Une histoire de malle. [PV Minara]

L'enfant, de son pas sautillant et gai, avait emmené, sans une hésitation, la reine Minara dans sa chambre.
Pièce attenante aux appartements de Marth et de Morgause, Tsi-Lei dormait avec une gouvernante qui se chargeait d'elle - en théorie - en permanence.

Bien sur, celle-ci avait en grande partie baissé les bras devant les fugues incessantes de la fillette ; aussi, à l'entrée des deux personnes, était-elle en train de s'occuper des malles, en compagnie d'une servante, tout en bougonnant avec mauvaise humeur.

Quelques robes, des chemises, des bas, deux paires de bottes, deux chemises de nuit gisaient éparses sur le lit de plume et de paille ; dans un coin, l'autel portatif qui contenait les cendres de sa mère reposait, surmonté d'une chandelle, attendant d'être emballé dans une étole pour le protéger des chocs du voyage.
Une petite boite contenant les objets de sa toilette avait déjà été placée dans un sac spécial, afin que les servantes qui accompagnaient le convoi puisse coiffer et prendre soin de l'enfant adoptée.

A l'autre extrémité de la pièce, Mariette, une des servantes du château, s'occupait de mettre de côté deux bonnes capes de laine de couleurs vives fournies à Tsi-Lei, ainsi qu'une chaufferette, récemment nettoyée vigoureusement à l'alcool fort.

Bouche bée, cette dernière contemplait tous ses trésors réunis avec émerveillement. Son regard allait d'une robe neuve à son luxueux manteau de velours noir, à fermoir d'argent ; sa main, sans oser approcher du sublime désordre, caressait les bottines de cuir ornée d'une boucle de vermeil.
Pendant même quelques minutes, elle se tint coite. Puis, enfin, elle se tourna vers Minara, les yeux brillants et remplis d'une joie intense et innocente.

-"Le papillon s'envole !"

A ces quelques mots, la gouvernante s'arracha à son fastidieux travail, se retourna, tressaillit en apercevant la reine Minara, s'inclina, balbutia :

-"Majesté ! Pardonnez-moi... Nous rangeons les affaires de notre maitresse ! Je... Voulez-vous que Mariette et moi vous laissions ?"

Elle ne s'adressait pas à l'enfant, qui de toute façon, n'avait pas son mot à dire. De toute façon... celle-ci était toujours aussi bizarre.
... Pas très étonnant pour une bâtarde !

Minara s'avançait dans les couloirs et lorsqu'elle entra dans la pièce, elle fit signe immédiat de les laisser. On était toujours mieux sans ses chipies de gouvernantes.

Peu après de temps, la jeune Gwenaelle entra en trombe dans la pièce. Le chiot sur les talons celui-ci fonça littéralement sur la grande reine.

Amusée, elle le posa sur le lit et regarda les deux jeunes filles.

Bonjour...

Tu peux m'appeler ma tante, Gwenaelle.

Oui ...

Et si nous faisions cet inventaire, mes jolies. Dame Faraday ne doit pas écoper ...

Elles étaient adorable, voilà qui mettait le coeur de la reine dans un doux moment.

Avec un sourire doucereux, la gouvernante exécuta une flexion du genou devant Minara, pour bientôt disparaitre dans le couloir, de fort mauvaise humeur en réalité, suivie de près par Mariette, qui poussa un petit cri de surprise lorsque le chien fonça droit sur elle. Et la porte de chêne se referma sur les deux petites filles et la reine, charmant tableau (illusoire ?) d'une famille unie et joyeuse.

La petite fille aux cheveux de jais se précipita sur son large lit carré, froissant les vêtements avec insouciance.
A deux mains, son petit visage crispé sous l'effort mental, elle pliait et dépliait ses petits doigts couleur d'ivoire, ignorant la scène qui se déroulait devant les perles sombres de ses yeux.

Puis, brusquement, la vérité se fit jour dans son esprit !
Si elle était la tante de Gwenaelle et que celle-ci appelait aussi "tante" la reine Minara, alors... la petite fille était la sœur de cette dernière !
... qu'est-ce qu'elle avait comme frère et sœur ! Le Grand Dragon Céleste serait content. Elle avait deviné ça toute seule !

Très satisfaite, le petit bout de chou s'avança vers le petit groupe, son regard franc rempli de fierté.

-"Oui, oh, oui, cet inventaire ! Tsi-Lei veut emporter tous ses jouets !"

Elle jeta un regard à Gwenaelle.

-"Et tous les jouets de ma tante."

Ahaha! Le jeu des familles !

Minara souriait d'avoir profité un moment d'insouciance.

- Mais voyons Tsi-Lei, il faut apporter le nécessaire, commençant, par les robes que tu viens de froisser et le minimum qui te seras requis.

Minara embrassa loa joue de la petite asiatique qu'elle adorait. Pour tout avouer, elle aurait préféré, rester avec la jeune Tsi-Lei au château des Orcades.

Le petit chiot quant a lui, il essayait d'attraper un ruban qui l'amusait. Lorsque la grande reine le prit dans ses mains, celui-ci se débattît, mais Minara, lui caressa la tête.

Et vous aurez amplement de temps a consacrer a cette petite bête, que vous avez prénommer comment ?

La fillette regarda successivement le chien, puis sa "nièce" Gwenaelle.

Puis regarda à nouveau le chien.... et agrandit ses immenses yeux noirs.
SON ruban ! Qu'elle avait spécialement mis sous son lit ! Pour... Parce qu'il était magique, ahaha ! Au moins...

Bon, d'accord, elle l'avait oublié.

Elle se mordit la lèvre, mettant en avant des petites dents blanches semblables à des perles.

Son esprit, sautant d'une idée à une autre, reporta son attention sur Gwenaelle, pour l'interroger du regard.
Une charmante idée (à son sens) naissait dans son esprit. Mais elle n'était pas sûre que sa compagne de jeux approuve... après tout, ce petit chien était à elle.

Sa voix aiguë fusa, néanmoins, avec un enthousiasme juvénile.

-"Aki ! Comme maintenant !"

La petite asiatique eut un instant d'hésitation.

-"Tu veux bien...?"

Elle regardait Gwenaelle avec un mélange touchant d'espoir et de d'innocence puérile, entièrement centrée sur les désirs fugaces de son petit cœur d'enfant.

Invité

Frappant à la porte elle l'entrebâilla, elle se laissa glisser à l' intérieure de la chambre où les damoiselles avaient l' air joyeuses.Un tas de vêtures aux multiples couleurs recouvrait le lit.Elle sourit.Fit révérence à qui de droit et mena ses pas au milieu de la chambrée.

Mes damoiselles, je passais vérifier que tout se passait bien et si vous n' aviez point trop de mal à remplir vos aumoires.

Elle sourit à la Reyne, puis posa son regard sur la Princesse Gwenaelle, elle se pencha vers elle et lui murmura..

-Je suis heureuse de vous voir et vous remercie de vostre aide qui m' a beaucoup aidé.Je n' oublierais jamais ce que vous avez fait.

[Mi-mi-chan ?]

Je reponds demain matin promis

Gwenaelle éclata de rire.

Oui !

Joli prénom mesdemoiselles.

Elles étaient adorables pas de doute. Mais la reine des Orcades sourit à l'arrivée de la dame Faraday.

Le regard gênée de Gwen envers elle, lorsque la dame Faraday remercia la peste, fit comprendre bien des choses anodine à la reine.

Alors, ses malles, elles finissent Tsi-Lei ?

Invité

L'éclat de rire de la Princesse Gwenaelle la fit sourire.Elle regardait ces yeux pétillants de malices, tout en elle était des plus grâcieux.Il est vrais qu'elle avait au premier abord aimé cette enfant qui apportait cette joie que les adultes avaient oublié ou enseveli au plus profond d'eux mesme.Elle se redressa et s' approcha des aumoires.Puis regardant les damoiselles.

-Je pense pouvoir vous faire confiance quant au contenu de vos aumoires.J' ai cru comprendre que vos animaux étaient du voyage.

Elle croisa le regard de la Reyne Minara et lui sourit franchement.

L'enfant avait fini par mettre, pêle-mêle, robes et chemises, dans une vague tentative de pliement - chose incertaine étant donné l'âge et la hâte de la demoiselle.

Puis, d'un pas vif, elle était allée chercher un coffre remplit de ses jouets, et l'avait ouvert au milieu de la pièce... prenant tout d'abord les pièces les plus précieuses, comme ses figurines d'animaux taillées dans du bois, ou bien encore un magnifique bilboquet sculpté de blondes arabesques, spécialement fabriqué pour une enfant de son âge. Plus léger et maniable que celui prévu pour des adultes, elle savait le manier convenablement pour en retirer des joyeux sentiments de victoire...

Bien que cette fois-ci, elle perdit quelque peu son sourire en le regardant voler à travers la pièce... atterrissant malencontreusement sur les chaussures de la Faraday, dans un bruit mat.

Un doigt dans la bouche, la petite fille essaya alors de fermer sa malle... sans grand succès.
Elle n'avait manifestement pas fait attention au bout d'étoffe qui dépassait d'un côté, ni à la patte d'un cheval ferré de plomb, qui gênait sensiblement au système de fermeture de la chose !

-"J'ai presque fini, Mimi-chan ! Mais... Je ne comprend pas, ça ne ferme pas !"

Tsi-Lei était au bord des larmes.
Elle pouvait faire toute seule ! Et puis.. et puis.. elle pourrait jouer avec le petit chien, après ! Oh oui ! Mais... mais cette caisse maudite ne voulait pas se laisser claquer. Quel ennui !

-"Aki court comme le vent dans la clairière... Il nous apportera grande joie !"

Une fois de plus, l'enfant tapa sur le couvercle du coffre cerclé de fer.

Faire confiance à une enfant de six ans pour faire ses bagages était bien la preuve d'une inexpérience notoire dans le type de comportement dont ces derniers pouvaient faire montre...

Invité

Elle observa le manège de la petite Tsi lei, ses yeux se plissèrent lorsqu'elle reçut malencontreusement le bilboquet sur le pied, elle mit cela sur le compte de la maladresse qu' un enfant de cet âge pouvait avoir.Elle sourit, s' accroupit et de sa main droite le ramassa, le contemplant quelques instants.

-Je pense que ce jouet, vous pourrez le laisser ici, vous pourriez blesser quelqu'un avec.

Elle s' approcha de tsi-lei et de son aumoire qui paraissait déborder de toutes parts, elle faillit éclater de rire mais se retint.Il est vrais, quand elle avait parler de faire confiance, elle s' adressait particulièrement à la Reyne Minara qui avait gentillement prit sa place en cette tâche.

-Laissez moi regarder cela, voulez vous?

Minara restait silencieuse, elle avait inspectée les bagages de sa petite nièce et malgré tout, elle la félicita de ne pas amener sa garde-robe. Sauf que Tsi-Lei n'avait pas compris le concept, et la reine préférait en rire.

- Je ne crois pas que tu aies besoin de tout ce qui se trouve la. Et puis je ne crois pas que Marth serait content de voir les robes de sa si belle fille en chiffon.

Laissant faire la dame de Morgause, Minara l'observa. Si elle voulait son fils, elle devait gagner plus que sa sympathie.

Il ne faudrait pas faire tarder la cavalerie, dans la cour.

La fillette lorgna sur les deux grandes dames qui lui faisait face.

Si Marth n'était pas content de voir sa fille toute froissée... Elle fit une grimace, retroussant sa lèvre inférieure en une mimique songeuse.

Puis, d'un petit bond joyeux, l'enfant s'approcha de Faraday et de Minara, le sourire revenu, les yeux brillants... toute l'expression espiègle contenue dans son petit corps, toute de convoitise, d'un chaton devant une écuelle de crème fraichement battue.

-"Cela voudrait dire que je peux prendre plus de jouets ?"

A défauts d'habits, on pouvait se soucier de jouer plus !

Cependant, pendant que Faraday mettait de l'ordre dans les affaires de cette dernière, l'enfant finit par agrafer sa splendide cape de fourrure, toute en renard ; écrin de feu abritant une perle noire veinée d'ivoire, Tsi-Lei semblait enfin prête à partir.

Sur la pointe des pieds, elle tenta de regarder ce qui avait été écarté de son bel assortiment de voyage... les pensées ailleurs, entièrement tournées vers son bel étalon qui devait piaffer d'impatience, déjà dans l'écurie.

Invité

Elle survola du regard l' aumoire, soulevant quelques vêtures, en retirant quelques unes qui lui paraissaient point appropriées vu la fraicheur qui commençait à s' installer. l' examen de l'aumoire fini, elle le referma et se tourna vers Tsi-Lei avec un sourire.

-Voyez vous, il a été plus facile à fermer.Les jouets que vous avez là vous suffisent amplement et je suppose que là où nous allons, il doit y en avoir qui vous attendent.

Elle leva son regard vers la Reyne, un regard qui se voulait conciliant.

-N'ai je point raison Majestée?

Tout était prét, la Princesse Gwenaelle et damoiselle Tsi-Lei portant cape.

-Bien, nous pouvons rejoindre la Reyne Morgause.

Son regard croisa celui de la Reyne, elle aurait aimé lui dire quelque chose mais ....

-Vostre Majestée, prenez soin de vous et ... de vostre fils qui m' est précieux au coeur.

Elle lui fit une révérence, se redressa et s' avança vers la porte.

L'enfant posa un regard empreint de gravité sur la dame de compagnie de sa "mère", puis sautilla gaiement vers Minara, les bras grands ouverts.

Elle posa sa petite tête dûment recouverte d'une toque de fourrure assortie à son manteau sur le ventre de la reine, pour lui adresser un sourire rempli de quiétude et d'amour.

D'un murmure, elle lui confia sa seule crainte :

-"Quand vous reverrais-je, grande soeur-chan ? Serez-vous là quand je reviendrai au château ?

Convulsivement, la fillette crispa ses mains sur le fin tissu vert de la robe de son interlocutrice ; puis, enfin, désigna du doigt l'autel portatif qui contenait les cendres de sa mère.

-"Vous en serez la gardienne !"

Encore une fois, elle paraissait si adulte et si grave, qu'il était presque difficile de se souvenir de l'insouciance qu'elle possédait quelques instants plus tôt.
Il était vrai que Tsi-Lei avait peur que l'autel de sa mère soit abîmé pendant le voyage.
Quel incroyable malheur, si les cendres de maman ne revenait pas un jour dans la terre bénie par les kamis ?!
Avec la soudaineté d'une pluie d'orage, l'asiatique reprit sa moue enfantine ; et courut derrière Faraday, en compagnie de Gwenaelle... saluant une dernière fois Minara d'un geste innocent de sa main potelée.

[La suite ici : https://orcanie.forumsrpg.com/forets-f31/embuscadeavec-maeve-angemort-morgause-et-plein-d-autres-t1518-84.htm#30160 ]

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