Suite et fin : Promenade au crépuscule

Niniane regardait son amant évoquer son plan. Elle se blottit contre lui, tremblant de tout son corps. Elle ne voulait pas le perdre. Elle souhaitait que ce qu'elle avait vu dans le rêve de Talbot ne se réalise jamais.

La prêtresse caressa les bras de son aimé. Tendrement. Doucement. Elle fixa son regard sans ciller, comme si elle voulait lire en lui.

Niniane écoutait son amant la rassurer à propos de la mission qui s'annonçait. Blottie contre lui, elle s'arrêta peu à peu de trembler. Il lui assurait que le Roy la prendrait sous sa protection :

« Croyez-vous que moi qui ai toujours été un pion entre les doigts de sa majesté, obtiendrai un jour sa protection ? »

Elle le regardait, écarquillant les yeux.

Pour vous être occuper de Dame Blanche il ne pourra refuser. Et en tant que haut conseiller il m'écoutera. Dit il en déposant un baiser sur le front de la grande prêtresse.

Le roi n'aurait de toute manière aucun intérêt à ce qu'une guerre ouverte entre les deux religions soit déclaré. Il à déjà fort à faire avec ce dragon que l'Austrasie nous envois pour se risquer à plus de morts parmi ses sujets. Ajouta il fort confiant de ses arguments.

« Vous avez raison, mon aimé ! », lui dit-elle, caressant doucement sa nuque.

Elle le regarda, prit sa main dans la sienne et y déposa un baiser. Puis, d'un coup, des traits de surprise se dessinèrent sur son visage.

« Un dragon, dites-vous ? »

Il lui semblait déjà avoir entendu ça quelque part. Elle détourna le regard de son amant et repensa à la petite Gwen et à ses cauchemards.

Elle considéra longuement son amour. S'il y avait bien un moyen de terrasser le dragon, ce ne serait pas les conflits incessants entre chrétiens et païens. Elle plongea son regard dans le vide, essayant de réfréner toutes les peurs qui menaçaient de l'envahir.

« Et comment comptez-vous faire ? »

« Mais c'est un dragon, mon tendre ! Une créature certes faite de chair et de sang mais aux pouvoirs incontestablement supérieurs à toute une armée d'humains qui plus est qui ne sont pas de l'ancienne religion ! »

Elle secoua la tête, souhaitant chasser toutes ces mauvaises pensées de son esprit. La prêtresse ne souhaitait, à présent, que profiter longuement des bras et de la douceur de son aimé.

Niniane avait faim elle aussi. Mais plus encore des caresses de son amant que de vraie nourriture. Cependant, elle ne dirait pas non à quelques mets en cette heure tardive.

Serrée contre le corps rassurant de son amant, elle releva la tête et, dans un sourire, lui répondit :

« Ma foie, mon aimé, je suis de votre avis ! »

Bien que l'envie de vous dévorer toute crue ne manque pas de charme, je pense que quelques fruits suffiront. Dit il en souriant à sa belle.

Ce qui ne l'empêcha pas de mordiller gentiment le cou de Niniane en riant. Sa douce peau fraiche lui ravissait les papilles soudainement cannibale.

Niniane leva les yeux vers l'autel de Mélusine et y repéra la coupe remplie de fruits destinés à la déesse. Se redressant, elle s'y dirigea et prit une pomme entre ses doigts :

« Je pense que la déesse ne nous en voudra pas si nous nous restaurons à ses dépends ! », dit-elle d'un sourire malicieux.

Elle en sélectionna un deuxième qu'elle donna à son amant.

« Je choisis toujours ce qu'il y a de meilleur pour la déesse ! », dit elle en frémissant doucement à sentir les lèvres de Talbot si proche de sa main.

Elle saisit à son tour une grappe de raisin dont elle arracha doucement les grains pour les porter sensuellement à ses lèvres.

Niniane croqua délicieusement les fruits, léchant de temps en temps les doigts qui les lui distribuaient. Elle ferma les yeux, un instant, afin de mieux en déguster la saveur sucrée et fraîche, qui avait déjà laissé des gouttes de rosée sur son visage après que le conseiller ait baladé le fruit sur sa peau.

Se faisant, elle attrapa à son tour un grain qu'elle présenta aux lèvres du conseiller, désireuse de lui faire partager ce jeu des saveurs.

Niniane regarda le conseiller croquer avidement les grains de raisin qu'elle lui tendait puis savoura avec délectation le baiser passionné, passant ses doigts dans sa nuque et caressant au passage quelques boucles de ses cheveux.

<< Vous êtes délicieuse ma douce païenne. >>

Les doux mots du conseiller résonnèrent dans l'esprit de la douce prêtresse alors qu'elle s'adonnait à ce jeu de séduction avec ardeur. Alors qu'elle s'apprêtait à l'embrasser, Niniane frissonna lorsque Talbot ballada ses doigts sur son corps. Elle désirait le faire plier à ses charmes. Y parviendrait-elle ? Elle embrassa avec douceur son amant sur le nez.

Niniane regarda Talbot se lever puis retourner vers la coupe pour en sortir un nouveau fruit et ensuite revenir vers elle et l'enlacer de nouveau. Elle prit plaisir à savourer les paroles suaves qu'il lui glissait à l'oreille puis frissonna sous les caresses qu'il lui administrait sur son ventre, puis ses épaules, s'aventurant de temps en temps sur sa poitrine. Les yeux fermés, la bouche entrouverte, elle savoura ce petit moment de délice.

<< J'ai envie de vous dévorer dame Niniane. >>

Niniane dégustait les caresses du conseiller, fermant les yeux, cherchant à savoir jusqu'où son amant était prêt à aller.

A son tour, elle passa ses doigts sur son corps, délassant doucement ses chausses, glissant furtivement ses mains fraîches sur ses hanches et ses cuisses.