L'attentat

Une nouvelle journée venait de se lever sur la fière cité d'Orcanie...et depuis plusieurs heures déjà...mais le ciel, opaque, et les nuages, laiteux...ne daignaient, pourtant, que fort peu laisser filtrer les bienfaisants rayons de l'astre incandescent.
La journée s'annonçait aussi grise qu'humide et surtout maussade...à l'image des esprits pensants du palais...tout préoccupés des maux accablants le royaume.

Et comme tout les dimanche matin, les souverains et une grande partie de la cour se rendaient en procession vers la sainte église de Warminster...

C'était là l'occasion, pour le bon peuple de la capitale royale, d'assister et d'admirer la marche solennelle de leurs dirigeants se rendant à la messe dominicale.

Marche et avancée solennelle, peut être, mais guère majestueuse, et encore moins rapide...
Tant les pavés du chemin reliant le château à l'édifice religieux...était peu praticable, l'étroitesse de la chaussée réelle...et la présence de badauds et autres objets encombrants les lieux...plus ou moins gênante.

La garde prétorienne, montée, et les soldats royaux, ainsi que les miliciens de la cité, tâchaient de repousser les sujets du tyran...à grand renfort de coups de manches de piques ou de bottes...ceci afin de faciliter la circulation des litières et autres nobles cavaliers.
La charité chrétienne des puissants n'étant point illimitée...

Des deux côtés du palanquin transportant la reyne Blanche et sa première dame de compagnie, chevauchaient deux éminents cavaliers...le souverain en personne, en grande tenue, ainsi que son champion et commandant en chef de l'armée royale : le sir Greldinard.
Imposante statue posée sur un destrier dès plus impressionnant...tel Achille lui même qui aurait eut pour monture...le célèbre Bucéphale.

Seul un dément pourrait trouver l'audace de braver ce géant casqué et armé...oui, un fou inconscient et ne tenant que très peu...à sa misérable existence.

Le convoi approchait progressivement de l'église...ne lui restait plus que le quartier le plus populeux et encombré de la ville à traverser...la foule y était encore plus compacte, et donc difficile à canaliser.

Mordred, lui, s'efforçait de saluer les gueux et bourgeois mêlés qui l'acclamaient sur son passage...non sans une certaine lassitude...mâtinée d'un soupçon d'anxiété.

A juste titre?

HJ/ Qui vivra verra! Wink

Comme chaque Dimanche, le couple royal se rendait à l’église. Par habitude de chevaucher avec le roi, elle l’avait fait dans les premiers temps, mais elle n’y tenait plus avec l’enfant qui allait naître futurement.

Un autre pur bonheur, malgré toutes les nouvelles du royaume.. Mordred, par contre se montrait beaucoup plus protecteur qu’à l’habitude, mais elle ne lui en voulait pas. Après l’épisode du vampire, il tenait à la protéger.

Ce dimanche là, un temps maussade accompagnait la délégation royale. La reine, elle-même, arborait un sourire forcé. Parfois, elle saluait, et d’autres moments où elle fermait les yeux.

Olivia connaissait les grands tourments de la reine. Elle était davantage qu’une dame de compagnie ou une amie. Elle était une sœur, pour la reine.

La reine d’Orcanie fit un clin d’œil, à son mari qui chevauchait et rêvassa le long du trajet. Dans un silence effrayant, elle observait Mordred. Pourquoi était-il toujours si inquiet ?

Chaque dimanche, ils empruntaient la même route. Pourquoi ce serait- différent aujourd’hui ? La réflexion concluait toujours au même.

Gravaulloc regardait le cortège approcher. Chaque dimanche depuis la mort de son fils, il observait la procession. Son fils avait été tué, sans aucune raison, par les milices du Roy d'Orcanie. Chacun des coupables avait été tué. Tous sauf un…
Mais cette petite erreur purement arithmétique serait vite réparée.

Gravaulloc n'était pas un jouvenceau. Âgé de près de cinquante ans, il se souvenait de la monté sur le trône de Loth, du mariage de Loth et de la belle Morgause, vénérée Reine qui avait émoustillé Gravaulloc dans sa jeunesse, mais il avait été chassé du château à coup de pied dans le derrière à cause d'un regard trop appuyé.

Autant dire que l'homme, maigre, frêle, squelettique, haïssait la famille d'Orcanie, dorénavant. Si la Louve était respectable, ce n'était pas le cas des louveteaux, dignes engeances de leur pitoyable père. Et de tous, Mordred était le pire.

Naturellement Gravaulloc avait vu Greldinard, chaque dimanche, qui chevauchait d'un côté de la litière. Mordred, lui, chevauchait de l'autre coté, près à défendre la mère de ses enfants, si jamais un tueur parvenait à franchir la garde prétorienne.

Durant des semaines, Gravaulloc s'était demandé comment frapper Mordred, à défaut de pouvoir faire à Mordred ce que celui-ci lui avait fait: retirer ce qu'il avait de plus cher en frappant Blanche au ventre.

Se mêlant aux gueux et bourgeois, Gravaulloc, qui n'était ni gueux ni bourgeois mais pensait pouvoir approcher en se déguisant comme un gueux, avec un "fils" malade. Il approcha donc en tirant un orphelin par la main. Le petit Oliver serait la ruse qui lui permettrais d'approcher Sa Seigneurie et de frapper, il en était convaincu.
Il était connu que les Roys étaient les lieutenant de Dieu sur Terre, le Dieu Chrétien et que, par leur intermédiaire, des miracles pouvaient se produire.
Il allait donc solliciter un miracle pour cet enfant tuberculeux!

Si Mordred voulait être fidèle à l'image de petit père des Orcaniens (hj: toute comparaison Stalinienne étant purement fortuite ), il serait obligé de laisser Gravaulloc et l'enfant approcher. Gravaulloc pourrait alors frapper avec la dague qu'il dissimulait!

"Sire! Pitié! Mon fils est malade! J'implore votre aide sire! Médecins, prêtres et druides sont impuissant!"

Quel brillant acteur! Gravaulloc aurait vraiment du faire du théâtre, il aurait excellé dans des tragédies.

hp : je peux m'incruster en tant que gens du peuple ? Par contre je ne compte sauver personne je vous préviens Smile

c'est juste pour l'ambiance

hj : j'allais faire la même demande au nom des ecclésiastiques... permettez vous à la lourde litière byzantine de s'incruster en ce lieu ?

hj : faites donc! Razz

[ hj : et bien je fais...]

Son excellence Phocas suivait le royal cortège, se rendant, cela allait de soit à la messe dominicale.
Précédé de sa garde d'honneur, trois magnifiques cataphractaires en brillantes armures de bronze dorée à l'or fin, le vieux prélat, lui même brillait telle une vieille icône dans une litière tendue de blanc... Sylvérus suivait sur sa modeste mule, moine de bure tranchant avec le faste de l'ambassadeur du Basileus.

L'évêque byzantin était d'humeur maussade, se sentant de plus en plus loin de la cour d'Orcanie qu'il jugeait engluée dans des problèmes internes, loin des préoccupation plus internationales de son Maître l'Empereur Romain... Cela ne l'empêchait pas de distribuer par habitude quelques aumônes de piécettes d'argent aux armes de son souverain.
Il était généreux de ces piécettes, ridicules mais utiles... Il convenait que le première puissance mondiale montre qu'elle était riche et généreuse et arroser le peuple de ces lointaines îles de monnaie byzantine était le moyen de montrer à ces gens la richesse de Byzance.

Il fut intrigué par la prestation d'un mendiant qui interpellait le roi d'Orcanie et fit signe discret à Sylvérus de s'approcher du couple royal. Geste presque inutile puisque de lui même l'espion du Basileus avait déjà anticipé la demande du prélat...

hj : Je laisse Nick mettre un peu d'ambiance et Greld poster avant de daigner répondre au gueux de service! Razz

HJ: Okay ^^

hp : Let's rock!

Nick était à la tête d'un convois de deux charrettes transportait le voisinage et le personnel de l'auberge à l'office dominical remplissant ainsi son devoirs de parfait tavernier et voisin. Il s'était arrêté un instant devant la grande porte de Warminster pour contempler le haut de la cité. Une procession royale défilait comme tous les dimanche se donnant ridiculement en spectacle. Ce roi Mordred mériterait un bon coup de pieds dans l'arrière-train songea le tavernier. Sa famille a disparu et il ne fait rien. La situation l'arrangeait peut être. Sa diablesse de mère n'était plus derrière lui.
La reine Blanche.. à sa façon de chevaucher et de protéger son ventre un oeil avertit pouvait penser qu'elle était encore enceinte. Une bonne pondeuse pour sur! Comme si il n'y avait pas assez de gosses dans la misère à protéger! Arrivait ensuite un vieil homme à l'air fatigué, presque caché sous ses atours brillants de curé riche et corrompu. Étaler ainsi ses richesses au milieu de personnes loin d'être aisée était de la provocation. Nick pensa qu'un jour ils auraient des problèmes. Cela avait déjà commencé d'ailleurs. Mais ils n'avaient rien retiré de la leçon

Les gardes les avaient laissé passer comme tous les dimanches. Un échange de deux trois mots, et tout était en ordre. S'arrachant à sa contemplation l'aubergiste lança à ses compagnons convoyeurs

"Allez, camarades, reprenez vos charrettes à bout de bras et allons-y."

Néanmoins, pour l'instant, le passage sur la route juste après la porte était obstruée par une foule compacte de mendiants que les gardes éloignaient du cortège royal à coups de batons.

"Hé là !" lança t-il.

Un garde avait brusquement balayé d'un coup d'épaule un frêle corps qui lui barrait la route. Après avoir poussé une exclamation de surprise, Flore manqua de s'écrouler la tête la première dans le sol tourbeux, mais réussit à demi à se rattraper. Mains et genoux au sol trempant dans une fine couche de boue, elle soupira brièvement de dépit et entreprit de se relever non sans difficulté. Elle ouvrit ses paumes et les considéra avec une moue contrariée. Avec les gardes à deux pas d'elle, il n'aurait pas été judicieux de repeindre les murs d'un brun crasseux, aussi décida-t-elle de s'essuyer sur ses haillons.

Une fois son toilettage sommaire terminé, elle céda le passage en se déplaçant à sa droite. Elle hésita même un court instant à rebrousser chemin mais la perspective de ramasser quelques pièces lui donnèrent la force de rester. Elle se remit sur la route et, pour se redonner du courage, se décida à sortir de sa besace la dernière pomme qu'il lui restait. Elle croqua dedans avec appétit mais manque de chance, elle était une nouvelle fois au milieu du passage et quand on l'interpella de nouveau, elle sursauta de peur. Dans son mouvement, elle lâcha son précieux repas qui finit sa course dans une belle flaque d'eau aux teintes brunâtres.

- Non ! s'était-elle écriée, impuissante.

Juché sur une des charrettes la Fouine attrapa Flore

- Monte donc!

Ainsi Nick se retrouva à côté de l'adolescente...affamée de toute évidence

- Tu sais que ton père te cherche partout...

La gamine haussa les épaules

- Je m'en moque! Je me débrouille très bien toute seule!

Nick regarda de haut en bas l'adolescente maculée de boue

- C'est l'évidence.

Il fallait maintenant attendre que les nobliaus libèrent la route...comme tous les dimanches. Un mendiant avait eu l'audace d'interpeller le couple royal et chacun retenait son souffle en attendant de voir comment celui-ci allait répondre

Hj: hey Nick, vive le Cocharretage! Wink

hp : loooool Smile

Greldinard détestait le dimanche. Parce qu'il fallait que le Roi quitte son palais et aille se mêler à la tourbe répugnante des roturiers. Parce que le danger pouvait survenir de n'importe où, et qu'une telle prise de risque était inconsidérée. Et peut-être, enfin, pour une dernière raison qu'évoquer ici serait hors de propos. Car tous les hommes ont des secrets, et certains d'entre eux sont bien gardés.

Mais Greldinard était un combattant d'exception, et sa loyauté semblait sans faille. Après tout, n'était-il pas Général ? C'est pourquoi il accompagnait le cortège, avec autant de prudence que possible dans cette jungle impénétrable où un rat en cachait toujours deux autres. Mais, il le savait, personne ne pourrait rien faire si un assassin de talent se cachait dans la foule. Le seul intérêt de ces mesures était préventif ; mais, si les paysans montraient nettement moins d'audace face à l'armée régulière, ce ne serait certainement pas le cas d'un professionnel.

Oui, l'obsession de la sécurité était son devoir. Pas son travail : un noble ne travaille pas. Il s'agissait bel et bien d'une volonté inscrite dans sa chair, que tout lui interdisait d'abandonner. Aussi son regard inflexible n'avait-il de cesse de parcourir la masse, tout comme sa lame tournoierait avec fracas sur le champ de bataille.

C'est pourquoi il remarqua le vieil homme et son rejeton dès l'instant de leur arrivée. Greldinard serra les dents, prêt à en grincer mieux encore qu'un loup. Comment savoir ? Tous ces misérables se comportaient de manière identique. N'importe lequel aurait pu en fait cacher un poignard dans son dos. La litière de la Reine faisant obstacle, Greldinard n'était pas en pouvoir de repousser le mendiant lui-même ; mais il était tout de même responsable de ce qui arriverait, et il n'avait aucune intention d'échouer.

"Halte, maraud !"

Avec une vivacité et une efficacité militaires, le Chevalier Noir pointa du doigt trois gardes.

"Saisissez-vous d'eux !"

Les soldats se dirigèrent immédiatement vers le pauvre gueux et son petit, et ils s'exécutèrent sans montrer la moindre hésitation. Désobéir au très autoritaire Général Greldinard était déconseillé. D'autant plus que personne ne savait d'où il venait réellement... de sombres rumeurs parcouraient la garnison à son sujet.

La situation était de nouveau sous contrôle. Peut-être pour quelques instants seulement... mais la mission de Greldinard était accomplie. Il ne lui restait plus désormais qu'à prier pour que le Roi ne se montre pas stupide.

Greldinard n'aimait pas prier. Vraiment... il détestait les dimanches. Tous.

Mordred était suffisamment nerveux et agacé devant la lenteur de l'avancée du convoi...pour se soucier et surtout écouter les plaintes d'un gueux aussi...insistant.

Pourtant...le pauvre petit regard...misérable du garçonnet le fit fléchir...et le roy s'apprêtait à questionner le vieux père, quand Greldinard prit les devants.

Son maître ne pouvait le désavouer...pour son zèle...et le problème de ce jeune garçon ne serait point résolut dès à présent.
Néanmoins...Mordred lança tout de même ceci aux gardes emportant les deux infortunés :

Conduisez les à l'hôpital de charité!
On pourra sûrement soulager cet enfant là bas...
Allez!

Si ce gamin était condamné...même le médecin personnel du souverain ne parviendrait à le sauver.
Sur ce...Mordred jeta un dernier coup d'oeil en direction de la petite troupe s'éloignant...
Avant d'interpeller le sir Greldinard ainsi :

Que font vos hommes commandant?!
Débloquez moi ce passage de suite!
Exécution!

Si cela continuait ainsi...les souverains arriveraient en retard et après le commencement de la messe : et alors là...mauvaises impressions garanties!

Blanche soupira lorsque sa litière s’arrêta brusquement. Olivia avait lu le découragement de sa bonne amie et reine. Elle-même se demandait bien ce que pouvait fabriquer le roi. La reine descendit, peut-être au grand déplaisir du chevalier et de l’Agacement de son mari. La dame qui l’accompagnait en fut tout autant.

Majesté, remontez …

En public, Olivia se forçait d’appeler sa meilleure amie et presque sœur par ses titres et ce même devant la cour, mais lorsqu’elles étaient seules, ou seulement en compagnie du roi, elle se permettait à la fois de la réprimander par son nom, mais aussi de la tutoyer …

La reine n’avait pas l’humeur de broncher. Elle rentra dans la litière et attendit patiemment la mise en marche vers l’église. Olivia, quant à elle, se tourna vers le roi et le rustre Greldinard.

Vous pourriez au moins les relâcher …

Olivia sentait un danger, mais elle ne savait pas à qui il était destiné

Ne s'intéressant guère aux passants, il suppliait Mordred alors que l'enfant malade, qui tenait à ses chances de guérison, pleurait. Ils étaient tenus par les soudards et Gravaulloc se demandait comment frapper Blanche. C'est à ce moment qu'elle surgit, la grossesse glorieuse, et aussitôt une jeune femme la fit remontrer avant de se tourner vers le rustre qui servait de chefs aux soudards. Que faire?

"Majesté! La médecine des hommes est impuissante pour mon fils, mais vous êtes le Lieutenant de Dieu! Majesté offrez un miracle à mon fils! Oh majesté!"

Supplia alors Gravaulloc avec verve. Il sentait les soldats hésiter, leur étreinte se faisait plus faible mais… Il lui fallait approcher. Avec de la chance non seulement l'enfant rendrait Mordred malade, mais en plus il pourrait frapper Blanche!

En attendant, la foule, qui n'avait rien perdu de l'altercation, posait un regard plein d'attentes sur Mordred. Une voix seule puis bientôt une clameur générale scanda alors:

"Un miracle! Un miracle! Un miracle!"

Mordred allait-il laisser échapper sa chance de remonter sa popularité auprès d'un peuple accablé de guerres et d'impôts?

hj : Je suggère à Phocas d'intervenir!
Après tout...il pourrait bénir ce pauvre garçonnet, et beaucoup mieux que Mordred! Razz

Je laisse donc au prélat le loisir de poster Wink

Bouh

Bouh

bouh

Bouh

Bouh

hj : C'est marrant j'allais dire la même chose...en langage "adulte"! Razz

*se marre et fait un gros bisou*

Papa c'est fait avoir ^^

*poutou*

Bon sérieux! à qui le tour?

Allez, allez, on se décide mes bonnes gens! Very Happy

Moi j'attends Phocas en réactualisant la page trois fois par jour, personnellement Neutral

hj : Ah, toi aussi? :p
Patience, Diane (Phocas) ne doit pas avoir trop le temps (ou la tête à ça)
(Bise à elle!)

Thommm!!!!
Envoies un second couteaux! ton premier est quasi grillé!
Bouges tes miches quoi, p...urée! Razz

Sérieux t'attends quoi? :p

*s'appuie d'un coude sur son pote Greld, le plus nonchalemment possible*
-Ouè, donc, j'te disais que...l'autre jour, l'autre sot d'austrasien m'a dit que...
donc faudrait voir à...tu vois? le calmer un peu, quoi...
...

[ HJ : désolée, je suis en retard, réponse de Phocas ce vendredi, tard]

*L'attentat*

L'attentat