Vers les appartements d'honneur

Le Roy et sa mystérieuse invitée était donc sur le chemin des luxueux appartements qui venaient d'être alloués à la très "spontanée" et audacieuse "Gladys" ... Un page ouvrait la marche et deux gardes la fermaient : les deux protagonistes conversaient tout en progressant dans les couloirs . Ou plutôt Mélinda parlait et se justifiait avec maladresse, tandis que Mordred l'écoutait, aussi gêné que surpris par ce curieux discours : l'avait il autant troublé et ... séduite que cela ? Le tyran était vaniteux certes, mais sa beauté et son charme ( vénéneux ) était, il est vrai connu et reconnu . Mais décidément, cette manière de dire les choses en jurant ses grands dieux que l'on ne pense surtout pas à mal le déconcertait grandement ... Curieuse donzelle que voilà . Qu'importe, pour l'heure, le souverain était disposé à se montrer patient et attentionné . Il s'agissait d'être parfaitement clair et compris dans le même temps : hors de question de profiter de l'état apparent de confusion de la belle pour assouvir quelque pulsions . D'ailleurs, Mordred était déjà comblé ( entre une femme bientôt de retour et une maîtresse encore présente au château ) . De plus le tyran n'était pas forcément porté sur la chose, la pudeur, en ce domaine, était l'une de ses rares qualités ... Pudeur matinée d'une certaine hypocrisie bien entendu .
Mordred soupira, puis :

Ne vous excusez point, je vous prie !
Vous n'avez pas a vous justifiez outre mesure ...
Toutefois j'aimerai préciser ceci : ces méthodes n'ont pas cours en ce château et ... je les réprouve !
Donc vous pouvez vous rassurez ...

Le Roy se tut et s'immobilisa, stoppant ainsi la marche générale, au pied des escaliers menant à l'aile des appartements de prestige : il toisa Mélinda avec bienveillance :

Même si ... Je vous trouve fort charmante et même ... très belle !

Comme gêné par sa propre remarque, le sourire de l'orcanien se figea et il incita son invitée a gravir, avec lui, les degrés de l'escalier devant les mener jusqu'aux fameux appartements .

Ils avaient avancé lentement mais sûrement parmis le dédale de couloirs en direction de l'escalier menant à la chambre d'honneur. Quelques gardes les avaient escortés, et peu à peu Mélinda - ou plutôt Gladys, ici - reprenait de l'assurance, elle se tenait droite et avait à présent une attitude altière, un port de reine. Son sourire ne réapparaissait toutefois pas, on aurait dit qu'elle reprenait vie petit à petit après un grand malheur.

Mordred lui avait dit de ne pas s'excuser pour ses propos, qu'il avait très bien compris et qu'il ne lui en voulait pas. Il avait également ajouté que les moeurs du palais n'étaient pas libertines, mais la prêtresse était au courant pour sa liaison avec la duchesse. Comment ? Chacun avait ses petits secrets...
Une fois au pied des escaliers, le roy stoppa la marche et ajouta toutefois qu'il trouvait la jeune femme très belle. Désirable aussi, sans doute, bien qu'il ne l'ajouta pas. Elle savait quelle était la valeur de sa beauté. Pourtant, elle joua la vierge effarouchée et rougit.

"Merci, noble roy. Pardonner mon impudence mais je vous trouve très beau également."

Elle détourna le regard. En général, les hommes aimaient que l'on joue les faibles femmes. Mélinda savait que tôt ou tard il finirait dans son lit. Même si ça n'était pas ce soir, ça serait certainement avant la semaine suivante...

"Pardonnez-moi, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça... Je devrais être flagellée pour lèse-majesté."

Tant de timidité, de repentir, celà devrait suffire à faire comprendre à Mordred qu'il avait toutes ses chances avec la demoiselle, et cela aurait attendri le plus cruel des loups. Mais Mordred était-il de cette trempe ou bien était-il plus dur qu'on le racontait ?

Mordred était certes très jeune mais il n'était point naïf et encore moins idiot : Gladys avait tendance a sur-jouer son rôle ... Le Roy la pensait sincère mais commençait a la suspecter de forcer le trait afin ... d'obtenir ses bonnes grâces ? Le séduire, devenir la première de ses courtisanes ? ... Il n'était pas possible qu'une damoiselle de cette qualité, et combien même fusse t- elle sous le charme de son hôte et fort ébranlée par les derniers événements, succombe de cette façon et avec tant de hâte et mue par une telle d'audace ! ... Pour tout dire, la donzelle semblait jouer à celle qui veut profiter de la situation en ... invitant son interlocuteur à en faire autant ... Hélas pour elle, le tyran aimait encore sa femme et plus que jamais : il se languissait terriblement de son retour ... De plus le joli bougre s'était permis de patienter dans les bras de la duchesse Blanche : c'est dire si le messire était comblé . Aussi la dame Gladys l'intriguait et l'amusait quelque peu mais pas plus ... pour l'instant . Désormais, ils étaient devant les portes des appartements et la conversation se poursuivait :

"Merci, noble roy. Pardonner mon impudence mais je vous trouve très beau également."

Mordred feignit d'être gêné mais trouva cette remarque fort agréable : on le serait à moins ... Alors il lui adressa un splendide sourire de reconnaissance . Et Mélinda ajouta, visiblement confuse :

"Pardonnez-moi, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça... Je devrais être flagellée pour lèse-majesté."

Le Roy ria de bon coeur : qu'elle était drôle ! ... La charmante enfant que voilà : elle était soit très naïve ou ... très maligne .

Allons !
Ou voyez vous de l'impudence ou je ne vois que politesse et reconnaissance ! ...
Pourquoi diable vous ... flagellez ( ? ) pour votre franchise et votre fraîcheur ? ! ...
Ce sont là des qualités trop rare à la cour pour les condamner, je préfère les louer et les encourager !

Des pages ouvrirent les lourdes portes donnant accès à la chambre de "Gladys", et Mordred ajouta :

Je vous laisse prendre possession de vos appartements !
Si vous avez quelques précisions a me demander, n'hésitez point ...
Pour ce qui concerne votre fonction auprès de la Reine par exemple !

Mordred et Mélinda étaient donc sur le seuil des appartements d'honneur et n'avaient plus qu'un ou deux pas à franchir pour y entrer .

( hj : tu crées tes apparts Méli ? ^^ )

Mélinda avait tout à fait conscience d'exagérer son rôle, aussi elle décida de calmer les choses, pour ce soir du moins. Mordred avait été très poli avec elle, tout à fait ouvert et avenant, comme tout bon hôte qui se respecte. Maintenant, c'était à elle de jouer les parfaites damoiselles en se retirant dans ses appartements. Elle sourit au roy tout en frissonnant. Non qu'elle avait froid mais elle simulait un léger reste de peur, le froid également, et aussi la gène. Elle se frictionna les bras comme si elle avait froid et regarda derrière elle la porte entrouverte qui abritait ses appartements. Puis son regard revint à tyran.

"Merci, Sire, d'avoir accepté de m'escorter jusqu'à ma chambre. Je pense maintenant pouvoir m'y retrouver..."

Elle ne désirait aucun valet de chambre, aucune servante pour l'aider. Non. En revanche, elle aurait bien pris une demoiselle à son service... La jeune Morrigane lui manquait. Cette petite barde pleine d'assurance qu'elle avait rencontré un peu plus tôt, sur le chemin, aurait été d'excellente compagnie ce soir pour discuter du plan à suivre à présent que le pas dans le château était fait.

Mordred déclara avant de se retirer que si jamais elle avait des questions à poser sur son nouvel emploi, elle pourrait demander sans hésiter. Bien, c'était bon à savoir. Mais pour l'heure, il se faisait tard. Elle ne comptait pas dormir immédiatement mais avait beaucoup de choses à penser. Aussi prit-elle poliment congé du roy.

"Je vous remercie encore pour tout. Je pense qu'une bonne nuit de sommeil me fera le plus grand bien. Après tout, le sommeil est réparateur de bien des maux..."

Un sourire léger, fugace, timide encore une fois. Puis elle termina la conversation en ces termes :

"Je vous souhaite la bonne nuit, mon Roy. En espérant que vos rêves soient porteurs de l'image de votre reine en attendant son retour."

Puis une dernière phrase fut lachée, phrase qu'elle n'aurait jamais prononcée si ce n'avait pas été pour tromper.

"Que le Seigneur vous accompagne et ses anges vous bercent..."

Elle attendit que le roy prenne congé et entra dans ses appartements.

HJ : Bon, un post assez court de sortie de scène Razz

Mordred prit acte des remerciements de Mélinda et de sa légitime envie de se reposer : celle ci en avait effectivement besoin ... Le Roy aussi n'aspirait qu'à rejoindre ses appartements, même si quelques missives et autres notes l'attendaient sûrement sur son bureau ... Celui ci précisa encore :

Des pages sont à votre disposition, de jours comme de nuits : n'ayez aucune gêne a les solliciter !

Avant de se retirer, Mordred releva l'allusion à Ophélia, qu'il se languissait de revoir enfin et ... la référence hautement chrétienne : étais ce un signe de grande piété ? ... L'avenir le dirait et qu'importe après tout ...

Notre Reine oui ...
Elle sera très bientôt parmi nous ! ...
Je suis persuadé que ma chère Ophélia vous appréciera ...

Le temps pour le souverain d'afficher un léger sourire mélancolique et :

Douce nuit, ma dame et ... Que notre Seigneur vous garde, désormais ! ...

Encore un sourire courtois de circonstance adressé à la belle et le tyran d'Orcanie s'en fut ... las, pensif et malgré tout ravi de cet échange .

» [ En route vers le couvent! ] - Les troupes de la reine...
» L'errance comme une fuite vers nulle part [Niniane]
» Appartements de Niniane
» Les appartements de la Duchesse

*Vers les appartements d'honneur*

Vers les appartements d'honneur