*Rencontre entre Alicia et Phocas*

Phocas écouta la jeune princesse énumérer les clauses de son pardon princier... il la trouvait vraiement intéressante et n'avait aucun doute sur son intelligence et son sens de la diplomatie te de la justice.
La première ne le surpris pas. IL était légitime de rétablir son frère dans ses prérogatives et il ne lui déplaisait pas d'avoir les deux rejetons d'Austrasie sous sa coupe écclésiastique... et pour le traité, il semblait que MOrdred ne pouvait qu'accepter ce genre de demande, elel aussi fort juste et équitable. Il convennait aus sens de Phocas que deux états étrangers se traitent de cette façon.

Quand elle en arriva à ce qu'elle demanda au sujet de Florin, il faillit tousser. Cela devrait êter un peu trop pour Mordred malgré tout le respect qu'il devait à l'ambassadeur de Byzance qui avait des entrées à Rome... Bien qu'en y réfléchissant Phocas était sûr, sûr et certain de trouver un plaisir infini à humilier un peu l'évêque qui ne l'avait jamais regardé, l'évêque qui semblait l'ame damnée de Mordred.

- Uhm -dit-il à la fin des demandes de la la Princesse Alicia- il va de soit que si son altesse royale le souhaite ... il va de soit que j'en m'engage sur toutes les demandes de la damoiselel d'Austrasie, je me suis engagé dans cette affaire et vous ai donné ma parole d'arriver à une concusion, je ne puis maintenant me dédire...


comme tu ne peux te dédire non plus Mordred d'Orcanie, pas devant moi en tout cas... pas encore du moins ... je l'espère.

Mordred jeta un coup d'oeil sybillin à Alicia, puis, apparemment hésitant, se tourna vers Phocas et acquiesça machinalement à l'écoute de ses propos ...
Certaines demandes étaient fort étranges, d'autres infaisables présentement ou même ... inacceptables ...
Il faudrait biaiser ou éluder ...

-" Pour commencer, je souhaiterais être de nouveaux libre et jouir de mon statut sans être inquiété par qui que ce soit."

Cela va naturellement de soit, altesse ...

"Je voudrais que mon frère ne soit pas envoyé immédiatement au combat mais suive une formation avec le meilleur de vos chevaliers et que Monseigneur Phocas, si il est d'accord, le prenne sous sa tutelle, comme il le fait avec moi."


Le Roy parut étonné et ne le cacha point :

Votre frère, ainsi que votre père, sont déjà en partance, en route, pour le pays de Gaurres ! ...


-" Dans nos intérêts communs, je souhaiterais qu'un traité de "bonne entente" soit signé entre l'Orcanie et l'Austrassie. Traité qui comportera des clauses que nous déterminerons ensemble, dont, l'assurance de l'immunité diplomatique pour nos représentants respectifs et nous même. Traité qui sera ensuite visé et approuvé par le Haut Roi."


De mieux en mieux, décidément la communication au sein de la famille d'Austrasie était inexistante :

Sachez que ce traité à déjà été conclu, avec votre père ...
Qui est, sauf votre respect, le seul habilité à conclure pareille alliance ! ...
Mais sachez également que le haut roi, mon oncle, sera avisé de cette union ...

"Et pour finir, les excuses publiques du Père Florin et de votre conseiller semblerait être de bon aloi."

Le Roy déglutit : il ne pourrais jamais contraindre Florin à faire cela ! ...
Dieu seul sait comment réagirait l'évêque face à une telle demande ...
Mais heureusement, les quelques jours séparant les évènements en la salle du trône et aujourd'hui avaient été riche en départs soudains et ... providentiels ...

Monseigneur Florin est lui aussi parti à la guerre, superviser en mon nom les opérations de siège du château de Baléagant ! ...
Quant au conseiller Kadoudal ...
Je lui ai fait comprendre qu'il était de son intérêt de quitter Warminster et de rejoindre ses terres ! ...
Peut être que celui ci aura la lucidité d'en tirer ... toutes les conclusions ...
Auquel cas ... il devra ultérieurement en subir les conséquences !

Je vous l'ai dit : j'endosse personnellement l'entière responsabilité de toutes les atteintes dont vous fûtes l'objet ...
Vous devrez vous contentez de mes excuses ! ...

De plus, et vous m'en voyez vraiment affligé, mais, je ne peu désavouer l'action de son excellence l'évêque Florin ! ...
Même si ... je regrette que nous ayons été contraint de sévir contre votre personne ! ...


Mordred réfléchit un moment et ajouta :

Si vous le souhaitez nous pourrions afficher notre réconciliation et donc notre bonne entente en public, devant la cour, ou nous pourrions réitérer nos mutuelles excuses ! ...
La cérémonie officielle annonçant le début de la guerre serait une excellente occasion pour se faire ...
Qu'en dites vous ? ...

Autant le reconnaître, Mordred se fichait pas mal de la réaction ou des exigences d'Alicia, puisque Théodoric lui était favorable et c'était lui le représentant légal de l'Austrasie ...
Et pour être tout à fait sincère ( hj : c'est l'auteur qui parle ) le Roy ferait tout son possible pour que Théo mette sa charmante fille sur la "touche" et favorise pleinement son héritier sir Marth ...
Le démon d'Orcanie, lui aussi, avait bonne mémoire ...

Non, en jouant ainsi la comédie, Mordred ne souhaitait qu'une chose : faire bonne impression devant le byzantin, et du même coup favoriser les futures tractations entre l'Orcanie et l'Empire ...

Bon, les choses se décantaient. En faisant ses demandes, il y avait au moins une chose dont la princesse avait été certaine, c'était d'obtenir des informations. Ce qui, lui manquait depuis qu'elle avait été mise au cachot. Elle prit le temps de bien assimiler ce que lui souverain lui avait appris. Elle ne s'était basée que sur ce qu'elle avait vu et entendu en dernier et les choses avaient changé depuis. Tant mieux. Durant tout le temps où elle avait été "coupée"du monde, elle avait craint le pire pour l'Austrasie, et sa famille. Mordred, ne pouvait pas mentir là dessus. Non pas à cause d'elle, mais surtout grace à la présence de Phocas. Quand à ce que le roi acceptait ou non, elle n'en avait pas vraiment cure. Elle avait ses informations. Elle sourit néanmoins à la demande du roi

- Sire, si vous le jugez utile, vous pouvez compter sur moi pour afficher notre bonne entente à la cour...mais il me semble que le meilleur moment sera celui où mon pére et mon frére reviendront de Gaures ainsi qu'au retour de guerre triomphant (naturellement) de Monseigneur Florin.

Elle ajouta
- Comme vous l'avez souligné précédemment, mon pére est le garant de l'Austrasie et je ne peux agir sans lui et sans son accord. L'impact n'en serait que trop négligeable.

Elle plongea de nouveau son regard dans celui du souverain

- J'ai bien peur que pour l'heure vous dussiez vous contenter de mes excuses en privée. Mais je vous l'ai dit, j'assume personnellement les conséquences de mes actes...

Et cela Mordred avait du s'en rendre compte. Le seul regret d'Alicia, était pour l'éducation de son frére. Un jour il serait roi (et là c'est la narratrice qui parle )et même si Marth avait toutes les qualités requises, rien ne tendait à les lui faire développer. Peut être que ce "séjour" en Gaures l'aiderait à s'affirmer un peu plus.

Bon... tant pis ! L'évêque local ne fera pas d'excuses publiques pensa Phocas qui se désintéressait un peu du reste qui n'était que détail de protocole des excuses...

Mais, bon, il y peut-être une petite opportunité à saisir...

- Si vous me permettez vos Altesses -et vous le permettrez, je n'ose en douter- je crois que vous êtes arrivés à un point d'accord, les excuses sont faites des deux côtés... et je remercie le Seigneur de nous avoir aidé dans sa grande mansuétude à arriver à cette douce solution.
Votre Altesse royale, loin de moi de vouloir vous rappeler certaines autres affaires, mais vous m'aviez proposé l'honneur de co-célébrer une messe en la compagnie de l'excellent Monseigneur Florin... celui ci ayant d'autres devoirs que le culte puis-je me permettre de vous proposer de célébrer cette messe en compagnie du pêre Agravain ? Je trouve ce jeune prêtre plein de talents... précoces mais ne pouvant que se développer... Mon sermon pourrait, si vous n'y voyez d'inconvénient porter sur le pardon... et vous, et Mademoiselle d'Austrasie vous signifier votre accord après la cérémonie. Ce sera public, placé sous la protection de l'Eglise... Pour les autres affaires, il conviendra d'attendre effectivement le retour de vous royales armées.

Phocas était toute amabilité envers les deux protagonistes, il ne précisait pas que célébrer messe avec ce genre de sermon "le pardon" ne lui semblait pas aller dans le sens de la chrétienté florininienne... un petit pied de nez que ce dernier ne raterait surement pas. Phocas était un taquin et un charmant prétentieux dans l'âme, il détestait par dessus tout qu'on le néglige... outrage qu'avait commis l'évêque.

Alicia était tout sourire. Elle avait envie de faire comme les enfants qui sortent de l'école en courant et en criant leur joie de voir leurs contraintes se lever. La farce se terminait comme elle avait commencé, avec une once de comique...tragicomique en fait. Elle allait sortir! Incroyable! Elle plongea dans une gracieuse révérence et adressa un salut à Mordred

- Entendu Sire! A trés bientôt!!!


Puis une fois celui ci partit, elle se retourna vers son bienfaiteur, le regard pétillant et lui posa un respectueux et spontané baiser sur la joue.

- Pardonnez mon éffronterie, Monseigneur, je ne recommencerais pas et suis prête à faire pénitence. Mais je suis tellement heureuse! Rendez vous compte, je pensais mourir! Et c'est à vous que je dois la vie sauve. Merci, merci!

Elle le regarda à nouveau. C'était stupide, mais voilà elle n'y pouvait rien. Son pére à elle n'avait pas jouer son rôle. Il ne l'avait jamais fait. C'est lui qui aurait du se trouver à la place de Phocas. C'est lui qui aurait du faire des pieds et des mains pour sauver sa fille. Mais il n'en avait rien été. C'était dur, trés dur. A comprendre et à accepter. Elle ignorait encore comment elle pourrait remercier Phocas et il était surement trop tôt pour le lui demander. Le temps venu, elle payerait la dette qu'elle avait envers lui.

Phocas aussi était très heureux, l'attitude de Mordred envers lui le rassurait au plus haut point. Sa mission était en très bonne voix et il décida de se montrer plus conciliant avec le Roi, tant qu'il pourrait l'influencer en tout cas.

Il était heureux pour la jeune princesse d'Austrasie... et pas uniquement parce qu'il la considérait comme revevable... juste parce qu'il avait été outré par la traitement réservé à la demoiselle.

Quand le Roi quitta le cachot "de luxe" il le salua dignement et avec respect... il avait quasi changé d'avis sur lui.
Et d'un geste surprenant de sa part, il pris dans ses bras la princesse.

- Ah, Princesse, je suis heureux que vous soyez restaurée dans vos droits... légitimes, oui, légitimes, mon enfant.


Il la lacha, réalisant que son enthousiasme était peut être un peu trop démonstratif, c'était son côté oriental...

Un peu rougissant, il repris rapidement sa tête de comploteur... et chuchotta :

- De plus, ma fille vous m'avez donné l'occasion de tester le pouvoir que j'ai en Orcanie et surtout celui que j'ai sur son Roi ... à votre avantage et non intentionnellement, j'en conviens.

Petit sourire...

- Le Roi Mordred me ménage ... et je reconnais que du coup je suis beaucoup plus porté à l'indulgence à son égard. Ce qui n'empêche pas qu'il nous faut découvrir de concert, avec l'aide de mon sbire préféré, ce qui "empoisonne" votre royal géniteur... tâchez de voius en procurer un bon échantillon et remettez le moi lors de votre pochaine confession. N'oubliez pas que je suis désormais votre père spirituel.

Nouveau sourire très franc.

- Maintenant, je vais vous laisser regagner vos appartements... et me rendre de ce pas à l'église voir les deux prêtres qui vont m'assister à la messe dominicale. Je compte sur vous pour une confesse... rapide ! Et compte sur vous pour redevenir la Princesse d'Austrasie !

Alicia ne savait pas trop quoi penser du roi. Si elle avait trés envie d'effacer de sa mémoire tout ce qui s'était passé, elle ne le pouvait pas. Et elle en porterait toujours les marques. Personnalité étrange et complexe que celle de ce souverain. Mais une voix intérieure lui soufflait de se méfier et de surtout ne rien oublier. ll allait falloir qu'elle l'évite au maximum...ce qui ne serait pas bien difficile. Elle sourit de nouveau à son bienfaiteur, heureuse d'avoir quand même gagné dans toute cette histoire, un pére spirituel aussi fin d'esprit, généreux et intéressant.

- Je crois que seul l'avenir nous dira qui est vraiment ce roi...et vous pouvez compter sur moi pour venir vous parler rapidement et (petit rire un peu nerveux) tenter de ressembler à une princesse. A trés vite mon Pére et grand merci encore!!!

Des gardes vinrent la chercher et Alicia était de nouveau libre. Elle jeta un dernier regard à la piéce. Elle avait beaucoup perdu mais beaucoup appris également. Mais rien n'était jamais acquis et peut être bien qu'elle repasserait par là un jour...La Princesse avait trop de convictions qu'elle ne pourrait pas étouffer trop longtemps