Douceur matinale [ Avec Gweny ]

Ophélia avait posé son royal corps sur un petit banc, près du feu brûlant chaudement dans l'immense hâtre de pierre grise. Concentrée, la belle dame d'Orcanie effectuait un fin travail de broderie sur l'une des trop nombreuses robes de l'unique fille de la famille souveraine d'Orcanie. Son attention y était rivé, comme si plus rien autour d'elle n'existait, pas même les trois petits poupons royaux, dormant paisiblement dans leurs langes respectives.
Le temps s'écoulait au rythme de ses coups d'aiguille et peu à peu, des motifs floraux fort ravissant prenait forme sur le tissus de lin fin rouge, couleur très prisée lors de ce siècle, à cause du coût de la teinture et de la difficulté de s'en procurer.

L'air était lourdement chargé de chaleur malgré le fait que les fenêtres étaient grandes ouvertes sur l'air automnale.

Gwen passait parfois ses journées dans la salle des dames, avec la comtesse de Mannach , sa grande cousine, ou les quelques femmes qui s'y trouvaient. Mais Gwen n'aurait jamais cru revoir la reine. Leur dernière rencontre avait été catastrophique et la cousine de la reine l'avait durement sermonnée.

Lorsqu'elle avait mis les pieds dans la salle, la petite princesse resta près de la porte, comme si elle sentait un malheur arriver. Elle regardait sa tante avec un étrange regard.

Pour tout dire, la princesse ne savait pas quelle attitude adopter avec Ophélia.

Ophélia, concentrée sur son travail, se laissait bercer par le chant d'une jeune demoiselle de la noblesse, accompagnée par sa soeur, à la harpe. Le chant était si beau... si doux... si naïf... et si simple. Ou s'y plaisait à l'écouter - quoi que la jeune fille n'eut pas une voix très mélodieuse! - tant il couvrait le coeur de bonheur... L'amour, véhiculé à travers les paroles en langage commun, faisait rêvasser les demoiselles encore célibataires, alors que les dames déjà mariés - ou les quelques rares veuves - souriaient à l'absurdité de ses sentiments romancés par une imagination trop fertile... trop rêveuse... trop innocente!
La réalité n'était pas aussi belle que le rêve! Et la vie était beaucoup plus difficile qu'on ne pouvait l'estimer à l'âge d'imaginer... un jour ou l'autre la dure réalité rattraperait cette jeunesse trop gâtée!

La reine n'ouït aucunement sa nièce entrer dans cette chambre réservée aux femmes de la noblesse, pratiquant leurs arts avec adresse. Elle ne la vie pas d'avantages, penché tout au haut de son magnifique travail de broderie...

La jeune altesse s'approcha doucement de la reine. Plus elle se faisait discrète, plus on ne lui parlait pas. Elle était devenue un fantôme en Orcanie.

Elle finit par venir s'asseoir près d'elle. La jeune enfant était devenue muette.

Ces derniers jours, elle s'était faite distante entre les membres de sa famille. Elle ne parlait pas du tout à son père, vu leur dernière querelle, Mordred , il était trop occupé, tout comme Agravain, Morgause était prise avec d'autres problèmes et sa gouvernante, la seule femme qui lui restait après la dame de Mannach, avait disparu de la circulation du château.

Peut-être, pourrait-elle oublier cette vieille querelle avec Ophélia, mais elle n'arrivait pas à sortir de son mutisme.

Ophélia sentit la présence de la petite Gwenaelle, silencieuse, discrète... à la recherche d'un petit peu d'attention, d'un peu de compagnie... et peut-être même d'un peu d'affection?

La reine avait rencontré, une fois, la royale demoiselle dans les jardins du château... mais elles n'avaient pu s'entretenir en tête à tête, par rapport à ce qui s'était déroulé quelques mois auparavant.
N'était-il pas temps d'effacer ce triste incident (qui ne l'était pas totalement!)? Tant de jours s'étaient écoulés depuis les méfaits commis... et l'enfant semblait avoir tant besoin de quelqu'un.

Une vague de compassion et de remord envahissait peu à peu la souveraine. Elle avait aimé et chéri cette enfant... elle l'avait considéré comme sa propre fille. Et peut-être même comme étant celle qui aurait pu (le cas advenant qu'elle n'eut pu avoir d'enfant) s'avérer l'héritière de Mordred.

La première dame du royaume posa son joli travail sur ses genoux recouvert d'un lourd et épais tissus d'un bleu royal et posa sa main tremblante sur celle de l'unique enfant de Sir Gauvain. Elle la serra affectueusement, en rivant un regard bienveillant (quoi qu'un peu inquiet) vers cette dernière... comprendrait-elle, par ses mots silencieux, ce qu'elle tentait de lui communiquer? Tous ses regrets, toutes ses peines, toutes ses excuses...?!

Gwen regarda une dernière fois le regard de sa tante, avant de déposer son autre main dur celle de la reine. Puis comme un désir soudain d'être dans les bras de sa mère morte, Gwenaelle déposa sa tête contre la reine.

Pendant plusieurs mois, elle et gwen s'étaient liées d'amitié, qui n'avait pas voulu rester. Son père ne comprenant rien de ses messages, plutôt clairs, La petite peste ne savait plus vers qui se tourner.

Sa seule demande qui serait bénéfique, à la fois ,pour elle et lui, ne s'exaucerait jamais. Pour Gwen, malgré sa terrible grand-mère et la douce fleur Ophélia, n'avait aucun modèle .

Et puis, la venue des héritiers avaient crée une polémique chez Gwen. Peu de gens était à son attention. De là, la bonne idée marier , son père.

Ophélia fut soulagée de voir et de sentir la petite tête couleur chocolat se poser contre son sein, comme une promesse de pardon éternel, d'affection partagée, d'amour réciproque.
De petites larmes salées grimpèrent dans les yeux couleur de mousse de la souveraine d'Orcanie, tant elle fut heureuse de savoir l'enfant revenir vers elle sans aucun reproche.

Les enfants étaient si beaux, débordant d'innocence et de bonté. Ils étaient à l'image de Dieu, doux comme des agneaux, magnifiquement jolis, innocents... ne connaissant rien des méfaits que leurs réservaient l'humanité.

Un long moment s'écoula, alors que la reine pleurait silencieusement et que la petite Gwenaelle, au visage impassible, demeurait contre sa très chère tante. L'Émeraude de Warminster avait passé son bras autour du petit corps de la gamine, afin de la serrer encore plus fort contre elle.
Son fin travail avait glissé à ses pieds, sans qu'elle ne s'en aperçut (ou si elle le remarqua, elle ne fit pas un geste pour le retenir).

Un doux baiser fut déposé sur la chevelure brune de la princesse, tandis que la main libre de la reine vint caresser sa machoire.
Pauvre enfant...

UN bras alentours d'elle et Gwen se senti désormais en sécurité. Elle se sentait mieux. Le baiser de la reine ne fit que réchauffer le petit coeur glacé de l'enfant, la vie était trop dur depuis un certain temps.

Je vous aime , ma tante , finit par dire la petite princesse, en se défaisant de son mutisme persistant.

Mais la petite princesse croyait que les gestes apaisaient davantage que les mots. Gwen se laissa coller par sa tante. Pendant un moment, leurs rancunes n'avaient jamais existé. Elles étaient toujours restées en bonne relation ,toute les deux.

Ces paroles lui avaient fait un grand bien. Mais Gwen retomba immédiatemment muette. La semaine avait été éprouvante, et elle recherchait un certain réconfort.

Les mots de la princesse coulèrent comme miel sur son coeur endolorit. Ils savèrent tel un baume sur une brûlure vive, réconfortant... et blessant, tout en sachant pertinemment qu'il fallait cela pour que la cicatrice se referme.

- Je vous aimes également, ma très chère nièce! , murmura la reine d'une voix presque étouffée, une boule immense coincée dans sa gorge.

Sa caresse se resserra, comme pour protéger d'avantages l'enfant fragile qu'était Gwenaelle.

Si Gwenaelle était si silencieuse et en besoin de la reine, il y avait peu de raison.

Camelot lui manquait et sa mère aussi. Habituellement, ce jour, elle passait la moitié de la journée assise devant une sinistre pierre, avec des fleurs trainant à ses pieds.

Si elle ne pardonnait pas une chose, s’était bien le déchirement que les deux reines lui faisaient. D’un coté , une grand-mère et de l’autre , la reine.

Lorsque la reine lança ses douces paroles plein de tendresse, Gwen la regarda et demanda :

Alors, vous me pardonnez pour la dernière fois ?

Une était aussi fautive que l’autre, mais Gwen avait reçu un don des dieux : celui de causée du trouble …

Elle ne voulait plus fuir la reine, pour le passé.

Hj: la douche Ophélia...
Sérieux Gweny, je ne comprend pas trop ton post... peux-tu corriger les fautes stp?

Pardon, c'est les médicaments qui font perdre un peu le fil

Ophélia sourit, sincèrement heureuse.

- Je n'ai pu t'en vouloir longtemps, ma douce Gwenaelle! dit-elle en ébouriffant la chevelure soignée de la princesse. Et toi, me pardonnes-tu?

L'Émeraude se souvenait avoir frappé sa nièce... et c'était de cela qu'elle désirait lui parler... sans aborder direction le sujet car cela la mettait mal à l'aise.

Oui... Je vous pardonne.

Qu'il était bon de retrouvé la souveraine. De savoir que personne ne lui en voulait. Gweny n'était pas rancunière envers ses ainées. Seulement lorsque ceux-ci étaient désagréable, Gwen agissait en conséquent.

Je ne voulais pas dire ce que je vous ai dit ce jour-là.

La petite avait été piquée au vif, lorsque la reine avait sévit. Mais aujourd'hui n'était-ce pas le passé ?

Avoir été malade, avait fait grandir Gwenaelle. Et c'est un peu pourquoi elle agissait ainsi avec la reine.

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