En attendant la guerre...

Alvélion avait attendu une quelconque réaction de la part de la jeune femme. Celle-ci n'avait bronché nul mot ni même esquissé le moindre geste. Elle semblait être en méditation ou quelque chose qui ressemblait à cet état de plenitude. Il ne voulait en aucun cas l'intérrompre et était comme fasciné par cette femme qui était pour lui d'un terrible charisme.
Il préférait rester contre ce morceau de bois auquel il était adossé, parfois jettant quelques regards à deux trois Orcaniens paradant entre eux en guise d'entraînement.

Soudain une autre jeune femme dont cette fois il connaissait l'identitée, apparut. Elle était charmante, non... belle, magnifique, envoûtante. Les mots ne suffisaient pas à décrire pareille beautée. Il n'avait sut quoi lui dire lorsqu'on l'avait présenté à cette fleur qui ne faisait que de s'épanouir de secondes en secondes. Oui c'était la Picte Andra Ciorstag. Une somptueuse princesse aux allures félines de guerrière.

Le prince Alvélion dégloutissait avec malaise, osant à peine marcher vers elle. Pour finir il vint à sa rencontre d'un pas hésitant, la sueur perlant petit à petit son front et la salua respectueusement.

- Ma dame...quel bonheur que de vous revoir. Je ne pensais vous rencontrer ici...

Tout en relevant le buste, il remarqua que la très belle femme portait à sa ceinture une dague. Nullement étonné, Alvélion esquissa un léger sourire et reprit contenance. Il jeta un rapide regard dans la direction d'Enderlaine et déclara en souriant:

- Alors comme ça vous vous connaissez? Le hasard fait bien les choses et j'en suis heureux. dit-il en se tournant à présent vers elle, espèrant une réponse de sa part.

Ederlaine se retourna, un sourcil lever, en observant la jeune femme qui venait à peine de l'interpeler...Tiens...Une autre picte. La belle femme croisa les bras et sourit malicieusement. Ederlaine était bien connu au près des pictes.

Puis il y avait det homme qui l'avait quelque peu observer. Elle ignorait de qui il s'agissait mais autant mieu le connaître maintenant. Peut-être lui serait-il utile...

-Tiens...Il fallait bien sur une picte pour me reconnaître! Votre nom m'échappe...Vous êtes?

Ederlaine regarda ensuite l'homme du coin de l'oeil et elle lui sourit. Usant de ses charmes, elle tenta de l'ensorceler un peu, question de ne pas se faire d'ennemi trop rapidement...

- J'ai la malheureuse impression de ne point vous connaître...Nous sommes nous déjà rencontrer au paravent?

Depuis que Ederlaine et Andra étaient présentes près de l'air d'entrainement, les soldats combattants en ces lieux étaient bien moins vaillants ...
Il est en effet bien difficile de ce concentrer sur une chose ( les exercices), et une autre (plus triviale) ...
D'autres au contraire redoublaient d'effort, faisant preuve d'un zèle bravache des plus facheux ...
Que ne feraient pas certains pour ce faire remarquer ...
Même au risque de blesser son adversaire de duel ...

Toujours est t-il que tous se figèrent lorsqu'ils entendirent le son du cor qui annonçait ... L'arrivée ici même du Roi en personne ...
Et quand ceux ci apperçurent Mordred juché sur son destrier, encadré par plusieurs cavaliers de sa garde personnelle, brillant de mille feux avec son armure dorée, tous les soldats s'empressèrent de former une véritable haie d'honneur ...

Le jeune souverain mit pieds à terre et passa prestement en revue les deux colonnes de soldats l'entourant, pour enfin s'immobiliser, tout sourire, devant ses trois hôtes ...

Mordred les salua tous d'un signe de tête ...

- Altesse,

Madame,

Mon ami,

Puis le Roi se tourna vers Ederlaine :

- Je constate avec plaisir que vous avez déjà fais connaissance avec mes hôtes ...

Vous connaissez sans doute son altesse royal, la princesse Andra Ciorstag, fille du roi des pictes, régnant sur des contrées que vous connaissez également je suppose ...

Et laissez moi vous présentez le prince Alvélion, fils du brave seigneur Avallach, roi du Gwynedd ! ...

Chaque présentation faite par Mordred était prolongé et souligné par un geste gracieux de la main, en direction de la personne en question ...

Enfin le Roi considéra Ederlaine avec une certaine ironie ...

- Et bien ma chère ?...

Etes vous disposez à débuter l'entrainement ? ...

Laissons donc nos deux amis à leurs discussions ! ...

Mordred adressa un sourire à Ciorstag et un regard complice à Alvélion, puis tendit le bras à Ederlaine, l'invitant à le suivre au centre de l'air de combat comme on sollicite une noble dame pour aller danser ...

Aux paroles du prince Alvélion, Ciorstag ne put s’empêcher de prendre des couleurs. La jeune fille s’autorisa un regard vers celui-ci, et esquissa un petit sourire légèrement embarrassé. Elle perçut son hésitation lorsqu’il vint vers elle, et elle ne put s’empêcher de sourire davantage. Eh bien, qu’avait-il ? Se sentait-il aussi mal à l’aise avec elle qu’elle l’était en face de lui ? Voilà qui n’allait pas arranger les choses ! Néanmoins… quelles choses ? Ils ne se connaissaient pas, ne s’étaient jamais vus auparavant, et allaient certainement être déclarés officiellement ennemis dans deux semaines tout au plus. Alors, cela valait-il la peine de perdre la tête pour quelques jours ? Et puis, c’était une toute nouvelle sensation, pour Ciorstag… Jamais la princesse ne s’était intéressée plus que cela à une autre personne qu’elle-même – d’où un côté narcissique assez prononcé -, ou un membre de sa famille. Et encore !

Ciorstag s’inclina légèrement devant le prince de Gwynedd pour le saluer, et lui répondit avec un gracieux sourire.

" Bien le bonjour, Prince. La surprise et le plaisir sont réciproques. "

Laconique, comme toujours – et comme la plupart des pictes -, la princesse n’enjolivait pas ses phrases de fioritures inutiles, et s’exprimait avec un ton des plus courtois. Sa voix était claire et posée, mais on pouvait percevoir un soupçon d’effarouchement. Puis, son attention se reporta sur Ederlaine. Oooh… elle ne connaissait pas la fille aînée du roi de son propre peuple, la future héritière du trône picte ! Un rictus railleur étira ses lèvres roses, et Ciorstag leva fièrement la tête. La guerrière en face d’elle la dominait d’une bonne dizaine de centimètres, mais elle avait autant –sinon davantage – de prestance. Son regard empli de sarcasme la toisa un instant, et ce fut avec une voix vibrante d’ironie qu’elle déclarât avec hargne :

" Je déplore que parfois l’ignorance n’a d’égale que l’arrogance. "

Elle ne se souciait pas de la réaction d’Ederlaine, si seulement il y en avait une. Ciorstag avait dit ce qu’elle avait à dire, et ne perdrait pas son temps à s’expliquer. Comment pouvait-on se qualifier comme picte, lorsque l’on ne savait même pas celui qui veille sur soi, et dirige ses terres. La provocation n’était pas feinte, et sitôt ses paroles prononcées, la princesse lui tourna le dos avec ostentation. Elle se dirigea vers un poteau de bois, et s’y adossa tranquillement. Faisant mine de s’intéresser à l’écorchure qui lui brûlait la paume de la main gauche, la jeune fille écouta avec un petit sourire amusé l’attitude charmante d’Ederlaine, ainsi que son ton doucereux. Un pincement de jalousie titilla le cœur insensible de Ciorstag, qui releva la tête avec un air narquois. Qu’elle le courtise si cela lui chantait ! La belle picte l’oublierait bien vite… du moins, elle l’espérait ! De toute façon, le trouble que semait le jeune homme chez elle l’agaçait déjà bien assez. Autant se faire une raison, et cette raison pouvait s’appeler aussi bien Ederlaine, mais surtout pas Ciorstag. Elle n’en avait guère le droit, ni le temps, ni l’esprit. Essayait-elle de se persuader…

La jeune fille s’intéressait vaguement aux quelques combats des hommes qui se trouvaient non loin de là, et qui se donnaient plus en spectacle qu’autre chose. Elle porta une vague attention au groupe le plus proche, et dont les guerriers, à une dizaine de mètres d’elle et de son poteau, ne cessaient de lorgner vers elle. Impassible, son expression, et même lorsque tous ses raidirent en entendant le cor qui annonçait l’arrivée du roi Mordred. Il était splendide, ce matin. Etincelant serait d’ailleurs plus approprié… Ciorstag effectua une courte mais gracieuse révérence, et décocha un sourire affable au souverain. Sa réserve semblait fondre d’heure en heure, et la jeune fille devenait de plus en plus chaleureuse.

" Bonjour, Roi Mordred… "

La petite picte ne jeta pas un regard à Ederlaine, et se contenta de fixer Mordred avec respect. Ce fut seulement lorsqu’il fit allusion à un entraînement que Ciorstag dirigea son regard vif sur elle. Elle était fort impatiente de voir cela… Mais voir Mordred battu, ou Ederlaine vaincue ? Qui savait… Les deux, probablement. Elle s’adossa sereinement à son poteau, et croisa ses bras nus et diaphanes. L’allusion de Mordred la fit sourciller, et elle le considéra avec une feinte innocence. Le sourire de l’orcanien la laissa un instant perplexe, puis elle regarda Alvélion avec incertitude. Quel était ce regard complice ?... La jeune fille haussa imperceptiblement les épaules, et adressa à ce si charmant prince un sourire désarmant.

Ederlaine ne put s'empêcher de rire légèrement, comme le son d'une douce brise discrète. La princesse picte se croyait peut-être trop importante. Bien sur q'Ederlaine connaissait son identité mais pourquoi ne pas la provoquer un peu? La séduisante femme qu'était Ederlaine pouvait ecraser n'importe qui du revert de la main...Même Arthut aurai eut beaucoup de difficulter a esquiver l'ouragan Hasley...

La belle femme fit une venimeuse révérence au roi Mordred malgré ses habits de combats. Elle était prête a l'affronter. Restait plus qu'à se débarasser des deux autres ridicules tourtereaux inavoués...Néanmoins, Ederlaine avait envie de jouer un peu. Elle lança un sourire dévastateur au prince et laissa une vague de charme emmaner d'elle afin d'Entourer les hommes présents sur le terrain.

- Andra, nul besoin d'être offusquer, j'ai quitter le royaume picte parce que je m'y plaisait pas alors ne vous étonez pas de ma reaction face à la royauté...

Ces paroles furent jeter hors des séduisantes lèvres d'Ederlaine comme du poison. La picte ne ménageait personne...

- Alors mon roi? Vous dites être prêt pour m'affronter? Eh bien, voyons voir si ce que vous dites est vrai...

Un léger frisson de contentement parcourut l'échine de Mordred : l'audace et l'insolence de cette femme avaient le don d'irriter autant que d'intriguer le jeune roi ...
Le souverain esquissa un léger sourire ironique ...

- Je suis toujours prêt pour un combat, même si j'avoue n'avoir jamais jusqu'ici affronté une femme sachant manier l'épée ! ...

De plus je vous préviens ! ...

Prenez un écu, je n'ai point l'habitude de ménager mes adversaires, quel qu'ils soient ! ...

Ceci dit, Mordred sortit son épée du foureau, se saisit du bouclier que lui tendait un écuyer et attaqua s'en crier gare ...
Celui ci tenta vainement mais avec force de porter un certains nombre de coups à Ederlaine, au niveau de l'épaule ou des jambes, mais à chaque fois la jeune guerrière réussit à parer ses offensives ou l'épée manquait sa cible ...
Néanmoins les attaques du Roi redoublèrent en intensité, si bien qu'Ederlaine dut peu à peu reculer, comme bousculé par les coups de boutoir de Mordred, plus véhément que jamais ...
Pourtant l'acharnement du Roi ne servait à rien, son adversaire reculait mais résistait encore : passablement énervé Mordred finit par brandir son arme à deux mains et l'abattit brutalement sur l'épée d'Ederlaine ...
Les deux combattants se regardèrent droit dans les yeux pendant que l'un et l'autre tentaient de faire céder son adversaire ...
Les lames crissaient atrocement ...
Puis mut par une énergie subite Mordred repoussa rudement Ederlaine en arrière et la fixa avec intensité ...

- Bien ! ...

Vous savez parez, vous savez esquivez, vous savez résistez ! ...

Mais savez vous attaquez et surprendre votre adversaire ? ...

Si oui prouvez le et ... étonnez moi ! ...

Je n'attends que cela ...

Le Roi se remit en garde, un rictus moqueur aux lèvres ...

Ederlaine sourit. Elle se redressa, baissant ses gardes et fixant le roi en plein dans les yeux, cherchant à y voir la lueur de doute qui y brillait sûrement. C'est alors qu'elle se précipita sur lui sans même crier garde et qu'au dernier moment, elle balança son épée devant Mordred qui l'évita rapidement...Cependant le tour n'était pas finit.

Mordred, encore un peu débalançer de son reflexe rapidement ne vit pas la belle femme l'attaquer directement dans les jambes, le faisant fléchir sur le sol poussièreux du terrain d'entrainement. C'est alors que le vrai combat débuta. Ederlaine empêcha Mordred de se relever en se posant directement sur lui suite un un saut réussit. Le roi la propulsa ensuite loin de lui mais cette dernière revint à l'assaut dans un cri assourdissant. Elle executa une fainte plus qu'habile et se retrouva, en un quart de seconde, derrière Mordred qui n'eut pas le temps de se retourner pour lui faire face.

Elle lui asséna un puissant coup dans le dos, sans même ménager sa force. Elle posa ensuite une main sur l'épaule du roi et le fit balancer vers l'arrière. Mordred D'orcanie se retrouva pour la deuxième fois, au sol.
Ederlaine posa ensuite sa lame sur la gorge à découvert du roi. Elle exerça un légère pression tandis qu'un large sourire se peignait sur les lèvres charmantes et pulpeuses.

- Ça vous a plu?

Décontenancé par la rapidité et l'agilité de son adversaire, Mordred resta stupéfait durant un lèger instant ...
Puis refoulant le sentiment de honte qui commençait à l'envahir, le Roi esquissa un rictus ironique ...

-" Oui, beaucoup ...

Vous méritez amplement votre réputation ma chère ...

Mais ... Cessez donc de pointer cette lame vers moi ...

L'orcanien écarta la pointe de l'arme d'Ederlaine d'un doigt ...


- ... Mes hommes pourraient en prendre ombrage ! ..."

Des soldats se précipitèrent et aidèrent leur souverain à ce relever ...
Puis lui retirèrent son armure souillée et cabossée ...
Mordred reprit son souffle et s'adressa à la jeune femme :

-" Après cette démonstration fort instructive, pourquoi ne point chevaucher ensemble aux allentours du château et au delà ?! ...
C'était votre souhait d'ailleurs ... "

Sur ce, le Roi remonta prestement à cheval ...

-" Que vous plairez t-il de voir en premier lieux, Ederlaine ? ... "

Mordred porta son regard vers la jeune picte avec nonchalence et lui sourit, c'était peu de dire que cette femme l'avait plus qu'impressionné ...

Ederlaine longea le cheval au garot et s'arrêta du côté gauche. Le roi était encore un peu éssoufler de son exemple de combat et la belle femme en était fière. Après tout, les belles femmes n'étaient-elles pas les plus dangeureuses?

La jeune picte afficha un glorieux et charmant sourire au roi et défit sa longue natte, tout en observant d'un oeil doux, le souverain d'Orcanie. Il était moins laid que ce qu'elle avait entendu...

- Je n'ai pas de monture mon roi.l L'écurie est loin?

Andra vit le prince Alvélion s’approcher, et elle persista dans sa feinte indifférence. Elle savait qu’il était tout proche, mais elle laissa posé son regard sur les deux combattants le plus longtemps possible. Enfin, lorsque sa présence acheva de ronger sa curiosité et son trouble, la charmante petite picte daigna enfin poser ses yeux clairs et limpides sur le séduisant gallois. La jeune fille l’écouta avec une relative attention, puis ses lèvres rosées esquissèrent un mince sourire. Andra aurait voulu lui demander pourquoi cette amertume qui avait tordu son rictus, et pourquoi prendre la fuite aussi tôt ? Il venait à peine d’arriver…

La jeune fille ne répondit rien tout d’abord ; elle cherchait une formule appropriée pour le saluer courtoisement, puis la traduisait dans la langue usitée généralement par tout le Sud de la Bretagne. Néanmoins, elle eut la gorge trop serrée par l’émoi et le regret pour parvenir à parler tout de suite. Ce ne fut que lorsqu’il fut à une dizaine de mètres qu’elle lui lançât, un soupçon de détresse dans sa voix si claire et si douce, et qui démentait fortement avec son tempérament :

« Il n’y aurait plus jamais de meilleures conditions ! »

Son exclamation avait été entendue uniquement d’eux deux, le combat de Mordred avec Ederlaine avait déjà commencé, et les soldats les plus proches les regardaient avec une curiosité non dissimulée. Le ton flûté de sa voix était parvenu à passer outre le bruit des armes, le fer contre le fer, du tumulte alentour. Andra espérait qu’il eût entendu, et darda sur sa silhouette à la fois solide et mince un regard inquiet et abattu. Elle avait parfaitement raison, la situation ne pourrait pas être meilleure que celle actuelle : la guerre se préparait, mais elle n’avait pas encore lieu. De plus, les pictes n’avaient pas encore choisi leur camp… Et la jeune princesse se promit d’intercéder en faveur de l’Orcanie, mais pas seulement par pur intérêt personnel : elle avait pressenti la puissance du roi Mordred et de ses alliés dont le Gwynedd, et le souverain orcanien était presque parvenu à la convaincre entièrement de plaider une neutralité face à ses conflits qui, selon elle, ne les concernaient guère.

Alvélion se retourna une dernière fois vers elle, et son cœur rata un battement. Andra se mit à maudire sa sensibilité, et tenta de lui offrir son plus beau sourire ; néanmoins, il était davantage désespéré que charmeur. Elle ne vit pas venir la silhouette massive de son compagnon Leod, qui attira l’attention de tous, sauf d’elle-même, trop perturbée par le prince de Gwynedd. Il se pencha vers elle, et lui souffla quelque chose à l’oreille. Elle ne parvint à saisir que quelques mots, qui lui permirent de comprendre aussitôt la situation.

Frère… Aodhan… Gaurres… Audience… Baléagant…

S’arrachant à l’image d’Alvélion, la princesse se tourna vers Leod, stupéfaite. Le guerrier fut parcouru d’un frisson lorsqu’il vit le regard étincelant de fureur de la jeune fille, et il jugea que c’était là un mauvais présage. En effet, Andra se retenait à grand-peine de ne pas laisser éclater sa rage ; elle serra les dents et les poings, si fort que les jointures blanchirent et certaines articulations craquèrent. Fulminante, la picte foudroya du regard son compagnon, qui baissa les yeux ; elle prendrait son insistance pour de l’insolence. A voix basse, et en langue picte, Andra demanda laconiquement des explications à Leod, qui répondait de la même manière. Les questions se limitaient à des « quand ? » ; « où ? » ; « qui ? », chuchotements rapides et frénétiques qui dénotaient la grande irritation dans laquelle se trouvait la jeune fille, qui finalement, au bout de quelques minutes, reprit son expression impassible malgré son envie folle de faire éclater sa rage.

Elle jeta un furtif regard à Mordred, et eut un rictus désolé. Elle ne jeta pas un regard à Ederlaine, mais avait déjà délibéré sur son sort si elle remettait les pieds en terres pictes, ce qui n’arriverait assurément pas de sitôt. Puis, de sa preste démarche, elle regagna leur campement improvisé, puis aboya plus que n’ordonna leur départ de Warminster, après avoir envoyé un pli d’excuses élogieuses à l’égard de Mordred, écrite sous la menace par un jeune moine qui passait devant eux. Une heure plus tard, toutes personnes pictes avaient totalement disparu du décor qu’était le château d’Orcanie…

Quels avaient été les motifs pour qu’ils partissent si promptement ? Mordred le saurait bien assez tôt pour cela…

Mordred prit le sourire langoureux d'Ederlaine pour de la malice et lui décocha un rictus géné en échange ...
Décidément cette femme l'irritait autant qu'elle l'intriguait ...
La jeune picte formula une question et pour toute réponse le Roi considéra l'un des cavaliers de son escorte et lança au soldat :

- Toi !...

Donne ta monture à ma noble invitée ...

L'homme s'exécuta et Ederlaine fût bientôt pourvut d'un cheval aussi robuste que rapide ...
Pendant que la jeune femme enfourchait sa monture, Mordred apperçut Andra s'éloignée et celle ci lui adressa un coup d'oeil et un sourire fort sybillin ...
Le Roi la salua, sans ce douter le moins du monde de ce qui pouvait se tramer ...
Il se tourna enfin vers la picte et déclara :

- Si vous êtes prête, allons de ce pas cheminer autour des murailles de la cité, vous pourrez ainsi vous rendre compte des capacitées de défense de Warminster ! ...

L'orcanien talonna sa monture et précéda son hôte ...

Ederlaine monta gracieusement sur sa monture et lança un regard aprobateur à L'orcanien. Elle était bel et bien prête pour aller faire un tour de la propriété du roi Mordred. Rien de plus enrichissant que de mieux connaître ce drôle de personnage.

L'élégante femme se mit droite sur sa monture et alla se mettre à la hauteur de Mordred. Elle échangea un autre sourire charmeur avec le roi puis détourna son regard de ce dernier pour le laisser se poser sur quelque soldats au regard méfiants. Elle avait l'air d'une ensorceleuse, d'une paîenne dissimuler sous de beaux apparâts. Pourtant, les hommes se laissait généralement charmer, il ne suffisait que d'un sourire bien envoyer de la part de la jeune picte pour optenir ce qu'elle voulait. Pouvoir, argent, amour...

Ederlaine chassa rapidement le mot "amour" de son esprit. Elle ne voulait plus avoir a y penser...Pas après ce qu'il lui avait fait...

- J'ai bien hâte de voir ce que L'Orcanie cache en son sein. Plusieur dise que l'armée est impressionante et bien entrainer...

La belle picte marqua une pause. Elle voulait découvrir Mordred et, parler de la force de son armée n'allait sûrement pas l'Avancer. Elle se risqua

- En toute honnêteté Mordred, que pensez-vous de moi?

Une fois avoir franchit le périmètre de l'enceinte du château et traversé la grande cité de Warminster, les deux cavaliers sortirent de la ville et longèrent un moment les hautes murailles de cette véritable forteresse ...
Mordred prit la parole et s'efforça de répondre au mieux à la première question de son invitée :

- Mon père à fait de l'Orcanie une puissance militaire non négligeable mais incapable d'égaler la grande armée de mon oncle Arthur, le haut roi de Bretagne ...
De plus hors temps de guerre mon armée est assez réduite, bien que composée de très bon soldats ...
Mais depuis le début du conflit m'opposant à Baléagant, celle ci à quasiment doublée, grâce à l'apport des paysans du royaume, incorporés pour l'occasion ! ...
Mes officiers sont compétants ils sauront les former en conséquence ...
Je puis également compter avec l'arrivée de moults mercenaires, attirés par l'appat du gain et le gout du risque ...

La seconde demande de la jeune femme déconcerta grandement Mordred, celui ci sourit et répondit malgré tout en toisant Ederlaine :

- Que ... Vous êtes une femme étonnante ...

Aussi forte ... que raffinée, ce qui n'est point banal ! ...

Ensuite à vous de vous dévoilez davantage et ... de me prouvez en quoi vous pouvez m'être utile pour contrer les plans du barbare de Gaurres ! ...

Vous verrez alors que ma réputation d'homme généreux n'est pas usurpée ! ...

Le Roi constata qu'ils avaient déjà parcourut un certain chemin et approchaient de la lisière de la forêt ...
Il lança un regard malicieux à Ederlaine ...

- Que diriez vous de me prouvez si vous êtes une cavalière accomplie chère amie ?! ...

Essayez donc de me devancer et de parvenir avant moi dans la forêt !

Ceci dit Mordred talonna violemment sa monture et partit au galop, non sans avoir adressé un dernier coup d'oeil de défis à la jeune picte ...


( hj : rv dans la forêt, à toi l'honneur partenaire )

[modération: vous auriez aussi put faire un autre sujet! ^^ bref qu'importe, simple remarque]