels médicaments... voir ... bon pouvaient servir. Il avait eut envie de demander l'avis de quelques paysannes ou prêtresse... mais l'occasion ne s'était pas présentée... Son âme damnée Sylverus était réduit à porter panier d'herbes... Quelle déchéance pour un espion de l'empereur !!!
Mais les yeux de ce dernier surveillaient tout et ce fut lui qui vit le premier le jeune garçon arriver à leur rencontre... instinctivement le vilain moine saisit sa dague cachée sous sa robe de bure et se plaça devant son maître le bon évêque d'Antioche qui tentait d'arracher une sorte de plan de bourrache sauvage assez vainement.
Sylvérus regarda le jeune homme approcher, d'un air assez méfiant... et lui lança de sa voix à l'accent grec prononcé :

- Hé le drôle... où donc te rends tu ?

» Le chemin des arbres creux