Morrigane Agarwen Créatrice et Animatrice
Nombre de messages : 918 Age : 34 Camp : le sien.. celui de Mordred, à ses heures perdues, celui d'Avalon, dans son coeur Classe sociale : Barde du roi Mordred Terre : aucune! Date d'inscription : 10/04/2007
Feuille de personnage Religion: Païen Statut Social: Barde du Roy Mordred
| Sujet: On the road again... Jeu 1 Nov - 6:48 | |
| Morrigane fit quelques pas sur les tuiles glissantes, avec d'immenses précautions pour ne pas risquer de se birser le cou sur les pavés en contrebas. Elle trouva enfin un appui stable, crapahuta sur quelques mètres avant de s'asseoir sur la flèche du toit, le dos calé contre une cheminée bouchée.
La barde souffla un peu, et porta son regard sur les étendues brumeuses que l'on distinguait par-delà les murs.
Oh oui. ça faisait tellement de temps que ça la démangeait.... Même si l'hiver n'était pas une bonne saison pour prendre la route, elle n'en avait cure, l'envie était la plus forte. Mais aller où? La guerre était en Gaurres; les Orcades étaient de nouveaux aux mains de la Bretagne chrétienne.
La jeune femme remua sur son séant, soucieuse. Un souffle d'air froid fit voleter ses cheveux et lui apporta une petite plume sombre qu'elle attrappa au vol et regarda se balancer dans les rafales, songeuse. Minute... Depuis quand se préoccupait-elle des clivages politiques? Jusqu'à nouvel ordre, rien ne l'avait jamais empêchée de parcourir le monde. Alors pourquoi devrait-elle craindre une poignée de nobliaux qui ne prêteraient sans doute aucune attention à la pauvre petite païenne qui arpentait leurs routes.
Dieux... Depuis quand n'avait-elle pas seulement quitté les murs de Warminster? Depuis quand n'avait-elle pas marché, sans but, pour le seul plaisir de la chose, et de voir se dérouler le paysage, sans fin? Elle avait l'impression d'être au service de Mordred depuis des siècles... Des années? Peut être.. Les soucis de ces derniers temps avaient effacé sa conscience du temps. Peut importait la durée, en réalité; quel que soit le nombre des années, des mois, des jours; elle savait juste que ç'en était trop.
Un sourire se peignit sur son visage et elle laissa échapper la plume qui s'envola, portée par le vent du nord, virevoltant au-dessus des toits comme une promesse, un songe, un murmure.... Nébu surgit à cet instant, et se posa sur son épaule.
-Où étais-tu toi? Murmura-elle.
Elle caressa la petite tête du volatile en songeant qu'il n'allait pas leur manquer, aux bonens gens de Warminster. Depuis peu, le corbeau avait prit la salle habitude d'entrer par les fenêtres ouvertes, de chaparder des morceaux de viande ou même de poursuivre des rats jusque dans les maisons. L'inaction lui pesait encore plus qu'elle... Nébuchad était encore un oiseau sauvage, habitué aux vastes étendues, aux bois sombres et aux prairies libres. Tant de murs, tant de prisons de pierres...
Morrigane soupira d'aise, et ferma les yeux en se laissant aller dans le vent qui soufflait, s'enroulait autout de son agréable silhouette, chantait dans ses cheveux, faisait voleter ses tresses, y plongeant comme les mains d'un amant.
N'oublie pas le vent des routes...
Elle ouvrit les yeux.
Lui ne t'oubliera jamais.
La simple expression de son visage, l'éclat de ses yeux lui auraient valu le bûcher.
Tu es née par lui et par lui tu vivra
Elle se redressa, sa main se referma sur la petite croix de buis qu'elle portait au cou.
Morrigane je te nomme, Morrigane des corbeaux, fille de rien et enfant de tout.
C'était tellement stupide... Elle dévala le toit, manquant de s'écorcher les pieds sur les tuiles, Nébu voletant derrière elle comme un fragment de velours dans la tempête. C'était décidé. Elle repartirait, sur l'heure si elle le pouvait.
Les corbeaux et les saltimbanques ne sont pas des oiseaux que l'on peut enfermer. | |
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