Rencontre de deux chevaliers [ Charles - Hector ]

Un petit page s'élança vers les deux hommes lorsqu'ils quittèrent le terrain d'entrainement.

Habillé d'une livrée qui n'était pas celle du château, il tenait dans ses mains une petite boîte en bois sombre, d'une simplicité toute monacale, ainsi qu'un parchemin dûment entouré de soie noire, élégamment nouée sur le précieux - et fragile - support d'écriture.
Il se précipita littéralement vers Charles de Padoue ; puis, d'une voix rendue essouflée par son agitation, lui déclara du ton le plus pompeux qu'il se pouvait prendre :

-"Monseigneur de Padoue ? Ma maîtresse, la damoiselle de Mannach, vous fait porter ce petit présent. Elle espère de tout son coeur que cela vous fera grand'plaisir. "

Le jeune garçon tendit cérémonieusement le boîtier et le message, tout en s'inclinant ; puis, sitôt que le sieur de Padoue s'en fut saisit, prononça quelques mots d'adieu inintelligible et repartit en courant d'où il était venu.

Ce dernier pouvait donc lire :

Monseigneur de Padoue,
Pardonnez le terrible manque de savoir-vivre dont je fais preuve en vous donnant cet humble présent de manière si indélicate.
Mais j'étais si désolée de ne pas pouvoir vous ofrir quelque chose en échange de votre si magnifique et précieux chapelet ! Que je garderai toute ma vie, pour l'apprécier à sa juste valeur.
Madame d'Athalarik pense que ce ne sont pas des manières de vous retourner un présent qui n'a presque aucune valeur - si ce n'est pour celle qui vous l'envoie, aussi demande-je votre pardon, si vous vous en offusquez.
Cette bague vient de ma grand-mère, laquelle avait reçu ce présent dans son enfance par son propre père. Ma plus grande espérance est que vous l'appréciiez autant que j'en conçoit d'amour pour mon aieul à la simple vision de ce présent...

Que Dieu vous ait en Sa sainte garde.

Isabelle de Mannach.

Lorsque Charles pût ouvrir la boite, il pût alors découvrir, au mileu d'une floraison de rubans aux couleurs pastels - sans nul doute destinés à protéger le bijou - une simple bague, toute d'argent ciselé. Le manteau de nuit profonde du saphir brillait d'un éclat particulier, encadré qu'il était par de minuscules perles nacrées, qui complétaient sa lueur orgueilleuse d'une lumière irisée.

Le jeune chevalier avait reçu le "petit présent" avec une certaine nonchalance, voir condescendance, mais ses yeux s'arrondirent de surprise face au cadeau.... en effet, lui n'avait fait que piocher dans les cadeaux du Saint Père pour offrir un cadeau, un peu trop somptueux à une jeune fille qui lui avait tapé dans l'oeil. Et là, la jeune Comtesse lui offrait un bijou de famille.

Certes, il s'agissait d'un bijou que l'on eut qualifié de "simple" à Padoue, mais cette simplicité et surtout le fait qu'il s'agisse d'un bijou personnel ... le toucha !

Il ouvrit la cadeau devant de Winter ... et se tourna vers lui :

- Soit, ami chevalier, le femmes peuvent blesser mais que penser d'une jeune fille qui vous offre la bague de sa grand mère ornée de rubans pastels ? Uhm ?


Les yeux du jeune romain brillaient de bonheur...

Hector fut surpris en regardant dans les mains de Charles. Il était bien chanceux de recevoir un aussi beau présent que celui d'un objet personnel ...

Hector lu la lettre et comprit dans les mots de la jeune femme, un sentiments face à son ami romain ...

- Je crois qu'elle vous aime, mon ami ...
Recevoir un bien d'une femme est peu ... conentionnel et ne démontre qu'une chose : elle vous aime ...

Puis, feignant le fait d'être décu lui aussi, il dit:

- cela veut dire que mon offre ne tiens plus ? Puisque vous avez retrouver votre bonne humeur ...

Charles souriait en rengainant son glaive....

- Félicitations ? Uhm pas pour ce combat j'imagine ... rire... pour avoir séduit l'avenante demoiselle de Mannach alors ? Pas de quoi me féliciter, comment auriez-vous voulu qu'elle puisse me résister ... nouveau rire... non, sérieusement j'ai besoin d'un jeune chevalier qui me fasse comprendre comment fonctionnent les jolies pucelles locales... et je sens qu'un beau gosse comme mon nouvel ami ne peut que m'aider, je suis sûr que vous faites tourner beaucoup de têtes ici, non ?
Mais, vous avez raison, ce genre de conversation ne se fait qu'un verre à la main, cela m'évitera d'avoir à rougir face au nombreuses conquêtes que vous devez avoir à me présenter ... encore un rire, l'était de bonne humeur quand on l'aimait bien ce petit Charles.

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