Rencontre de deux chevaliers [ Charles - Hector ]

Ah, le responsable de la garde du fameux évêque que Rome recommandait comme bras armé de l'Eglise et conseiller privilégié du trôbe d'Orcanie... Voilà qui ne manquait pas d'intérêt pour le jeune ambassadeur.

- sir de Winter, je suis enchanté de vous croiser ici, ma mission auprès du Saint Pêre implique des contacts à venir avec Monseigneur Florin, nom que sa Sainteté m'a plusieurs fois cité... le hasard fait quelquefois bien les choses, non ?

L'encore jeune homme arborait un franc regard, plein de sympathie envers celui qu'il considérait déjà comme un chevalier dévoué à la chrétienté, un pair en somme.

-Quand à un combat amical... rire... vous me trouverez toujours partant pour cela, sachez le, quoi que j'ai à faire qui puisse passer aux yeux d'autres pour plus important.

Sur ce, il pris des mains de son écuyer épée et targe légère et se mis en position... un sourire de défi aux lèvres.

Le jeune sire de Winter plaisait à Charles, décidément l'Orcanie était pleine de surprise, après la jolie Mannach, voilà qu'un éventuel ami pointait son nez. Charles avait eut un apriori défavorable quand le Saint Père et son propre père le Comte de Padoue lui avaient présenté sa mission, mais finalement ces Orcaniens n'étaient pas les sauvages pictes que le romain avait compté rencontrer...

- Puisque vous êtes en garde et me permettez le premier coup, je me lance ... annonça Charles pour ne pas surprendre son adversaire.

Charles combattait à la romaine, une technique ancienne mais efficace au glaive, il se protégeait de sa targe et ses coups allaient en priorité vers les jambes... le premier coup alliait audace et souplesse, tout en restant à l'abri de son bouclier léger, il tenta en se pliant souplement -offrant aussi ainsi moins de cible à son adversaire- de donner un coup du plat du glaive sur le genou droit de son adversaire.

[hrp : bon... pardon, ô grand MJ ? *yeux de lapin tout peureux* je vais faire plus attention !]

Quelques pas, ainsi que les froufroutements de robes sur le sol, résonnèrent dans l'espace du terrain d'entrainement.
Deux silhouettes se découpèrent dans le champs de vision des deux chevaliers : l'une, assez petite, intégralement vêtue de noire, avançait devant une autre femme, visiblement plus âgée. Deux ombrelles d'un agréable blanc crème les protégeait du soleil vif qui brillait, et les échos de leurs voix firent fuir les oiseaux nichés dans les arbres.

Puis elles s'approchèrent un peu plus, se rapprochant des deux hommes...

Charles était fort heureux, heureux de battre même fictivement avec un bon adversaire, valeureux et aimable... il lui répondit :

- Presque impossible, dites-vous, en théorie c'est impensable de ne pas trépassser face à ces attaques aux jambes... mais vous, vous y arrivez, donc vous êtes un excellet chevalier sire de Winter !

Tout à son enthousiasme et à sa fougue, Charles n'avait pas entendu le doux froufrou dont Winter lui fit part... il se retourna donc vers la délicieuce Mannach et la vioqu... duègne.

- Oh si je les connais, je ne connais quasi qu'elles en Orcanie, dit-il à haute voix, et laissez moi, Sire de Winter, capitaine de l'évêque Florin, vous présenter, si elles le permettent, la charmante demoiselle de Mannach et sa non moins -umpf- charmante dame de compagnie... Que je me permets de saluer bien bas en ce si beau matin - dit-il en s'inclinant-

Il releva son torse en déboucla son armure de cuir ouvragée qu'il laissa tomber à terre... son écuyer se précipita pour la ramasser. Sa douce chemise de lin, humide de transpiration, était ouverte en grand sur son torse, mince mais finement dessiné d'un fort seyant réseau de muscles secs mais beaucoup plus apparants qu'on aurait pu le croire... Il eut vers la duègne un regard un peu provocateur, mais plein de sensualité, joueur, sûr de sa séduction naturelle et virile.

La jeune fille sourit poliment aux deux hommes. Une violente rougeur avait envahi son visage pâle à la vue des deux hommes au combat ; et tout en s'approchant, elle agita légèrement sa petite main gantée.
Vêtue d'une robe de coton d'été, à manches longues et un peu bouffantes, brodée de quelques perles discrètes, où le splendide chapelet semblait un peu déplacée ; mais elle semblait l'arborer fièrement, tout comme sa croix qui semblait rester indéfiniment sur son cou.

La vieille duègne fit mille grâces à notre chevalier romain ; et Isabelle, plus modestement, s'inclina légèrement devant les deux hommes, le visage ouvert.

-"Messire de Padoue, quelle plaisir de vous voir. Je n'aurais pensé qu'en ouvrant cette porte, je vous trouverais au bout... ! Mais je suis, vraiment, terriblement impolie..."

La demoiselle se tourna plus spécialement vers l'adversaire du romain, et lui sourit chaleureusement.

-"Je ne crois pas avoir eu l'heur de vous avoir été présentée, messire... Je suis la comtesse de Mannach, et voici ma suivante, madame d'Athalarik. Je suppose que vous habitez le château ?"

Charles contemplait la jeune femme, il avait envie de se tourner vers son compagnon d'entraînement pour lui demander "elle est belle, non ?"... mais il se contenta de prendre son air le plus "beau gosse" et de sourire aux deux dames ...

- Mademoiselle, Madame, c'est un plaisir de pouvoir vous rencontrer en ce lieu, où vous pourrez me trouver souvent si je ne ma fais pas écharper par le combattant hors pair qu'est le chevalier de Winter ...rire... je suis heureux quand vous poussez une porte et que j'ai l'immense plaisir de me trouver de l'autre côté, mademoiselle de Mannach ! ... re-rire-.

Charles apprécia que celui en qui il voyait son nouvel ami propose audames de rester. Hector entrait dans son jeu, Charles trouvait cela fort sympatique... tout était maintenant dans les mains de la vieil... duègne !

Pour la convaincre, il ajouta :

- Les dames de Rome assistent souvent aux entrainements des chevaliers... ne serait-ce que pour mieux savoir qui sera leur champion dans les tournois. Nos grand homme d'église ne trouvent rein à y redire. Il m'ets même arrivé une fois d'avoir l'honneur de voir à mon entrainement la nièce du cardinal Ribaldo ... mais avoue avoir été assez mauvais, trop mauvais pour elle ! nouveau rire...en fais-je trop se dit notre gentil bellatre ?

Isabelle eut un sourire amusé devant les rodomontades du noble romain. D'un regard franc, spontané, elle contempla quelques secondes le spectacle des deux chevaliers, puis baissa pudiquement les yeux.

Messire de Padoue était décidemment un homme plein de vie, galant et remplit d'énergie ! Et la jeune fille admirait la sveltesse de son esprit.
Mais elle n'était pas femme à se laisser prendre à ses beaux discours, même si un autre chevalier l'invitait à assister à leurs ébaudissements.

Ceci n'était pas convenable ! Les regarder seulement était un péché qui ne devait pas faire naitre des idées qu'elle qualifiait d'odieuses et de perverses dans sa cervelle grave.

Et ce fut avec un sourire charmant d'innocence qu'elle répondit aux deux hommes, appuyée par un regard de glace de la vieille duègne.

-"Je suis malheureusement fort occupée, messires chevaliers. Je ne saurais comment vous remercier de vous montrer si charmant ! Je vous souhaite un bon entrainement, et une douce journée. Que le Seigneur accompagne vos pas !"

Hector comprenait, par les coups de Charles, que celui-ci était blessé par la réaction de la Comtesse ...
Il ne pouvait rien faire de plus, mais il pouvait récomforter son nouvel ami ...

Il ne profita des coups de Padoue que pour désarmer celui-ci, mais c'était pour pouvoir lui parler ...

- Je ...
Je crois que vous avez besoin d'un verre, messire.
Je ne veux pas profiter de la situation pour vous battre en combat singulier ...
Je préfèreais que vous soyez au meilleur de vos talents ...

Hector posa une main amicale sur l'épaule du chevalier romain et le regarda avec compassion ...
Padoue avait besoin de soutien à cause du refus de la demoiselle de Mannach ...