{Appartements royaux} Un tête à tête oublié [pv Mordred]

Blanche avait fait préparer un bon repas pour elle et Mordred. En plus de l’arrivée d’une nouvelle année, de nouveaux enfants et d’un an de vie commun et jamais séparé, Blanche voulait se trouver avec son homme. Celui qu’elle chérissait plus que tout. Elle l’avait prévenu le matin même, avant de prendre congé de la salle du trône. Elle l’avait laissé à ses affaires, dans son bureau. Elle avait fait mine de coucher tôt les enfants qui se trouvaient dans leurs appartements.

Depuis un an, elle avait perdu des points auprès du roi, mais elle en avait gagné un peu. Du moins, elle le croyait.

Elle avait accordé à sa petite Mélissandre un petit lit près de sa place et les deux héritiers dormaient sous la supervision d’Olivia derrière la porte. Blanche attendait patiemment l’arrivée de Mordred. Elle avait même marché près de son bureau. Elle avait hésité à cogner et le déranger, Tout le monde sauf elle, pouvait entrer dans ce bureau.

Elle ne compta ni les minutes, ni les secondes qui passèrent. Il ne venait pas. Elle lui accorda la chance du retard, mais elle ne s’en fit plus lorsque les chandelles moururent. Elle demanda à les remplacer et alla attendre assise près de la grande fenêtre. Elle finit par faire annuler. Elle n’était ni fâchée, ni triste.

Lorsqu’Olivia sortit de la chambre avec Morgause, Blanche clama en vitesse :

J’ai dit que je ne voulais pas être dérangée avec le roi.

Le roi n’est pas la, et vous avez besoin l’une de l’autre, j’ose bien croire.

Sans plus parler, la petite se retrouva sur sa mère. Elle s’accrocha à sa robe écoutant le cœur battre. Son qui apaisait la petite qui regardait les flocons danser Blanche se couvrit elle et sa petite princesse avec une couverture et son instinct de mère refit surface. Elle se mit a fredonner la chanson des marchés de Scarborough . Et l’absence de Mordred s’oublia.

Mordred n'avait nullement oublié l'invitation de son épouse, ni la raison justifiant cette tendre soirée...

Mais la charge de souverain est plus qu'accaparante!
Et c'est donc à une heure fort avancée que le roy put, enfin, s'extraire de son cabinet de travail...

Celui ci était accompagné d'un jeune page, en plus du garde veillant à chaque instant sur son maître.
Jeune page tenant un coffret dans ses petits bras...

Lorsque Mordred fit son apparition dans les appartements...la reyne s'était assoupie, avec Morgause "fille", dans les bras.
Le tyran esquissa un sourire attendrie, puis congédia le serviteur...Il déposa ensuite le précieux coffret sur la table, bien en évidence...avant de servir deux coupes de vin.

Et tout en trempant ses jolies lèvres dans son verre...le roy considéra, un brin amusé, le beau spectacle de la mère et la fille se reposant ensemble.
Un tableau tout à fait...charmant!

Elle avait promis d'aller voir Ninianne, pour qu'elle lui fasse cesser ses cauchemars. Son père revenait si souvent depuis sa mort et sa dernière dispute avec lui. Elle aurait tant voulu l'oublier et le laisser dans ses souvenirs, mais comment? Edouard en était son portrait.

Lorsque le vent frappa dans la fenêtre, la jeune reine sursauta. Elle sentit alors sa belle enfant remuer. Elle n'avait pas remarqué la présence de Mordred. Les deux jumeaux portaient les mêmes traits et ressemblaient davantage à leur père. Seule Morgause portait les yeux bleu de sa mère.

Le petit corps de l'enfant contre elle lui enlevait toute rancune. Elle avait congédié le personnel, pour la nuit et caressait la petite joue de sa fille.

Tu es mon petit trésor, lui murmura-t-elle

Blanche soupira et referma les yeux sans avoir jeté un oeil dans la pièce.

Le sourire de Mordred s'élargit davantage...devant cette vision, décidément si touchante.

Il ne tarda point à achever sa coupe...Pour ensuite remplir, avec précaution, les deux assiettes déjà disposées sur la petite table.

Un peu de faisan, accompagné de quelques légumes alléchants...

Ceci, en ne cessant de couver sa blonde dulcinée du regard...
D'un oeil amoureux et rêveur...

Le roy se débarrassa, ensuite, de sa cape et se rapprocha de l'âtre rougeoyant...
Cheminée plus que nécessaire*, par ce glacial temps d'hiver*.
Afin d'y plonger une longue baguette...
Avant d'aller, ainsi, allumer le candélabre trônant au milieu de la tablée.

Mordred porta de nouveau son impérieux regard vers la belle endormie...
Peut être, ce surplus de lumière allait il provoquer le réveil de la jolie reyne d'Orcanie?

Blanche avait remarqué l,air froid de la pièce, mais collé contre sa petite, elle n'avait pas osé se lever ni bouger. Mais la chaleur qui se fit sentir quelques minutes a peine , après avoir refermé les yeux, l'incita à les ré-ouvrir.

Blanche sourit et soupira intérieurement. Il était la pour elle. Et il n'avait pas oublié. Elle se leva doucement et tint sa petite Morgause dans ses bras. La petite tenait avec une poigne la robe de sa mère.

J'ai cru que vous aviez oublié. Je suis contente de vous voir.

Elle parlait sur un ton bas, puisque la petite dormait les poings fermés.

Mordred s'empressa d'embrasser la reyne...mais également sa petite fille, sur le front.Ce chérubin assoupit...

C'est mal me connaître!
Mais il est vrai que...nous avons toute une vie pour cela.

Dit il, en tâchant de ne pas élever la voix, lui aussi...
Avant de déposer un nouveau baiser sur les lèvres de Blanche.

Morgause participe à notre dîner, ou vous la recouchez?

Demanda le roy, aussi amusé...qu'impatient de s'installer à table.

La jeune reine d'orcanie finit par sourire et regarda son amant préféré après qu'il l'ait eu embrasser.

Toute la vie pour vous connaitre ne serait pas assez mon amour .

La jeune femme se sentit si heureuse. Elle savait que le travail du roy l'emportait. Elle élevait les enfants, encore une tache difficile.

[color=teal]Non, Morgause ira rejoindre ses frères et soeurs. [color]

Elle l'embrassa sur la joue, et sourit Doucement, elle défit l'emprise de Morgause et ouvrit la porte. Elle n'eut pas a entrer que sa dame Olivia, prit la petite dans ses bras. Blanche regarda Mordred et s'avança vers lui

Même tard, j'ai envie de ce souper.

Mordred se contenta d'acquiescer en souriant...Sourire un peu las mais réel, et sincère.

Installons nous...il me tarde également de commencer!

Alors il se servit une autre coupe de vin, et pris place...

Pour une fois que nous pouvons dîner seul à seul...tâchons d'en profiter pleinement!

Dit il, sur son ton le plus charmant (et charmeur), pour ensuite tendre une main aimante et protectrice en direction de Blanche.

Un brin de romantisme ne pourrait faire de mal...en cette belle soirée, fort spéciale.

Blanche sourit en revenant a sa place. Elle avait remarqué ce sourire las.

Même Mélissandre a pris la direction des appartements des héritiers et ce de son propre gré. Moi qui avait pris la peine de lui faire un petit lit puisqu'elle gigotait trop.

La mère des héritiers soupira d'aise et caressa la joue de son roi, son autre enfant ...

Vous devriez faire attention à vous mon amour. Je sais que les affaires d'états sont importantes, mais vous devez penser aussi à votre santé.

La jeune reine d'Orcanie finit par prendre sa coupe et la lever :

À cette belle année , qui m'a offert une nouvelle vie, un mari plus que formidable et des enfants que j'aime plus que tout au monde.

Certes...Le roy devait se préserver, autant que faire se pouvait.
Ne serait ce que pour le bien de ses terres, et de ses sujets, justement.

Et les bons conseils des plus proches devaient toujours être pris en considération, n'est ce pas?

J'y veillerai...
Je devrais, en effet, me ménager.
Mais la période ne s'y prête guère.

Avec ce mouvement de révolte interne...heureusement nullement menaçant...
Mais surtout et avant tout le péril nordique, encore lointain...mais néanmoins inquiétant.

Mordred leva aussi sa coupe.

A nous et à l'Orcanie!
Et gageons...que vous ayez réellement raison.
Je crois que notre royaume...risque d'avoir besoin d'un souverain plus que remarquable, cette année!

Proclama t-il, un brin ironique, avant d'ajouter, aussitôt, plus gravement :

Que Dieu nous vienne en aide...
Et nous guide.

*Amen*

Blanche caressa la joue de son amant et soupira.

Le peuple vous aime. Et tous s'accorde, pour dire, que vous êtes un bon roi. Même votre oncle. Ne l'avez-vous point remarqué ?

Un peu las de cette ironie, la souveraine du coeur de Mordred prit sa chaise et l'amena près de lui.

Ne soyez pas si négatif, Mordred.

Elle commençait à croire que le départ de Morgause l'affectait .

Je vous aimerai et vous suivrai peut importera la décision. Je serai toujours la si vous voulez vous confier.

La jeune bretonne l'embrassa sur la joue et déposa une main apaisante sur l'épaule de son mari.

Mordred déposa, alors, un baiser sur la douce main de sa belle amie...

Le peuple m'aime?...
Ou me craint il?

M'aime t-il spontanément ou parce qu'il est contraint à le faire?

Et pourquoi m'aime t-il?
Parce que je suis généreux avec lui, et que j'achète ainsi son "amour", ou parce que je suis, réellement, un bon et juste souverain?

Comment le savoir?

Demanda t-il, plus grave qu'à l'ordinaire, mais point fataliste pour autant.

Un début de révolte commence à s'étendre au coeur du royaume...
Preuve que tout mes sujets ne louent pas mon action!

Ce mouvement sera prochainement mâté...mais...l'idéal serait que ce genre de phénomène n'apparaisse jamais!

Mais comment faire cela?
En gouvernant par la force ou...en se montrant plus..."souple"?

Dit il, toujours aussi sérieux.avant d'ajouter, décidé :

Je ne doute pas de ma politique, qui réussit plutôt fort bien au royaume...
Mais...me pose certaines questions, comme vous entendez.

Le visage du roy s'éclaira enfin, sous l'effet d'un rayonnant sourire...Tel l'astre solaire perçant les sombres nuages d'automne.

Si mon oncle me gratifie de telles considérations , lui qui est pour moi...un modèle!
Je ne peux que m'en féliciter...et y voir là, un formidable encouragement!

Rassuré le tyran?
Certainement!
Il était toujours agréable de s'entendre "louangé" par l'être aimé...
Même si Blanche n'était guère très objective.
Mais cela ne signifiait pas pour autant...que celle ci avait tort. :p

Blanche soupira. Elle n'aurait jamais cru que pour un premier anniversaire il serait ainsi.

Mordred regardez moi. J'ai vécu a rome pendant trois longues années de ma vie. Les gens obéissent et aiment celui de droit, et peut importe les décisions. Le terme de tyran ne vous convient guère. Vous n'en êtes pas un, et peu m'importe si vous voulez porter ce titre. Les tyrans n,aiment pas et ne prennent pas soin de leurs peuples. Depuis que je vous connais vous avez terriblement changé.L'image d'un souverain passe aussi par la reine.

Blanche soupira. Encore et encore des questions. Ils étaient pareils.

Une fois parmi tant d'autre Mordred. Ils veulent vous provoquer. Vous le savez comme moi. Ils attendent un faux pas pour ternir votre réputation, faire de vous un nouveau Loth. Ce que vous n'êtes pas, mon amour.

La jeune reine déposa un baiser sur la joue de son roi et pris ses mains dans les siennes.

Répondez avec diplomatie. Le royaume de demain est celui de votre fils. Vous n'avez rien des tyrans comme ceux de Rome. Je vous le jure.

Le soutien de Blanche rassurait, et confortait son époux...
Dans sa politique, ses choix et son attitude générale.
Voilà qui était très agréable et appréciable à entendre!

La politique d'équilibre de mon oncle est sans doute...la meilleure.
Mais la voie de la Justice parfaite n'est point aisé à trouver...et surtout à maintenir!
Le haut roy le sait, également...
Enfin...il me semble que notre politique religieuse, de concorde, est de nature à apaiser les esprits et les coeurs.

Ce qui rend la révolte païenne que davantage illégitime et vouée à l'échec!

Je pense pouvoir être fier des efforts de paix de l'Orcanie, au profit de toute la Bretagne...
Mais tant de choses reste encore à faire, ou a poursuivre!

Pour l'avenir du royaume...et celui...de notre petit Arthur.

Voilà qui était dit!
Mordred était requinqué et tout sourire, désormais.

Blanche considéra le roi avec un regard apaisant. Elle était heureuse qu'il ne s'emporte pas .

Pas toujours. Arthur a quelques failles, je les connais.

Amusée, elle prit une gorgée de vin et finit par sourire.

Voilà Mordred. Vous comprenez enfin. Arthur sera élevé dans les deux religions. Ainsi, il comprendra les enjeux et fera la part des choses.

Elle l'embrassa sur la joue et soupira. Elle voudrait tant en finir avec ces questions d'ordre politique.

A la suite de cet échange...Mordred parut pensif, presque absorbé dans des réflexions tortueuses et...sans fin.

Il n'acheva point sa coupe de vin, et ne picora que très légèrement dans son assiette, pourtant remplie. Ce qui fit d'ailleurs sourire le jeune page Damien...posté non loin de la table, et pourtant plus qu'au fait des étrangetés de son maître.

Ceci avant de fixer la reyne avec un regard bien curieux...à la fois intense et lointain...
Le roy était bien là, face à Blanche, mais son esprit semblait comme...flotter dans un ailleurs...indéterminé.

Il ouvrit enfin la bouche, pour dire :

Arthur vous a t-il un jour parlé de...son éventuelle succession...en cas de...brutale disparition, et en l'absence d'héritier présent ou désigné?
A t-il seulement songé à cela?
Voilà une autre question qui m'obsède...peut être plus que toute autre chose! voyez vous?
Et pas uniquement...parce que je suis...l'un des possibles...successeurs de mon oncle.

Après ces paroles forts lourd(e)s de sens...Mordred s'empressa de se signer...
Comme pour conjurer le mauvais sort et ne point s'attirer les foudres du ciel.
Et se "laver", surtout, de toutes pensées impures...
Non, l'orcanien n'espérait pas un décès prématuré du haut roy...mais caressait, malgré tout, le secret(?) espoir de devenir, un jour, le souverain de toute la Bretagne.
Alors...si Guenièvre ne devait point donner d'héritier mâle à son époux...cela ne serait pas si dramatique (au fond)...surtout pour lui, oui pour lui, avant tout(?)...le tyran d'Orcanie.

Blanche ne fut pas surprise de la question. Elle se demandait même quand il oserait lui en parler.

Si , Arthur a désigné un héritier s'il devait mourir. Mon père avait été témoin des dernières volontés d'Uther Pendragon et Arthur l'a choisi aussi pour la même tâche. Or il est mort. J'ai donc la charge de ce secret. Il m'a fait lire le parchemin sur lequel sont ses dernières volontés.

La petite bretonne prit une gorgée de vin et continua :

Il existe trois héritiers et ce sous certaines conditions. C'est tout ce qui m,est permis de dire. Je suis la seule à détenir la clé du coffre qui cache le nom de celui qui le remplacera.

Elle était en quelque sorte "l'exécuteur testamentaire" du grand roi.

Mordred écouta son épouse très attentivement...Ne s'étonnant guère de la confiance que le haut roy avait placé en feu le Duc.
Confiance dont jouissait, désormais, et tout naturellement sa fille...et protégée du sir Arthur.

Mais le mystère, à peine dévoilé...fit sourire le roy...voilà une énigme qui ne semblait pas si insoluble que cela!

Il avança donc une hypothèse :

Il ne faut point être grand prophète, pour pouvoir deviner ces trois fameux noms...
Gauvain, Agravain et...moi même, je suppose.

Ses trois neveux, les plus âgés...ses seuls héritiers, pour le moment, et en attendant...la naissance d'un fils...fils que tarde à lui offrir...sa femme.

Si vous ne pouvez me le confirmer...vous ne pourrez pas davantage me démentir.
N'est ce pas?

Blanche en avait trop dit, ou pas assez...
Surtout pas, encore, suffisamment, selon le très peu patient et empressé souverain d'Orcanie.

Blanche eut un sourire complice. Arthur aimait ses trois neveux. Même avec leurs différences, il les appréciait. Elle avait connu Agravain très jeune, Gauvain avait joué les grands frères à Camelot, et Mordred (?), il était son roi.

Il m'en a parlé quelques jours avant notre retour en Orcanie. Il venait voir les enfants et se sentait si mal. Je crois qu'il veut changer son successeur.

La première fois que Mélissandre était dans ses bras, j'ai vu son chagrin. Il mériterait tant un héritier ou une héritière

La petite reine d'Orcanie soupira. Voir son protecteur chagriné par l'absence d'enfant qui le ferait rayonner de bonheur, lui déchirait le cœur.

Me croyez-vous si je vous dis qu'il a confiance en vous

Mordred était un bon souverain. Il se remettait en question ce qui prouvait qu'il avait souvent besoin de l’appui des siens. Blanche l'avait d'abord épousé pour l'aimer et ensuite, l'aider dans sa tâche.

Elle ne croyait pas non plus que l'orcanien se plaignait de sa présence. La petite bretonne savait pointer son nez, quand il avait besoin d'elle, et même si Arthur ferait de Mordred son héritier légitime, elle le supporterait

Pour tout avouer Arthur n’a jamais blasphémé à cause de vous. Quand il vous regardait, il voyait votre mère. Il avait peur. Mais ce cœur je le connais. Ce n’Est pas celui de Morgause, mais de Mordred. Je lui ai ouvert les yeux sur vous , je ne peux pas refermer les blessures qu'il y a entre lui et elle. Je peux que lui prouver que le votre est bon et qu'il doit vous faire confiance.

Vous n’êtes en aucun cas son vassal, mais son neveu, sa famille et son sang. Et même en politique, la famille compte plus que tout. Si je puis vous donner le meilleur exemple. Vous avez sauvé votre tante, non par désir de gloire, mais elle est votre famille. Je connais bien plus de chose sur vous que vous-même. Le roi orcanien a un cœur en or, et son épouse le sait et ses enfants aussi.

Elle s’approcha de lui et déposa sa main sur le soi-disant cœur royal. Elle en profita pour l’embrasser sur le front et soupirer.

Restez celui que vous êtes pour moi. Vous deviendrez un grand roi.

Mordred ne sut, dans un premier temps, comment réagir face aux propos de son épouse...
Il était satisfait de sa confiance, et flatté des bonnes dispositions du haut roy, son oncle, mais...
Ne pouvait tolérer la moindre allusion envers sa mère...
Et demeurait, encore, décidément fort "habité" par les récriminations que Morgause nourrissait pour son demi frère.

Beaucoup trop...pour ne pas formuler quelques réserves au sujet de la politique d'Arthur :

Oui, je sais tout cela...

Mais alors quoi?!
Aux yeux d'Arthur, ma mère ne serait qu'...d'ailleurs, je ne le sais point!
Que lui reproche t-il?
La fille du Duc Gorlois qu'elle était a terriblement souffert à cause de l'action du roy Uther!
Elle fut, ensuite, délaissée, elle, la fille aînée...au nom de l'éducation de l'héritier du trône.

Puis mariée, pratiquement de force, à Loth, mon père...Loth que mon oncle a toujours soutenus...malgré son attitude infâme, à l'endroit de son épouse.

Comprenez que des ressentiments puissent alors exister entre ma mère et Arthur...

Arthur...qui n'a pas toujours raison...il peut même lui arriver...d'avoir tort.

Mordred devait développer, et il le fit aussitôt :

Pensez vous, vraiment, que cela soit...raisonnable de conserver une épouse...infertile, et, qui plus est...peut être infidèle?
Vous savez comme moi, que l'on glose énormément, à Camelot, de la relation très...particulière que semble entretenir...La reyne et son champion, sir Lancelot!

Et le mage Merlin? malgré tout les services qu'il put rendre au royaume...
Trouvez vous qu'il soit...pertinent que cet individu pour le moins trouble...puisse demeurer premier conseiller du haut roy?
Avec une telle influence!

Qui gouverne, concrètement la Bretagne? Lui ou...mon oncle?

Le tyran insistait là ou cela pouvait faire mal...
Puisque Blanche avait appris à se méfier de ce vieux fou de druide.
Et de son action, dans le domaine politique...

Blanche soupira. Elle ne voulait pas attaquer la mère de Mordred, aucunement.

Mordred, le sermonna Blanche. La haine de Morgause , je la comprend...mais est-ce la faute d'un enfant? qui était le roi a cette époque? Sa haine est envers Uther. Uther est mort, et elle se venge sur Arthur...

Très romantique repas. La reine lâcha bruyamment sa fourchette dans l'assiette, et regarda le roi. L'art de gâcher une soirée.

Nous sommes mal placé tout les deux pour parler d'infidélité, je crois, lanca-t-elle agréablement. C'est son destin et son choix, pas le mien.

La raison pour laquelle je voulais que Mélissandre ne reste pas en Orcanie....Elle était nouvelle née, et si je devais quitter, je voulais qu'Arthur l'adopte en quelque sorte. Guenièvre avait fait une autre fausse couche, quelques mois après notre départ. Si elle avait voulut en faire sa fille...je n'aurais rien dit.

Je ne veux pas parler de Merlin ni de sa politique

Elle repoussa son assiette et se leva doucement.

Il est tard et nous devons avoir plein d’audiences demain matin. Nous devrions dormir.

Mordred avait, peut être, compromis ce dîner si symbolique et tant attendu...mais au moins avait il parlé à coeur ouvert...et exposé, ainsi, ses pensées les plus profonde.

Le fait politique faisait partie intégrante de l'existence de tout monarque...et habitait, remplissait la vie des roys à chaque instant.

Et avant tout les plus ambitieux d'entre eux...
Blanche devrait s'y habituer.

Mais pour l'heure, il s'agissait de gagner la couche royale.
La reyne avait amplement raison...

En effet...
Au lit!

Mais demain...après les audiences, nous pourrions arpenter un peu les jardins...avec Arthur et Mélissandre?

Manière comme une autre de se "rabibocher" avec la mère, et de faire prendre l'air frais (et même vif, par cette saison), aux enfants royaux...

Davantage triste, qu'irritée, Blanche n'ajouta plus un mot. Elle se défit de ses bijoux et les jeta sur sa coiffeuse. Il avait gâché son repas. Il ne devait pas parler de politique pour une unique fois. Et non, il avait étudié le "cas Pendragon"

Une servante ramassait les derniers plats, tandis que la reine, mais avant tout, la mère des héritiers faisait son petit tour dans la chambre. Pendant ce temps, Mordred se préparait.

Blanche revint après un petit instant et s'installa sous les couvertures

- Oui peut-être, nous verrons demain.

Ce fut les seuls mots que la reine présenta au roi. Elle le laissa s'installer et souffla sa chandelle. Elle s'allongea , dos au roi.

Aussi honteux que dépité...Mordred ne dit mot, mais se rapprocha, doucement, presque timidement, de son épouse, qui lui présentait son dos.

Il s'allongea ensuite tout contre elle, et posa ses lèvres sur une épaule...

Avant de coller son front moite à la chevelure libre, déployée de la reyne, puis de fermer les yeux.

Les gestes d'amour étant parfois (souvent?) plus fort, et plus parlant, que nombre déclarations d'affection.

Du moins le tyran le pensait il, et agissait il, à l'occasion en ce sens...

Un dernier soupir...et le sommeil le gagna, peu à peu...

Blanche était fâchée. Elle voulait bien discuter politique, mais pas pendant des repas comme celui-ci.

Quand elle le sentit près d'elle , elle ne le repoussa pas. Non aucunement. Mordred, elle l'aimait trop pour le perdre si tot.

Incapable de rester dos à lui, elle se retourna et vint se blottir dans ses bras.

Ses muscles se relâchèrent et elle s'endormit tout près de lui. Enlacée par les bras protecteur de son garçon, son amant , chevalier et époux.

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