Ce fut dur, ce fut douloureux, ce ne fut que souffrances pour Alicia de retrouver conscience. Mal, l'impression de ne plus être, de ne ressentir plus rien qu'une souffrance extrême. Une pensée, un mouvement, semblait lui ôter un souffle de vie supplémenrtaire. Elle ne pouvait pas, elle ne pouvait plus. C'était terminé. Elle n'ouvrit même pas les yeux. L'effort n'en aurait été qu'un poignard s'enfonçant encore dans sa chair tendre zébrée de coups de fouets. Alicia en pleurait. Alicia en voulait au monde entier et même à Dieu. Pourquoi était elle encore en vie ? Pourquoi ? Qu'est ce qu'elle valait cette vie ? Il n'y avait plus rien à atendre à espérer. Elle avait voulu savoir maintenant elle savait. Sa derniére révolte était contre ce coup du destin ou contre sa santé trop robuste qui l'empêchait de quitter la Terre. Contre sa formation de guerriére qui avait fortifié son corps. Contre son pére qui n'était que cruauté, contre son frére qui n'était qu'un lâche et peureux. Contre Mordred et toute sa clique qui osaient prétendre rendre justice et dicter aux autres leur comportement. Elle en avait aprés tout et tout le monde. Elle maudissait Dieux également. L'enfer ne lui faisait plus peur. Elle était prête. Non elle ne se repentirait pas d'une faute qu'elle n'avait pas commise, non elle ne changerait pas d'avis, et non ,elle n'irait pas s'exposer sur le piloris. Il en était hors de question. Elle ne le voulait pas, cela ne se ferait pas. Et ses bourreaux en la remettant dans cette prison suspendue lui offraient sa délivrance, le moyen d'échapper à une sentance qu'elle ne méritait pas et n'accomplirait pas. Douloureusement, Alicia s'assit dans sa cage. C'était finit, elle s'en allait. Elle passa à travers les bareaux trop larges , les jambes ballantes. Enfin, trouver la paix. Elle contempla le vide s'offrant à elle. Elle était si fatiguée, elle ne voulait plus rien savoir. Elle pensa à la scéne qui s'en suivrait. Son pére qui contemplerait le visage de sa fille qui serait déjà de glace, puis il le carresserait vaguement avec une pensée pour sa mére et tournerait les talons. Il paserait à autre chose, soulagée qu'elle ne soit plus. Alicia à ce moment sera tout ce que son pére voulait d'elle. Toujours belle et muette. Encore un effort, juste un minuscule mouvement et elle y serait. Avec un mouvement d'une grace infinie, tel un cigne s'envolant et donnant son dernier chant, Alicia plongea. L'éternité lui tendait les bras, elle s'y jettait.