* Interrogatoire du sir Marth *

Kadoudal et ses sbires emmenèrent donc l'austrasien dans la cellule de questionnement ...

Ou en ces lieux trônait une simple table et deux sièges : on fit asseoir Marth promptement .

Puis le conseiller royal s'installa face à lui, et souriant de toutes ses dents,

Le toisa fièrement, émit un soupir de contentement, avant de tâcher d'arracher quelques renseignements :

Sir,

Il y a peu, on vous surpris, vous et la sorcière, dans les cuisines, a converser ...

Vos débats semblaient animés, vous vitupériez, elle éructait, que vous êtes vous dit, avouez !

Question claire et franche appel toujours réponse limpide et transparente,

Kadoudal vient de parler ouvertement, au sir Marth de se confesser et ... de remonter la pente .

Marth ne fut guère étonné que Kadoudal pose des questions sur ce qui c'était passé aux cuisines: il répondit alors avec sincérité:
J'étais tranquillement en train de parler d'enfants avec la gouvernante des héritiers, car comme vous le savez peut-être, j'adore les enfants, lorsque la sorcière est apparue: elle m'accusa de tromper ma fiancée et nous nous disputèrent sur ce sujet.

Marth parla avec calme, chose que Kadoudal ne devait pas avoir l'habitude de voir dans ces câchots dégoulinants de peur et de sang.

En effet, le beau sir Marth aimait, en vérité, tellement les enfants,

Qu'il ne pouvait s'empêcher d'aisemer vigoureusement aux quatre vents ...

Il est vrai que la vile félonne, la bougresse, était prompte a reprocher à autrui,

Ce qu'elle fit, voulut faire et aurait fait elle même subir à Mordred, avec mépris !

Pourtant, les pécheurs savent se reconnaître entre eux, facilement,

N'y aurait il point un fond de vérité, finalement, dans tout ces boniments ?

C'était une simple question et non pas une affirmation péremptoire,

Même si Kadoudal prenait grandement plaisir a vexer son rival notoire .

Marth leva un sourcil étonné et dévisagea Kadoudal comme si celui-ci venait d'insulter Jésus Christ lui-même:

Quand vous avez la chance d'être fiancé à la plus belle femme que la Terre n'ai jamais porté, et qu'en plus vous partagez sa couche, vous n'avez aucune envie d'aller voir ailleurs.
N'êtes vous pas d'accord avec moi?

Demanda alors Marth: il savait que Kadoudal fantasmait sur Morgause pour l'avoir entendu, le soir ou il avait... unis à jamais son destin à celui d'Erwana, et il soupçonnait que le saligaud avait lui aussi partagé la couche de la plus belle des femmes: après tout Marth avait fais découvrir la douceur à la Reine Mère.

Belle envolée du sir Marth qui en bon épéiste savait faire mouche à bon escient,

En effet sir Kadoudal ne pouvait que souscrire à ces propos désarmants ...

Certes ...

L'aliénée s'est encore emportée, a été beaucoup trop loin et se faisant s'est octroyée bien trop de droits,

Surtout en vous punissant le soir même ! mais sir, pourquoi dès lors, n'en avoir référé aussitôt au Roy ? !

Kadoudal ne faisant décidément ( bien au contraire ) pas exception au genre humain,

Il lui était, tout aussi facile, à lui également, de juger autrui sur un air quelque peu ... hautain .

Marth regarda alors Kadoudal d'un air peiné et l'explication ne fut guère surprenante:

Parce que j'accorderais ce genre de droit à ma future épouse si elle veut toujours de moi, j'ai cru que Sir Mordred avait offert les mêmes privilèges à la sorcière.

Effectivement Marth était prêt à laisser Morgause agir à sa guise en Austrasie, dès lors il prenait en compte la possibilité que ce fut le cas ailleurs.

Allons bon ! ça c'est trop fort !! Le beau sir Marth se sentait, visiblement, si bien au royaume Orcanie,

Qu'il pensait être ici chez lui ! Mais autre lieu, autres moeurs : à Warminster, n'ont pas cours les moeurs d'Austrasie .

En Orcanie, seul le roy règne et gouverne, et son épouse le seconde, si elle le puis ...

Ophélia avait certains pouvoirs, le roy lui ayant octroyé une légère autonomie,

Mais certainement pas le droit de le bafouer et de se substituer à lui !!

Mais qu'importe désormais la fuite en avant délirante et suicidaire,

De la plus que folle Ophélia, les faits rien que les faits de la nuit dernière :

Lorsque la démente vint vous trouvez : que vous a t-elle dit,

Qu'a t-elle fait pour vous piégez aussi aisément ? : parlez et soyez ... précis !

Kadoudal souhaitait il entendre des détails honteux ou graveleux ?

Mais puisqu'il serait entendu qu'Ophélia avait "droguée" Marth, cela importait peu .

Marth haussa les épaules lorsque Kadoudal parla des moeurs orcaniens et austrasiens. Puis Marth prépara sa réponse, effectuant un effort de réflexion, comme une personne ayant du mal à se souvenir d'une soirée parce qu'il avait été défoncé, soit par l'alcool soit par autre chose:

Je me souviens qu'elle tentait de me provoquer avec une tenue fort inconvenante pour une reine, en tout cas beaucoup trop légère et trop petite.

Qui avait mis Ophélia en valeur, Marth le reconnaissait.

Elle a... elle a évoqué ses charmes et ceux d'Avalons aussi.

[Hj: Par charme on entends ici aussi bien les charmes naturels d'Ophélia que des charmes dus à la sorcellerie, autre application possible du mot.]

Je ne sais donc si elle a fait usage de sorcellerie, de drogue ou des deux.

Kadoudal leva les yeux au ciel puis soupira bruyamment ... Comment souverain aussi puissant et influent pouvait se montrer aussi léger, irresponsable et pour tout dire, stupide ? La donzelle Ophélia était certes attirante mais ... pas toujours très maligne .

Forcément, sir, si vous avez accepté de boire avec la félonne dévoyée ...

Avez vous au moins essayé de lui résister, de protester ou même tenté de la repousser ?

Ne me dites point, et ce malgré tout les maléfices, que vous n'avez aucune volonté ? !

Mais le plus drôle arrivait : qui des deux avait véritablement ouvert les réjouissances ! Certes, ça ferait rire le Kadoudal, mais beaucoup moins dame Morgause, ( quand elle le saurait ) bien au contraire ...

Marth avait le regard vague, peiné, semblant regarder par dessus l'épaule de kadoudal comme si il cherchait Morgause.

Oui j'ai essayé de resister mais j'a ivite cédé aux maléfices. Je.. Vous le savez assez bien, j'ai toujours eu du mal à résister aux femmes, c'est un point sur lequel ma volonté a toujours été faible.
Alors quand les maléfices sont intervenus, le peu de volonté qui me restait à flancher.

La voix de Marth était triste et respirait la douleur. Il avait l'impression d'avoir été poignardé par Ophélia. Poignardé en plein coeur. Si elle avait voulu l'éloigner de Morgause, elle avait réussi, et marth ne voulait pas perdre celle qu'il aimait.

Tout cela était affligeant ! Pathétique, ridicule et affligeant !

Ah ! Je vois ! Et évidemment, vous n'avez point songé à votre chère et douce fiancée ? !

A l'honneur de sir Mordred, à votre dignité, et aux conséquences politiques de cette envolée ? !

Il y a tout de même des limites à l'inconscience, et la sorcellerie, si elle était avérée, n'expliquait pas tout ! Mais à propos :

Qui de vous deux a ... "assaillit" l'autre en premier ? Déclenchant ainsi, cette infamie !

La sorcière diabolique j'imagine, mais de quelle manière, précisément ?, parlez sans crainte, mon "ami" !

Dit le bougre en tâchant d'esquisser un semblant de sourire bienveillant ...

Lorsque Kadoudal parla de Morgause, une larme se mit à couler le long de la joue de Marth. Mais il ne répondit pas à cela, répondant à la suite.

Ophélia m'a embrassé. C'est surement ce qui c'est passé.

Répondit Marth. Il cherchait à se souvenir mais impossible de dire qui avait commencé, il ne se souvenait que du corps d'Ophélia, et des plaisirs interdits qu'ils avaient pris. Marth porta la main à ses yeux, ne voulant pas que Kadoudal voit ses larmes mais il ne pouvait s'empêcher de sangloter. D'ailleurs Kadoudal pouvait surement entendre Marth murmurer:

Morgause.. Oh Morgause... me pardonneras-tu un jour? Et est-ce que je mérite ce pardon?

Kadoudal ne savait que dire ... Il n'était même plus amusé par cette situation . Non, plutôt blasé et affligé pour le sir Marth, presque ... peiné pour lui : comment pouvait on tomber aussi bas et si rapidement ? Si Ophélia avait un don c'était bien celui de perdre les hommes qu'elle tenait entre ses griffes ... Mais Marth fut la conquête de trop et le défi lancé à Mordred son ultime faux pas ...

Vous croyez ? En êtes vous sûr ? Puisque la "truie" voulait vous piégez,

Peut être a t-elle fait en sorte de vous poussez au faux pas, vous voyez ?

Même les pleurs de son "rival" ne complaire point au soudard ... Il avait presque mal pour lui, même : courroucé Morgause à ce point n'était franchement pas malin !

Le pardon ? Commencez d'abord a vous imaginer la douleur de votre chère fiancée,

Avant de vous affligez pour vous même, et pleurer ainsi sur votre sort, un peu de fierté !

Mais peut être que la ( vrai ) Reine régente, aura la force de vous accordez ce pardon,

Toutefois Morgause n'étant point Arthur ... Elle pourrait bien avant, vous changez en chapon !

" Faite lui peur, très peur ! " Avait ordonnée la mère du tyran ...
Et Kadoudal pensait avoir trouvé la menace décisive qui ferait voler en éclats les dernières réticences du Marthou . A l'instant ou devant Morgause, il craquerait et entièrement !

Alors le conseiller se leva et feignit de se retirer ...

Vous croyez que ce qui me fait mal c'est quoi? Je ne suis pas un petit nombriliste comme certains!

S'écria alors Marth indigné, en se levant.

Si j'ai mal c'est parce que j'ai trahis celle que j'aime! Que par ma faute elle souffre! C'est pour elle que je pleure!

Marth tourna alors le dos à Kadoudal et s'appuya contre le mur. Il ne cessait de penser à Morgause. Que faire. Avait-il à jamais perdu la reine mère devenue régente?

Qu'elle prenne la tête de l'Austrasie et la régente comme elle veut, ou qu'elle me transforme en chapon, peu importe. Si je ne peux plus m'offrir à elle alors autant ne plus pouvoir s'offrir à une autre.

Répondit alors Marth, en séchant ses larmes. Avait-il peur? Il avait déjà dépassé ce stade. La peur n'était qu'un lointain souvenir, seul restait la souffrance.

La grande scène de l'amoureux éploré maintenant : et à ce jeu la le sieur était assez convaincant, il faut bien le reconnaître ...
Kadoudal, qui allait sortir, marqua un temps d'arrêt, puis se retourna lentement ... Soupira et déclara :

Vous aimez la Reine ? Et bien prouvez lui, démontrez lui et criez lui votre passion !

Quand on croit avoir rencontré le seul et unique être digne de son affection ...

Il faut se battre, pied à pied, comme un lion pour mériter l'honneur,

De partager son existence et demeurer à ses côtés jusqu'à ... sa dernière heure !

Kadoudal s'appuya alors contre la porte de la cellule et ferma les yeux ... Une fois encore, le doux visage d'ange de Lydia apparut dans ses pensées . Finalement le soudard comprenait son "rival" et ... s'offusquait, en même temps, de l'extrême légèreté de l'austrasien ! Quand on a la chance de partager la couche de la somptueuse Morgause, on ne compromet pas tout pour un léger moment d'amusement avec une sorcière nymphomane en plein délire !

J'ai perdu, jadis, celle qui fut, et sera sans doute pour toujours, mon véritable et unique amour !

Je ne suis qu'une âme à la dérive depuis, alors méditez sur votre sort, et ... préparez votre discours !

Ceci dit, Kadoudal frappa contre la porte, elle s'ouvrit et il lança une dernière réplique avant de quitter les lieux :

Car Morgause arrive et il vous faudra donc plaidez habilement ... votre cause !

*Il sort*

Marth fut étonné d'netendre les confessions de Kadoudal.
Il ne répondit rien, mais le regard qu'il posa sur le conseiller royal valait milles mots: Il compatissait. Kadoudal avait souffert et cela expliquait son alcoolisme. Marth révisa alors son opinion sur le guerrier.

Mais la mise en garde de Kadoudal éveilla un sentiment de crainte et de souffrance en Marth: Dans quel état serait Morgause? Jusqu'a quel point l'avait-il blessé? Jusqu'a quel point avait-il blessé celle qu'il aimait?

Dans tous les cas, Marth ne saurait que dire.

Morgause avait revêtu sa sublime robe rouge, la laine orcanienne mettait en valeur sa ligne encore mince, même si sa poitrine commançait à prendre une ampleur ... étonnante.

Elle croisa Kadoudal, qu'elle remercia d'un signe de tête très complice, elle ne doutait pas que son fiancé était prêt à recevoir l'estocade après un traitement kadoudesque....

Elle entra dans la cachot, froide, glaciale même.... elle le regarda longuement juste après un terrible "surtout pas un mot Marth d'Austrasie".

Après de longues minutes d'observation, elle se lança :

- Marth, j'avoue avoir longtemps pensé à vous faire éviscérer en public... pour me venger de l'humiliation que j'ai subi.

Elle ne dit rien pendant de forts longues secondes...

- Mais nous ne sommes ni vous ni moi gens du commun et je nous ferai pas de scène. Les têtes couronnées doivent penser même si elles sont affreusement humiliées, même si elle sont terriblement meurtries, dans leur chair même... ses yeux exprimaient ce qu'elle disait...

- Mon bel ami, vous allez m'épouser, en privé, ici même en présence uniquement d'un prêtre, mon fils et de deux témoins Nathan de Metz et Alicia de Blaye...

Elle laissa passer un moment, le temps qu'il digère les noms....

- Vous reconnaitrez notre enfant comme unique héritier de l'Austrasie... et reconnaitrez votre indisposition à gouverner votre royaume.

Encore une affreuse pause...

- Votre enfant étant héritier, vous nommerez deux co-régentes sur le trône d'Austrasie, moi et Alicia... je pense qu'Alicia saura m'assurer la fidélité de vos vassaux... Et, de plus, Nathan de Metz m'assure déjà de sa fidélité...

Elle le regarda en disant "chut laissez moi finir"....

- Savez vous qu'il épouse, avec ma bénédiction, Dame Erwana, il endosse aussi la paternité de l'enfant de cette dernière, m'évitant de les faire tous les deux disparaitre...

Elle avait un regard cruel et glacial, un regard de Morgause "j'ai toutes les cartes dans les mains"... Mais elle redevint plus Morgause "amoureuse" en disant au final :

- Marth d'Austrasie, je ne sais si je pourrai pardonner cette humiliation, vous avez oublié que je suis la Maîtresse dans notre relation... son sourire devint celui d'une chatte... Mes décisions ne sont pas discutables, je vous garde en vie, c'est mon désir... Pas celui de mon fils, votre suzerain, mais mon fils m'écoute, il n'écoute quasi plus que moi d'ailleurs...

Elle fit une nouvelle pause avant de lancer très froidement :

- A vous, maintenant, je vous écoute....

Marth trembla en voyant Morgause entrer furibonde, et il sursauta sous l'ordre vif qu'elle lui donnait.. Naturellement il obéit, n'émettant pas un son, et écoutant Morgause. Le fait d'épouser Morgause ne le rassurait pas totalement: il ignorait ce qu'elle lui ferait. Mais il le méritait.

Il fut étonné que Morgause choissise Nathan comme témoins, il s'attendait à Simon. Mais Simon était très proche de Marth et mieux valait l'écarter, si Morgause voulait régner. Ainsi la famille de Reims perdait son autorité, au profit de leurs cousins, la famille de Metz. Alicia allait donc servir uniquement à légitimer la régence de Morgause.

La question de l'héritier ne l'étonna guère: il était évident que l'enfant de Morgause reignerait, Marth avait d'ailleurs déjà officialisé cela lorsqu'il avait appris que Morgause était enceinte.
Mais la fidélité de Nathan fit frissoner Marth. Allait-elle le tromper avec ce jouvanceau?
Non: Nathan épousait Erwana. Marth rentint alors un soupir de soulagement: en perdant son trône il perdait tout moyen de la protéger et de protéger son fils, sa fille étant sous la protetion d'Alicia. Mais en devenant vicomtesse, et future comtesse, de Metz, Erwana et son fils seraient protégés. Et cela rassura Marth: ce qu'il avait le plus craint, que son fils soit en danger, n'était pas arrivé.

Et Morgause minauda. Entre le ton et la poitrine rafermie et encore plus volumineuse, Marth, qui avait versé quelques larmes, s'agenouilla aux pieds de Morgause.

Je... Avant d'être votre fiancé je suis votre esclave et je j'ai manqué à tous mes devoirs, mon corps ayant été plus faible que mon coeur, coeur qui vous appartiendra éternellement, Maîtresse Morgause.

Marth chercha alors une réponse sincère, venue du fond de son coeur, et reprit alors la parole après une courte pause:

En tant que tel, je suis prêt à endurer toute humiliation que vous souhaiterez me faire endurer pour vous venger, bien que, pour des raisons d'image politique, comme vous l'évoquiez plus tôt, cela devra exclusivement avoir lieu dans l'intimité d'une pièce. Sachez que je suis prêt à nettoyer vos chausses qui ont été salies dans ce cachot, avec ma langue, par exemple.

Cependant cela concerne nos relations intimes, Maîtresse Morgause. Sur un plan plus publique, j'apprécie que vous ayez trouvé un père pour mon fils, et un époux pour... mon ex-amante.Quand aux papiers reconnaissant votre enfant comme seul héritier, ils ont déjà été rédigés et sont gardés à l'abris. J'attendais la naissance de notre enfant pour le proclamer.

Quand à la co-régence, je, j'accorderai ma bénédiction et je suis prêt à ne porter cette couronne que pour le décorum, servant de roy consort.

Marth se sentant humilié, et souhaitant s'humilier le plus possible devant Morgause, ou en tout cas lui offrir la possibilité de se venger en l'humiliant, embrassa docilement, tendrement, amoureusement, les chaussures de Morgause.

Et elle la laissa baiser ses chausses, le roitelet d'Austrasie exécuterait toutes les volontés de sa future épouse, cela convenait parfaitement à la dame qui se retrouvait de fait "régente"d'Orcanie, le temps que son divin fils revienne, et co-régente d'Austrasie... Jamais le pouvoir de femme n'avait été aussi complet pensa la reine.

Elle laissa quelques temps son encore fiancé s'humilier, pour le plaisir, le sien et celui du dit fiancé... et lui dit :

- Marth, nous sommes donc parfaitement d'accord... je suis heureuse que vous découvriez que le chaud rubis a plus d'attrait que la froide émeraude.
Je prendrai donc un co-pouvoir sur l'Austrasie en votre nom... Sachez qu'Alicia ne sera pas régente qu'en titre, votre soeur semble avoir pris la part d'intelligence politique de la famille royale d'Austrasie... En ce qui concerne notre enfant... je vous remercie.

Elle porta encore la main à son ventre, cela devenait un tic....

- Pour les bâtards de la dame Erwana, ils seront adoptés et reconnus par le sire de Metz, sur qui je compte beaucoup pour me rallier les grands d'Austrasie...
Erwana de Metz deviendra aussi, à sa demande, ma première dame de compagnie... Vous voyez que je n'ai pas qu'un coeur de pierre mon tout beau...

Elle le releva, déposa un baiser sur son front...

- Maintenant, Marth, je vais vous laisser, je dois assumer mes charges, je dois gouverner provisoirement deux pays... avez vous quelque chose à ajouter infidèle esclave ?

Marth écouta alors religieusement les paroles de Morgause, tout en baisant amoureusement les chaussures de celle qu'il aimait: embrasser du cuir n'était pas désagréable mais il aurait préféré que ce soit la peau nue. Cependant il se l'interdisait, ne sachant ce que Morgause l'autorisait à faire. Et alors elle le releva, lui embrassa le front et lui donner la parole.

Ma Divine Maîtresse, je vous remercie de prendre autant soin de mes enfants et de notre royaume, mieux que je ne le ferais jamais. De plus, jamais je n'ai dit que vous aviez un coeur de pierre, car au contraire si vous aviez eu un coeur de pierre je n'aurais jamais désiré être votre esclave hors je souhaite plus que tout pouvoir vivre à vos pieds, voir sous vos pieds, et vous procurer tout plaisir dont vous auriez envie, satisfaisant tout désir que vous auriez. Mais...

Marth regarda alors le cachôt immonde, puis Morgause.

Quand m'autoriserez vous à revenir vivre dans votre ombre? Cela me manque tant, j'ai tant envie d'être à nouveau à vos pieds en permanence oh ma douce et divine Maîtresse.

Elle le regarda avec nostalgie, son amour existait toujours tendrement niché bien au fond d'elle, mais elle se devait, en femme politique qu'elle était avant tout, de notifier à Marth l'immense gâchis que sa conduite avait provoqué.

- Mon ami, il ne tient pas qu'à moi de vous pardonner... Vous n'êtes, nous ne sommes pas gens du commun... Votre attitude et celle de votre complice aux yeux verts ont créée une crise grave en Orcanie, en Austrasie... Mon FILS est fortement perturbé par ce scandale et la mort d'Ophélia...

Son ton était devenu cassant, comme à chaque fois qu'elle parlait à un "ennemi" de son rejeton.

- Vous sauvez votre vie, vous sauverez par mon intermédiaire et grâce à l'intelligence de votre soeur votre dynastie... et cette notion de "dynastie" pour moi compte beaucoup... Ne demandez pas trop, et laissez le temps faire son oeuvre c'est à dire apporter un certain oubli, faire que la haine si prégnante s'apaise...

Elle caressa la joue de son fiancé... et son ton s'adoucit.

- Je ferai appel à vous, je saurai convaincre qu'il faut que l''on vous pardonne ... mais pour le moment -et là le ton redevint tranchant comme l'acier- vous resterez là, à regretter cette faute, cette horrible humiliation voulue par cette folle, cette erreur majeure qui m'oblige à vous épouser en quasi secret alors que le rêvais d'afficher notre bonheur aux yeux du monde et que j'avais presque défié mon fils pour vous ....

Elle le repoussa du pied, délicatement mais sèchement...

Marth pleurait silencieusement en regardant Morgause, conscient qu'elle avait raison: il avait tout gâché. Ce qui aurait du être le mariage du siècle serait fait en secret. Mariage confidentiel là ou aurait du s'exprimer l'hyménée de deux coeurs. Et Marth devait subir le châtiment qu'il méritait. La caresse sur la joue, si douce et tendre fit fondre en larme le jeune esclave qui embrassa alors dévotement le poignet juste avant que Morgause ne le repousse du pied et qu'il se retrouve alors allongé: si Morgause avait voulu qu'il soit à terre, alors il se laissait faire. Et puisqu'elle ne lui avait pas donné la parole, il se tût, triste.

Et, tournant son auguste dos de maîtresse outragée, de maîtresse humiliée, mais aussi de maîtresse libérée de par l'accord passé avec Marth.

Elle passa la porte, sans un regard de plus pour Marth à terre....

Seuls ses yeux humides reflétaient ses sentiments... Colère ? Non, regret, mais elle était sûre que le choix qu'elle faisait était le bon, pour Mordred, l'Orcanie, l'Austrasie ... et pour elle et son futur enfant.
Sa main parcouru son ventre, une fois de plus ... mais Marth ne pouvait voir ce geste amoureux.

Et Marth restant à terre, la trace de la semelle de Morgause sur ses vêtements, pleura tristement, alors que Morgause partait et que la porte se refermait. Il regrettait toutes les erreurs qu'il avait fait et rêvait de pouvoir ne serait-ce que dormir aux pieds du lit de Morgause tel un chien, car au moins serait-il près de celle qu'il aime. Mais il fallait attendre, patienter, encore.

HJ : Je peux ? Surprised

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