L'Heure de Vérité

La reine d'Austrasie reprenait des forces. Si l'accouchement s'était bien passé, elle était de fort mauvaise humeur qu'aucun de ses fils adultes n'ait daigné même s'enquérir de sa santé ou apercevoir leur demi frère.
Pour éviter de faire une scène à un de ces ingrats elle se plongeait dans les affaires d'Austrasie, royaume dont elle tenait les rênes, royaume qui serait peut être celui d'un fils plus reconnaissant, plus attentif, et qui sait aimant ?

Quand son époux fit son entrée, elle faillit redevenir aimable, mais vu la tête que faisait son royal époux elle sut que décidément rien n'allait pour le mieux en ce moment... Quand il lui pris la nuque elle faillit le gifler, ce geste brutal réveillait en elle d'autre souvenirs, des souvenirs qui auraient mieux fait de sommeiller encore.

La question brutale ne la déstabilisa pas, elle glaça juste son regard un peu plus et provoqua une réponse tranchante :

- Si tu veux le savoir Marth d'Austrasie, lâche immédiatement ma nuque !
C'était un ordre, implacable, elle ne supportait pas ce genre de traitement tellement "lothien"...

La reine avait maintenant pitié de lui... Elle massa sa nuque peu douloureuse, du moins physiquement. Elle avait elle aussi plus souffert de cette agression psychologiquement que physiquement...

Elle le regarda, assez tendrement, comme s'il était d'une enfançon et lui dit :

- Je n'ai rien à te reprocher roi d'Austrasie et suis en cette affaire terriblement coupable...

Elle eut un raclement de gorge avant de poursuivre :

- Passer un nuit avec ce jeune homme ne fut qu'impulsion du moment, ne fut que libido de femme enceinte vieillissante face au désir d'un beau garçon... Je voulais aussi me rallier ce vassal puissant, rallier à notre famille ce trop pusillanime jeune comte... Je le regrette, sachez-le.

Et je regrette plus encore que cela se sache, et regrette encore plus de t'avoir blessé... pensa-t-elle sans encore le dire. Ces regrets étaient sincères mais pour le moment non dits.
Quand il parla de "couvent" elle faillit lui exploser à la figure, oser menacer Morgause de couvent alors qu'il suffisait d'un mot de cette dernière pour que Mordred en finisse avec Marth était... insultant. Mais elle garda contenance, comprenant qu'il était blessé...

HJ: Il menace pas, il fait remarquer qu'il te pardonne trop.

Marth leva les yeux sur Morgause, préférant oublier les erreurs d'une femme libidineuse pour l'aspect politique. Il approcha de Morgause, et lui caressa la joue, doucement, tristement.

"Morgause écoutez je... Je ne peux rien vous interdire vous le savez. J'aimerais que vous soyez fidèle mais si vous deviez recommencer, pitié dites le moi. Je, je préfère apprendre par votre bouche les mauvaises nouvelles que par d'autres..."

Soupira Marth, il posa alors son front contre celui de Morgause, yeux clôt....
Il aurait aimé que Morgause fut fidèle mais ce n'était pas le cas...
Il était blessé mais il continuait d'aimer sa femme. Ce qui l'agaçait profondément mais il était fait ainsi....

Marth a écrit:

HJ: Il menace pas, il fait remarquer qu'il te pardonne trop.

HJ: elle est bien bonne celle la XD

[ hj : morgause a bien enregistré que tu ne "menaçais" pas... sinon le ton de la réponse eut été différent , de qui j'me mèle l'talbotounet ? ]

Morgause choisi la tendresse comme mode de réponse à son époux. Elle lui caressa la joue, yeux fermés, murmurant un :

- Sincères excuses, mon roi, je vous ai blessé, cela n'est pas juste, ni respectueux, je le reconnais...

Mais déjà son cerveau rebondissait sur l'autre partie de la réponse de Marth, qui étaient ces "autres", ces "autres" à la langue trop vive qui avaient osé informer le roi d'Austrasie de son infortune ?
Doucement, elle caressait la joue de Marth et ne pu retenir :

- Qui vous en a informé et comment l'a-t-il su m'importent aussi mon bel amour... Nous ne pouvons par dignité et pour la sauvegarde de l'Austrasie laisser ce bruit se répandre... Vous devez me le dire mon tout beau...

[hj:Bah c'est juste un peu lol Marth qui se demande pourquoi il se fait trompé...]

Marth frissonna sous les caresses de son épouse. Il ne pouvait s'empêcher de l'aimer.
Cependant il remarqua les priorités de son épouse: faire taire les ragots...

"Parlez avec votre amant. Mais l'homme qui me l'a dit est de confiance... J'ai mes informateurs moi aussi, ne me sous estimez pas mon amour. Si vous voulez que notre couple soit libre d'accord mais dites le moi et annoncez moi avec qui vous allez passer la nuit."

Marth détestait cette idée mais il préférait apprendre les infidélités de son épouse par celle ci que par d'autre... Et comme le seul moyen de contrôler Morgause serait de la tuer.... Chose que Marth était incapable de ne serait-ce que l'envisager....

HJ: Talbot

Les yeux de la reine lancèrent des éclairs de rage, amis elle se maîtrisa , en partie... Douce, et agréable, elle lança:

- Je ne doute pas de votre amour, jamais je ne douterai qu'en ce moment vous m'aimez... et je m'en rappellerai toujours;, même quand vous ne m'aimerez plus... Ne doutez pas que je vous aime aussi... En tout cas plus que qui que ce soit d'autre, exceptés mes enfants...

Mais elle ne put empêcher sa voix de durcir en énonçant :

- Mais... je ne supporterai pas que vous me fassiez espionner, sachez le !
Si nous commençons ce genre de petit jeu, nous sommes perdus... je ne voudrais pas demander à... quelques amis de vous surveiller.
Je vous fais confiance, et à raison, je crois... Je vous demanderai donc de faire cesser cet espionnage DE SUITE... Votre espion a-t-il entendu ? Dit-elle en regardant autour d'elle.

Elle ne pouvais deviner lé vérité... et glissait dans une paranoïa pénible.

Elle se calma, elle ne saurait rien de plus de cette façon mais demanderait à Kadoudal d'enquêter sur cette mystérieuse source d'information... [ hj : qui a dit "la garce ? ]

Elle se laissa masser, soupirant d'aise et répondit d'une voix douce :

- Marth, merci, je vous crois... je vous crois quand vous me dites ne pas m'espionner et surtout quand vous me jurez amour éternel et désir périssable... je vous promets le même traitement... Elle eut un petit rire triste puis leva les yeux vers lui et poursuivit :

- Mais nous devons être solidaires, très solidaires, pour le bien de notre fils, pour qu'une petite chose venue de nous ait la meilleure des chances, pour que ce mélange du feu et de la fidélité amoureuse soit le souvenir parfait de notre amour...

Elle pris sa main et termina sur :

- Je vous aime n'en doutez pas, je vous aime et en moment vous désire terriblement Marth...

HJ: Pas moi ou alors "Ma Petite Garce d'amour"

Marth laissa Morgause faire ce qu'elle voulait avec ses mains.
Marth comprenait ce que disait Morgause, peut-être même trop bien. Cependant il porta les mains de son épouse à ses lèvres et les embrassa.

"Mon amour, je vous remercie de me promettre la fidélité de votre coeur. Je vous promet la fidélité de mon coeur."

Déclara Marth doucement, enlaçant sa femme.
Si belle, si douce, si désirable, si désirée, et couchant avec son meilleur ami. Cela faisait mal à Marth. Mais oui ils devaient se montrer unis. Faire face ensemble à l'adversité: voila ce qu'il fallait faire.

"Morgause, je vous pardonne... Je.. Vous savez je... Ne peux rien vous refuser..."

Murmura faiblement Marth....

Voilà, les dés sont jetés pensa la reine d'Austrasie... qui eut, malgré l'envie de tendresse, une nouvelle envie plus politique à aborder; personne n'est parfait Morgause encore moins que qui que ce soit....

Elle commença par prendre son attitude de réflexion, puis regarda son époux avant de lui dire :

- Il y a encore une chose dont j'aimerais que nous nous entretenions, il s'agit du baptême de notre héritier... j'aimerais que nous choisissions lieu, date et surtout qui seront les deux parrains et les deux marraines... et bien sûr elle y alla de sa liste... j'ai pensé à Mordred et Arthur, et à Alicia, ce qui va de soit, mais j'hésite pour le seconde marraine... Erwana? Cela lui ferait plaisir et c'est la femme d'un grand vassal mais que pensez-vous de l'ex Mannach, la désormais madame Kadoudal, riche et puissante dame pleine d'ambition... Ou même Guenièvre, juste pour lui rappeler qu'elle est incapable d'enfanter... Morgause eut un cruel sourire... Quatre fils à zéro... pensa-telle.
Il va de soit qu'elle ne présenta pas le comte de Reims comme candidat au titre de parrain, cela aurait pu, à juste titre, blesser son époux.

Ouais, pensa Morgause, la neutralité n'est pas un argument, elle, elle voyait plutôt la puissance comme argument massue... Néanmoins elle ajouta :

- Je pense, mon bel époux, qu'il nous faut un parrain orcanien ou breton et un austrasien, et même chose pour les les marraines. Que penseriez vous d'Alicia / Gwenaelle et Arthur/ Metz ?
Gwenaelel pour rattacher l'héritier à ma famille et donner un peu de responsabilité, ou un sentiment de responsabilité à cette gentille enfant... Alicia et de Metz pour représenter de bons et loyaux austrasiens et Arthur pour... embêter ma belle sœur et ancrer notre héritier dans le tableau de succession de mon frère... En tout cas, je veux un baptême austrasien, mes ingrats de fils, ces fils de Loth, ne se sont même pas présentés au bord de mon lit, et choisir hors eux me semble une leçon de politique orcanienne... Oublier que j'existe étant en soit une erreur... Non ?

Elle en voulait fortement à ses quatre fils issus de Loth, aucun n'avait montré le bout de son nez, aucun n'avait même envoyé un représentant, aucun ne s'était enquéri de la santé de leur mère, outrage impardonnable qui se paierait comptant.

- Je pense qu'un baptême en Austrasie serait de bon goût, non ? Il nous permettrait de présenter à son futur peuple son futur roi...

En rage, elle faillit répondre un genre d'"Agraqui? ".... et préféra biaiser plutôt que d'afficher sa rancune et sa colère.
Déjà elle détendit son dos qui avait souffert lors de l'accouchement, la massage faisait un bien fou... et répondit :

- Uhm, je ne sais, mon fils n'est qu'un simple prêtre , je voyais plutôt un évêque, celui de Metz semble parfait mais associé à un représentant du Saint Père, un genre de prélat en mission, pas du genre du petit romain de votre sœur, non un archevêque ou un cardinal, j'ai toujours aimé le rouge, c'est joli un cardinal... elle eut un sourire. Qu'en pensez-vous, il s'agit d'un grand royaume, éminemment chrétien, le Saint Père pourrait faire un geste ?

Elle gémit sous le massage un doux "uhmmmmm" de contentement avant de reprendre :

- Quoi qu'il soit, nous faisons nos malles, et allons comme prévu visiter votre royaume et y afficher notre bonheur, notre richesse et notre héritier... les de Metz nous accompagnerons, Gwenaelle devra être du voyage et les de Blaye aussi ... J'inviterai le couple royal de Bretagne à nous accompagner ou plus simplement Arthur à se faire représenter au baptême... Je me charge d'avertir notre suzerain... en tête à tête.

Elle se tourna vers l'entrée de la chambre en lançant :

- Que l'on aille prévenir les services du roi d'Orcanie que la Reine d'Austrasie souhaite un entretien avec lui... d'une voix froide et déterminée.

Elle lui rendit son baiser... mais l'abrégea... ses yeux brillaient d'orgueil et de colère.
Elle lui sourit, néanmoins, et de sa main caressa sa joue.

- Tu es trop bon, Marth, tu es trop bon pour ce monde ci, et je n'en t'aime que plus, étonnant non ? Toi, que Mordred hait et méprise, toi tu me demandes de me réconcilier avec ce sale petit égoïste qui atteint une telle mégalomanie qu'il en oublie sa propre mère...

Ses yeux redevinrent de fer en fusion :

- Et bien il a tort mon beau rejeton, vraiment tort... et quant aux trois autres, ils n'ont jamais rien valu...
Gauwain est le chien de son oncle, ridicule...
Gareth n'a pas un gramme de jugeote et est persuadé d'être brillant, c'est un dandy sans cervelle ... coureur de jupon... poseur et fat et qui me hait, ce qui prouve qu'il a tout de même un peu de discernement, non ?
Quand à Agravain ... je ne dirai pas ce que j'en pense, le Seigneur doit même interdire de dire cela...


Quand la louve était en colère... elle était un peu excessive....

Quand ses dames lui annoncèrent l'arrivée de son fils et suzerain, Morgause se tourna au préalable vers Marth, lui montrant le passage qu'empruntait autrefois Geoffroy en lui disant :

-l'heure de vérité est arrivée, mon bel époux, laissez moi seule avec notre suzerain... elle lui caressa le joue et ses lèvres effleurèrent celle du roi d'Austrasie.

Puis vivement se tourna vers son miroir, réajusta dignement sa coiffure, posa sur sa tête sa couronne royale, examina sa mine, pas si mauvaise en fait si ce n'était ce regard plus noir que jamais et un léger pli d'amertume aux coins de ses lèvres... lèvres qu'elle mordilla pour leur donner une couleur vermeille... Belle pensa-t-elle toujours étonnée, tu restes assez belle... Puis elle arrangea elle même la couche de Théodobert, son nouveau petit roi, son nouveau louveteau, celui qui avait le plus besoin d'elle et que donc elle défendrait contre tous, crocs et griffes....

Satisfaite de sa propre apparence et de l'enfant sagement posé sur son propre lit, au sein même de la tanière de la louve, elle se tourna vers la porte de ses appartements et lança d'une voix sépulcrale :

- Faites entrer son Altesse le roi d'Orcanie, s'il le veut bien ....

hj : mdr! L'heure de vérité : ça m'évoque une émission politique des années 80, 90 :p
Que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître!
Pas comme les "vieux de la vieille" comme nous ma chère Morg
Bref :p


Mordred fit donc son apparition, en scrutant la pièce de long en large...Non l'époux soumis et roy fantoche n'était pas là! Le tyran faillit pousser un gros ouf de soulagement.

Il se fendit ensuite, sans aucune vergogne, d'un large sourire pour sa mère adorée!
Et se précipita pour aller l'embrasser comme du bon pain...
Le coquin l'examina ensuite avec grande attention, ses longues mains posées sur ses épaules.

Vous paraissez au mieux, ma mère!
Moi qui me suis rongé les sangs toute la soirée!

Encore une bise et Mordred jeta un coup d'oeil oblique en direction du nouveau né...

Excusez cette visite tardive...
J'ai jugé plus sage vous laissez vous reposez pleinement, avant de pouvoir me recevoir!
Et partager un peu d'intimité avec votre...époux.
*léger grincement de dents*

La tornade orcanienne ne laissa guère à Morgause la possibilité d'en placer seulement une, et se porta vers le lit de la reyne...
Ce n'était pas, seulement, pour éluder : le grand gamin était réellement très excité!

Il considéra, ému, le bambin, et s'empara de celui ci avec d'infinies précautions.
Avant de l'embrasser sur le front...
Un coup d'oeil attendri pour la maman...
Et Mordred ne pu s'empêcher de déclamer, tout en souriant au bébé :



Vous ai je déjà dit que notre tyran était un fervent admirateur de...Néron? :p